Manifestation d’agriculteurs à Qaa contre les directives d’EDL

Des agriculteurs de la zone appelée Macharii el-Qaa ont coupé mercredi la route principale menant au village frontalier de Qaa (Békaa) en vue de protester contre les avertissements que leur a adressés Electricité du Liban (EDL) pour payer des factures qu’ils assurent ne pas correspondre à leur consommation de courant. Les contestataires, selon notre correspondante Sarah Abdallah, dénoncent le fait qu’EDL a dressé des procès-verbaux à des agriculteurs leur réclamant la somme générale de 20 milliards de livres libanaises, alors que cette facture correspond à la consommation des réfugiés syriens qui occupent des camps informels dans la localité. Ils demandent par conséquent aux organisations internationales de s’en acquitter.

Le président du conseil municipal de Qaa, Bachir Matar, a précisé que le fonctionnaire en charge de l’installation des compteurs sur les terres des agriculteurs leur avait promis que les factures seraient réglées par une organisation, et qu’ils n’en assumeraient pas la responsabilité. Il a ajouté qu'à la suite d'un accord avec EDL, ces compteurs ont été installés sur les routes et non à l’intérieur des terrains des agriculteurs. Il a ajouté que les Syriens ont été rassurés quant au fait que leurs factures seraient réglées par un tiers-payant, ce qui a fait grimper le montant dû qui s’élève, pour 9 tentes seulement, à 137 millions de livres libanaises.

EDL avait réitéré, dans un communiqué publié mardi, l’obligation pour « tous » les déplacés syriens de « régler les montants échus et à échoir » de leurs factures, en contrepartie de leur consommation du courant électrique. EDL a mis en garde contre une utilisation « illégale » du courant électrique et « le non-paiement » des échéances », rappelant que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) avait décrit de tels actes comme « des infractions à la loi, génératrices de sanctions pour leurs auteurs », comme« la coupure du courant ou le paiement de pénalités ».