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Dernières Infos - Guerre Hamas/Israël

Frappes sur le sud de Gaza, différend Israël-Washington sur un État palestinien

Des soldats israéliens opèrent dans la bande de Gaza, en plein conflit entre Israël et le Hamas, dans cette photo fournie le 20 janvier 2024. (Photo REUTERS/Forces de défense israéliennes)

Israël bombarde samedi le sud de la bande de Gaza, où le Hamas fait état d'au moins 90 morts dans la nuit, sur fond de dissensions avec son allié américain quant à la création d'un éventuel Etat palestinien.

Dans la nuit de vendredi à samedi, les forces israéliennes ont bombardé le nord et le sud de Gaza, notamment le secteur de Khan Younès (sud), nouvel épicentre des combats au sol et des raids aériens après une première phase de la guerre concentrée dans le nord du territoire.  Tôt samedi le ministère de la Santé du Hamas avait fait état d'au moins 90 morts dans des "attaques" israéliennes au cours de la nuit. 

"Aujourd'hui, à Gaza, quasiment tout est détruit et ce qui ne l'est pas est surpeuplé (...) On opère avec le minimum de médication pour être sûrs de ne pas manquer", a témoigné Enrico Vallaperta, spécialiste de la médecine de guerre qui rentre d'une mission de plusieurs semaines à Gaza pour Médecins sans frontières (MSF).

"En enfer"

L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) déplore elle des "conditions de vie inhumaines" dans le petit territoire côtier, dont les 2,4 millions d'habitants manquent de tout y compris de télécoms.  Vendredi soir, l'opérateur palestinien Paltel a toutefois annoncé un "retour progressif" des services téléphoniques et d'internet après une semaine de coupure quasi-totale, la plus longue depuis le début de la guerre. 

La guerre a été déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de chiffres officiels israéliens.

Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées lors d'une trêve fin novembre. Selon les médias israéliens, des familles d'otages ont fait un sit-in dans la nuit devant la résidence privée du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Césarée, au nord de Tel-Aviv, pour demander un accord afin de favoriser la libération des personnes toujours captives.   

En représailles aux attaques du 7 octobre, Israël a juré "d'anéantir" le Hamas et bombarde depuis sans relâche le territoire malgré les appels de l'ONU et d'une grande partie de la communauté internationale en faveur d'un cessez-le-feu afin d'éviter que le bilan ne s'alourdisse encore. Selon le ministère de la Santé du Hamas, 24.762 personnes, en grande majorité des femmes, enfants et adolescents ont été tuées et 62.108 blessées dans les opérations israéliennes. 

Près de 20.000 bébés sont nés "en enfer" à Gaza depuis le début de l'offensive israélienne contre le territoire palestinien, a rapporté vendredi l'Unicef tandis que l'ONU-Femmes s'inquiétait du nombre de "femmes et d'enfants" tués, disant craindre à ce propos un "trauma générationnel".  

Biden vs Netanyahu 

Principal allié d'Israël et soutien clé dans sa guerre contre le Hamas, les Etats-Unis ont appelé ces dernières semaines l'armée israélienne à réduire le nombre des victimes civiles dans ses opérations et réitéré leur appui à la création d'un Etat palestinien, sujet au centre de dissensions avec le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu.

"Israël doit avoir le contrôle de la sécurité sur l'ensemble du territoire situé à l'ouest du Jourdain. Il s'agit d'une condition nécessaire, qui est en contradiction avec l'idée de souveraineté (palestinienne)", a déclaré jeudi M. Netanyahu. Les Palestiniens ont aussitôt fustigé ces déclarations et Washington a fait état au grand jour d'un différend avec son allié sur cette question au cœur non seulement du conflit mais des scénarios d'après-guerre dans la bande de Gaza.

Au lendemain de ses déclarations, M. Netanyahu s'est entretenu au téléphone avec le président américain Joe Biden sur le futur de la solution à "deux Etats", un Etat palestinien viable aux côtés d'Israël.  Le président américain "croit toujours à la perspective et à la possibilité" d'un Etat palestinien, mais "reconnaît qu'il faudra beaucoup de travail pour en arriver là", a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, après ce premier entretien Biden-Netanyahu depuis le 23 décembre. 

"Vraie claque"

A défaut de s'entendre avec Washington sur cette question, Israël a donné son feu vert à la livraison, via le port israélien d'Ashdod, de cargaisons de farine destinées à la bande de Gaza, selon la Maison Blanche.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a soutenu que la solution à "deux Etats doit être imposée de l'extérieur" tout en affirmant qu'Israël avait "créé" le Hamas pour "empêcher" justement la fondation d'un Etat palestinien et "financé" ce mouvement islamiste armé afin "d'affaiblir" l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.

En sens inverse, le conflit actuel à Gaza exacerbe les tensions entre Israël et l'"axe de la résistance" établi contre lui par l'Iran, rassemblant notamment au côté du Hamas le Hezbollah libanais et les houthis yéménites. Les houthis ont eux revendiqué de nouveaux tirs contre un pétrolier américain dans le Golfe d'Aden, provoquant de nouvelles frappes américaines vendredi contre eux.

L'armée israélienne a dit avoir frappé vendredi des sites du Hezbollah dans le sud du Liban alors que le Hezbollah a revendiqué trois attaques en territoire israélien en promettant une "vraie claque" à Israël si ce pays décidait "d'étendre son agression".

Israël bombarde samedi le sud de la bande de Gaza, où le Hamas fait état d'au moins 90 morts dans la nuit, sur fond de dissensions avec son allié américain quant à la création d'un éventuel Etat palestinien.

Dans la nuit de vendredi à samedi, les forces israéliennes ont bombardé le nord et le sud de Gaza, notamment le secteur de Khan...