Mon arrière-grand-ancêtre, que je n’ai jamais connu,
Avait un sabre, qui par dévolution,
A traversé les siècles et les révolutions,
Et nous est parvenu.
Cet arrière-grand-aïeul, en ligne directe s’il vous plaît
Était, paraît-il, un homme de paix,
Et si son sabre ne tranchait pas de gueules,
Je me demande souvent à quoi il servait…
Peut-être à sabrer le champagne ?
À défricher la rase campagne,
À chasser les mouches,
À se tailler les moustaches,
À piquer des tarbouches et les faire virevolter
À couper le persil, les oignons, les tomates,
À faire cuire au feu les patates,
Puis à les en retirer,
À tartiner la confiture,
À réaliser des gravures,
À défaire des coutures,
À découper des patrons,
Pour des chemises, des pantalons,
À couper quelques branches à brûler,
Le soir, pour se réchauffer.
Et s’il a eu du sang sur les mains,
Et sur son sabre tranchant,
Ce ne fut sûrement que le sien
Qu’il fit couler, en découpant
Des fruits cueillis dans son jardin.
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