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Nos Lecteurs ont la Parole

S’il est encore temps

Plus de trois mois suite à notre rapatriement du Liban par l’ambassade française, mon cœur est encore au Moyen-Orient, en morceaux.

Étudiante en droit et science politique, je me demande s’il est absurde ou essentiel de poursuivre mes études en ces matières lorsque j’en observe la pratique.

Je constate avec désarroi le déplacement du débat, détourné à la recherche d’un bouc émissaire ou d’une justification subjective plutôt qu’à l’application la plus pertinente du droit international.

Les uns confondent identité et religion, les autres tirent profit de l’amalgame. Les pires sous-entendent par une légitimité autoproclamée qu’une vie vaudrait plus qu’une autre.

L’accès à l’information est volontairement restreint, les informations accessibles intentionnellement modifiées, la liberté d’expression soigneusement réprimée.

Or l’histoire ni ne s’occulte ni ne s’approprie. Plus aujourd’hui.

Factuellement, le mal est combattu par le mal sous couvert d’une légitime défense en réalité disproportionnée, en sa nature et en son contexte.

Subséquemment, depuis plus de trois mois, s’opère l’annihilation d’un peuple dépossédé de sa terre. Au sein de territoires vers lesquels il a été exilé, dans desquels il est occupé et dont les frontières sont condamnées depuis leur création.

Les survivants se retrouvent face aux débris hasardeux de leur pays et de leur famille, de leur passé et de leur futur. Et face aux cicatrices certaines de la négation de leurs droits fondamentaux. Nous, de loin, applaudissons cette résilience vidée de sa substance.

Est-il donc inconcevable de cesser une folie meurtrière avant de remettre en question le fonctionnement d’un système visiblement faillible ?

En dépit de n’être contraignants, ils demeurent « erga omnes » : le principe d’autodétermination, la doctrine de responsabilité de protéger, la Déclaration universelle des droits de l’homme, les multiples décisions des différentes cours de justice, les conventions auxquelles nos États sont adhérents, les alertes répétées des institutions internationales.

Pour n’en citer qu’un, C. Mokhiber propose un plan d’action limpide dans les dernières lignes de sa lettre à l’attention de l’OHCHR.

Combien encore le droit sera-t-il violé avant d’être respecté ? La moindre des choses, lorsqu’il ne nous reste plus que notre parole, est que nous l’utilisions. Pour la cause humaine.

Car la suite, s’il y en a une, ne sera plus une paix mais une libération.


Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Plus de trois mois suite à notre rapatriement du Liban par l’ambassade française, mon cœur est encore au Moyen-Orient, en morceaux. Étudiante en droit et science politique, je me demande s’il est absurde ou essentiel de poursuivre mes études en ces matières lorsque j’en observe la pratique. Je constate avec désarroi le déplacement du débat, détourné à la recherche d’un bouc émissaire ou d’une justification subjective plutôt qu’à l’application la plus pertinente du droit international. Les uns confondent identité et religion, les autres tirent profit de l’amalgame. Les pires sous-entendent par une légitimité autoproclamée qu’une vie vaudrait plus qu’une autre. L’accès à l’information est volontairement restreint, les informations accessibles intentionnellement modifiées, la liberté...
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