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Culture - 7e ART

James Ivory, l’Afghanistan aux sources d’un grand nom du cinéma

Le documentaire qui sort à Paris revient sur un voyage de jeunesse qui a marqué le réalisateur américain.

James Ivory, l’Afghanistan aux sources d’un grand nom du cinéma

Photo de jeunesse du réalisateur James Ivory devant son bureau. Crédit James Ivory/Carlotta Films

Un voyage de jeunesse dans un Afghanistan en paix : à 95 ans, le réalisateur culte James Ivory revient dans un documentaire, Un été afghan, sur les origines de sa vocation et raconte sa genèse dans un entretien.

Bien avant ses succès des années 1990 avec Anthony Hopkins (Les vestiges du jour et Retour à Howards End), et même encore avant Chambre avec vue en 1986 avec Daniel Day-Lewis, James Ivory a fait ses premiers pas comme étudiant, réalisant des films sur l’art, à Venise et en Asie.

En 1960, « je tournais un film en Inde et il faisait de plus en plus chaud », explique dans un entretien avec l’AFP le réalisateur, qui a marqué le cinéma par sa passion pour l’Inde et ses satires sociales, à travers ses adaptations très littéraires et stylisées de romans anglo-saxons.

« Je ne pouvais pas tenir une minute de plus. On m’a conseillé d’aller dans une région plus fraîche, alors je suis parti en Afghanistan. Je n’y connaissais rien, mais j’y suis allé », ajoute-t-il.

Des décennies plus tard, ses images de Kaboul sont rassemblées dans ce documentaire, en salle mercredi en France, qui montre un Afghanistan en paix, avant de sombrer dans les temps qui suivirent dans le chaos et la guerre.

Les images « étaient tout de suite incroyables, très poétiques et mystérieuses », explique Giles Gardner, un collaborateur de longue date qui a aidé à rassembler les rushs pour le film en plongeant dans les archives du cinéaste.

« Avec tout ce que l’on sait sur l’Afghanistan, la violence que l’on voit dans l’actualité, l’idée que ça peut être un endroit de beauté a été effacée », ajoute-t-il.

Un image tirée du film « Un été Afghan » de James Ivory. Photo Carlotta Films

Un jeune homme heureux

Un été afghan est comme un retour aux sources de la carrière de James Ivory, qui a rencontré le producteur d’origine indienne Ismael Merchant juste après son retour d’Afghanistan.

Partenaires au cinéma et dans la vie, jusqu’à la mort de ce dernier en 2005, ils feront plus de 40 films ensemble.

Leur relation intime n’a jamais été rendue publique du vivant d’Ismael Merchant, qui venait d’une famille très conservatrice. Ivory, lui, n’a pas connu ces difficultés et il confie qu’il n’y avait pas vraiment de problème à grandir, en tant qu’homosexuel, dans une ville industrielle de l’Oregon (nord-ouest des États-Unis).

« Je ne comprends pas pourquoi les gens pensent que je cherchais à échapper à quelque chose, j’étais un jeune homme heureux », souligne-t-il.

Sa rencontre avec Ismael Merchant fut la « plus grande chance » de sa carrière, car elle lui a permis de ne pas penser aux questions d’argent.

« Devoir tout le temps trouver des fonds décourage tellement de réalisateurs, ça tue leur esprit. Grâce à Ismael, ça ne m’est jamais arrivé », déroule-t-il. « S’il voulait faire quelque chose, il y parvenait. Dieu seul sait comment. Probablement grâce à une détermination de fer et à son mental. »

Toujours vaillant à 95 ans, James Ivory voyage encore en Europe et aux États-Unis pour présenter son documentaire.

Artiste le plus âgé à avoir reçu un Oscar, à 89 ans pour le scénario de Call me by your name (2018) avec Timothée Chalamet, il dit n’avoir que peu de regrets, si ce n’est la tristesse d’avoir perdu ses proches, Ismael Merchant et leur complice à l’écriture, la romancière britannique Ruth Prawer Jhabvala.

« Tous les jours, j’aimerais qu’ils soient là. Je les aime. Je suis un vieil homme maintenant. J’ai des amis proches, mais ils me manquent beaucoup. »

Pour ceux qui se trouvent à Paris, le documentaire sera projeté le mercredi 24 janvier en présence des réalisateurs, à L’Arlequin (76 rue de Rennes, Paris 6e arrondissement) à 17h.

Eric Randolph/AFP

Un voyage de jeunesse dans un Afghanistan en paix : à 95 ans, le réalisateur culte James Ivory revient dans un documentaire, Un été afghan, sur les origines de sa vocation et raconte sa genèse dans un entretien.Bien avant ses succès des années 1990 avec Anthony Hopkins (Les vestiges du jour et Retour à Howards End), et même encore avant Chambre avec vue en 1986 avec Daniel...

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