L'OMS a déclaré mardi voir sa capacité de venir en aide aux habitants de Gaza se « réduire » alors qu'une « catastrophe humanitaire » est en cours dans ce territoire ravagé par la guerre menée par Israël contre le Hamas.
« Nous voyons cette catastrophe humanitaire se dérouler devant nos yeux. Nous voyons le système de santé qui s'effondre très rapidement », a dit Sean Casey, un coordinateur des équipes d'urgence de l'Organisation mondiale de la santé, par videoconférence depuis Gaza.
L'armée israélienne a annoncé une nouvelle phase de son intervention à Gaza, lancée après l'attaque sanglante et sans précédent du Hamas le 7 octobre sur son territoire, avec moins de troupes et des opérations ciblées.
Mais selon M. Casey l'OMS n'a « pas vu de baisse d'intensité » sur le terrain. « Ce que nous voyons toujours, c'est un nombre énorme de victimes des combats, comme des blessures par des éclats, par balles, par écrasement dans des bâtiments qui s'effondrent : cela continue d'arriver tous les jours », a-t-il dit.
En dépit d'une résolution le mois dernier du Conseil de sécurité de l'ONU qui demandait que davantage d'aide puisse être apportée à Gaza, selon l'OMS les choses n'ont fait qu'empirer.
« Nous avons vu l'espace humanitaire se réduire », a dit M. Casey.
Il a souligné que l'OMS et d'autres organisations des Nations unies « tentaient en permanence d'atteindre les zones ayant le plus grand besoin ».
« Chaque jour nous formons nos convois, nous attendons l'autorisation mais nous ne l'avons pas », a-t-il déploré. « Alors nous revenons et nous recommençons le jour suivant ».
L'OMS n'a pas pu se rendre dans le nord de Gaza ces deux dernières semaines, et a dû y annuler six missions prévues.
Selon l'organisation, seuls 15 des 36 hôpitaux de Gaza fonctionnent au moins partiellement, la plupart dans le sud.
L'OMS a décrit des scènes de désespoir dans les quelques hôpitaux restés en service dans le nord, qui manquent de nourriture, d'eau, de médicaments et de carburant, et elle a indiqué que la situation était de plus en plus difficile dans le centre et le sud du territoire.
Des enfants
« Les combats et les ordres d'évacuation de quartiers de la zone centrale et de Khan Yunis (...) nuisent à l'accès aux hôpitaux pour les patients et les ambulances, et rendent incroyablement difficile pour l'OMS d'atteindre ces hôpitaux pour leur fournir du ravitaillement et du carburant », a dit Richard Peeperkorn, le représentant de l'OMS pour les territoires palestiniens.
S'exprimant depuis Jerusalem, il a mis en garde contre une situation menant au « désastre » et à l'arrêt de davantage d'hôpitaux.
L'hôpital européen de Gaza, le Centre médical Nasser et l'hôpital Al-Aqsa, dans le centre du territoire, qui ont longtemps été les établissements fonctionnant le mieux, sont désormais près de zones d'évacuation, a souligné M. Casey.
« Nous ne pouvons pas perdre ces établissements de santé », a-t-il dit, « Ils doivent absolument être préservés ».
Il s'est rendu dimanche à l'hôpital Al-Aqsa, et a constaté que des centaines de patients et environ 70% du personnel avaient fui alors que les combats augmentaient aux alentours.
Le personnel restant tentait de venir en aide aux patients à même des sols marqués de sang.
« C'étaient pour le plus grand nombre des enfants avec des blessures par balle ou par éclats, des enfants qui jouaient dans la rue quand un immeuble voisin a explosé », a dit M. Casey.
Les plus commentés
L'UE annonce un financement pour le Liban d'un milliard d'euros, jusqu'en 2027
« Viens prendre un café » : quand « L’Orient-Le Jour » passe à la censure
Ils utilisaient TikTok pour commettre des agressions sexuelles sur des mineurs : six suspects arrêtés au Liban