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Politique - Présidentielle

Devant Joseph Aoun, Raï renouvelle son appel à élire un président

Le chef de l’Eglise maronite critique, de nouveau, « l’hérésie » de la législation de nécessité.

Devant Joseph Aoun, Raï renouvelle son appel à élire un président

Le commandant en chef de l'armée, Joseph Aoun, et le patriarche maronite, Béchara Raï, à Bkerké, le 21 janvier 2024. Photo tirée du compte X du patriarcat maronite

Quelques jours après le lancement, jeudi, d'un projet de « Rassemblement du Grand Liban » depuis le patriarcat à Bkerké, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a une nouvelle fois appelé, dans son homélie dominicale, à l’élection d’un président de la République capable de répondre aux exigences de cette fonction dans un pays en crise et politiquement divisé, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). L’un des candidats pressentis à la présidence, le commandant en chef de l’armée, le général Joseph Aoun, a notamment assisté à la messe pendant laquelle le patriarche a rendu hommage à la mère du militaire, Hoda Ibrahim Makhlouta, récemment décédée.

« Aujourd’hui, le Liban a cruellement besoin de hauts fonctionnaires (…) dotés d’un sens du devoir dénué de tout égoïsme et qui ne soit à la recherche d’un bénéfice personnel ou factieux », a lancé le cardinal Raï avant d’ajouter : « Le palais présidentiel de Baabda a besoin d’un président responsable ».

Soulignant qu’il y a encore des personnalités au sein de la communauté maronite (à laquelle est traditionnellement réservé le poste de chef de l’État) au Liban capables de répondre à ces exigences, le prélat a appelé le président du Parlement, Nabih Berry, à convoquer « dès demain les députés à des séances successives pour élire un tel président (…) sans attendre de l'extérieur aucun signal en faveur d'un nom ou quoi que ce soit d'autre ». Maintenir le vide actuel « constitue (pour les députés) une trahison manifeste de la confiance que le peuple leur a accordée le jour de leur élection », a ajouté le patriarche, appelant à « cesser d’exclure la communauté maronite qui est la composante de base dans la formation du Liban ».

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La classe politique libanaise n’a toujours pas réussi à s’entendre pour élire un président de la République plus d’un an après la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022, tandis que le gouvernement est démissionnaire depuis mai 2022. Conformément au Pacte national libanais de 1943 et l'accord de Taëf qui a mis fin à la guerre civile au Liban en 1989, le président est toujours un chrétien maronite.

Rappelant que c’est par l’élection d’un président que les institutions de l’État reprennent leur fonctionnement normal, Mgr Raï a souligné que le Parlement n’a pas le droit de légiférer en période de vacance présidentielle, et que le gouvernement ne peut qu’expédier les affaires courantes. « Arrêtez l’hérésie de la législation de nécessité et des nominations de nécessité et élisez un président », a tonné le chef de l’Église maronite dans une pique évidente au président de la Chambre, Nabih Berry, qui avait mis en place ces deux concepts pour justifier la tenue de séances législatives pendant le vide présidentiel et permettre au gouvernement de procéder à des nominations alors qu’il est censé se contenter d’expédier les affaires courantes. « Avec l’élection d’un président, le boycottage (des séances gouvernementales) prend fin », a estimé le patriarche Raï, rappelant que les lois en vigueur stipulent que tous les ministres, et non le chef du gouvernement seul, devraient contresigner les décisions du cabinet (en période de vide présidentiel). Une position semblable à celle du Courant patriotique libre dont les ministres boudent les séances du cabinet sortant depuis décembre 2022.

Quelques jours après le lancement, jeudi, d'un projet de « Rassemblement du Grand Liban » depuis le patriarcat à Bkerké, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a une nouvelle fois appelé, dans son homélie dominicale, à l’élection d’un président de la République capable de répondre aux exigences de cette fonction dans un pays en crise et politiquement divisé, rapporte l'Agence...

commentaires (3)

Mgr RAÏ ce que vous dites et réclamez est très bien. Mais vous oubliez la question des déposants qui ont été complètement dépouillés par les banques? Réclamez aussi à ces banquiers qui se sont enrichis par milliards de ramener les fortunes qu'ils ont transféré à l'étranger et de rembourser à leurs clients le montant de leurs dépôts! Je suis sûr que votre autorité morale suffit pour que ces banquiers vous écoutent! Ils ont les fonds nécessaires pour le faire mais ils ne veulent pas. Faites pression sur eux. Sans cela l'économie libanaise ne pourra jamais démarrer et ce sera la fin du Liban.

Georges Airut

01 h 47, le 22 janvier 2024

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Commentaires (3)

  • Mgr RAÏ ce que vous dites et réclamez est très bien. Mais vous oubliez la question des déposants qui ont été complètement dépouillés par les banques? Réclamez aussi à ces banquiers qui se sont enrichis par milliards de ramener les fortunes qu'ils ont transféré à l'étranger et de rembourser à leurs clients le montant de leurs dépôts! Je suis sûr que votre autorité morale suffit pour que ces banquiers vous écoutent! Ils ont les fonds nécessaires pour le faire mais ils ne veulent pas. Faites pression sur eux. Sans cela l'économie libanaise ne pourra jamais démarrer et ce sera la fin du Liban.

    Georges Airut

    01 h 47, le 22 janvier 2024

  • Personne n’écoute le patriarche pire encore les chr

    Eleni Caridopoulou

    00 h 06, le 22 janvier 2024

  • Quel scoop cet article

    Abdallah Barakat

    18 h 26, le 21 janvier 2024

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