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Lifestyle - Archéologie

Les nouvelles découvertes qui ont marqué 2023

Une cité maya oubliée dans la jungle, une nouvelle statue sur l’île de Pâques, des grenades sur la muraille de Chine, et d’autres trésors en France, en Italie, en Allemagne, en Irak et Zambie.

Les nouvelles découvertes qui ont marqué 2023

Ce lamassu assyrien, qui vient d'être mis au jour à Khorsabad dans le nord de l'Irak, est le seul à subsister sur un site antique. Il s'agit d'un taureau androcéphale ailé dont la tête a été volée. Photo Zaid al-Obeidi/AFP

Petit tour du monde dans l'histoire et la géographie, suivez le guide...

Une nouvelle cité maya

Les vestiges d’une cité maya construite aux alentours de l’an 250 de notre ère ont été découverts au cœur d’une forêt tropicale, dans la péninsule du Yucatan au Mexique. Occupant une cinquantaine d’hectares, le site nommé « Ocomtún » (un mot maya yucatèque signifiant colonne de pierre) comprend des places, des habitations, des plateformes surélevées, des autels et des temples pyramidaux dont la plus grande mesure plus de 24 mètres de haut. La découverte a été possible grâce au LiDAR (Light Detection And Ranging), une technologie qui utilise des lasers aéroportés permettant de percer une végétation dense et de révéler les structures cachées. Selon les chercheurs, la nouvelle cité pourrait fournir des indices essentiels sur la vie des anciennes communautés mayas pendant la période classique.

Les ancêtres de l’île de Pâques

Aux 887 moais (statues monumentales représentant des ancêtres déifiés, NDLR) recensés sur l'île vient s’en ajouter un nouveau, découvert en février passé. Celui-ci est complet mais nettement plus petit puisqu’il ne mesure que 1,60 mètre, alors que la taille de la plupart varie de 2,5 à 9 mètres. Uniques au monde, ces statues en pierre volcanique ont été érigées entre 1250 et 1500, et les habitants les considèrent comme les « visages vivants » de leurs ancêtres divinisés.

Les mérovingiens de Saint-Denis

Après la découverte en 2022 de sarcophages sous le pavement de Notre-Dame de Paris, la basilique royale de Saint-Denis a livré une nécropole médiévale à cinq kilomètres au nord de la capitale française. Des consolidations souterraines ont permis aux archéologues de mener des fouilles préventives qui ont livré une centaine de sarcophages en plâtre, principalement de l’époque mérovingienne (Ve-VIIe siècles) dans un état de conservation exceptionnel. Les cuves de plâtre portent de nombreux décors moulés sur les parois et, parfois, les défunts présentent des restes métalliques issus de vêtements, évoquant la présence d’une aristocratie et d’une population monastique. La basilique royale est l’une des plus vieilles églises du pays, et l’un des premiers bâtiments de style gothique au monde. Elle abrite les restes de 43 rois et 32 reines, du fameux roi Dagobert au dernier roi, Louis XVIII.

La plus vieille cité lacustre d’Europe

La plus ancienne cité lacustre découverte à ce jour sur le continent européen se trouve sous les eaux du lac d’Ohrid en Albanie. Les données de datation radiométrique recueillies situent l’ancienneté de la cité entre 6000 et 5800 avant notre ère. Le site, constitué de vestiges engloutis, est actuellement scruté au peigne fin par une équipe de plongeurs et d'archéologues suisses et albanais qui estiment que 100 000 pieux en chêne ont été plantés dans le fond du lac pour soutenir les habitations. Certains de ces pieux ont été remontés à la surface pour être étudiés. La dendrochronologie, une science qui étudie l’âge du bois, pourra permettre d'en découvrir davantage sur le climat de la région à l’époque.

Les papyrus carbonisés d’Herculanum ont enfin été déchiffrés. Photo DR

Les papyrus carbonisés d’Herculanum

Sur les ruines d’Herculanum, la ville romaine détruite en l'an 79 après J-C par l'éruption du Vésuve, un papyrus enroulé sur lui-même a été retrouvé complètement carbonisé en 1752. Illisible jusque-là, le papyrus n’a pu être déchiffré. En 2023, Luke Farritor, étudiant en informatique de l’université du Kentucky, a réussi à détecter plusieurs lettres grecques. Une prouesse rendue possible grâce à un algorithme. Farritor a ainsi remporté le « Vesuvius Challenge », lancé par une équipe de chercheurs. Celui-ci consiste à déchiffrer au moins dix caractères dans une zone de quatre centimètres carrés après la publication de milliers d’images 3D des rouleaux passés aux rayons X. Reste à déchiffrer la totalité du parchemin, avec 700 000 dollars à la clé promis par le « Vesuvius Challenge ».

Le temple englouti de Pouzzoles

À quelques kilomètres à l’ouest de Naples, les vestiges d’un temple nabatéen vieux de 2 000 ans refait surface sur le rivage de Pouzzoles (autrefois Puteoli, port principal de l’Italie avant qu’Ostie ne remplisse cette fonction). Deux autels en marbre blanc ont été dégagés, l’un portant une inscription évoquant la consécration de deux chameaux au grand dieu nabatéen Dushara. Pendant des siècles, Puteoli a été le principal point d’entrée des lions, d’éléphants et autres animaux destinés à divertir les foules dans les arènes romaines. Il n’est pas étonnant que cela ait été le cas pour des chameaux expédiés à travers la Méditerranée dans le but d’en faire un sacrifice. Selon les archéologues, le temple a fini sous les eaux à la suite d'une période d’activité du Vésuve.

Une première pour des ateliers d’embaumement

À quelques kilomètres au sud du Caire, la nécropole de Saqqara, où les tombes royales sont surmontées de véritables temples, a livré deux ateliers d’embaumement, l'un dédié aux humains, l’autre aux animaux. Ils datent de la 30e dynastie (380 à 345 avant J-C) et de la période ptolémaïque. Selon les archéologues, la découverte de ce genre d’ateliers, associés aux temples de Saqqarah, alors que tous les anciens ateliers découverts se situaient dans l’ancienne ville de Memphis, constitue une première. Celui réservé aux dépouilles mortelles humaines a dévoilé des lits en pierre destinés à la préparation des corps, des jarres en argile qui servaient à contenir les entrailles et des récipients rituels dans lesquels étaient placés les organes embaumés, ainsi que du natron, un ingrédient-clé du processus d’embaumement provenant des lits de lacs asséchés dans le désert.

Le majestueux lamassu de Khorsabad

Il a plus de 2 700 ans, pèse 18 tonnes et mesure presque 4 mètres de largeur comme de hauteur. Ce taureau ailé assyrien, appelé lamassu, a été découvert à l'emplacement de l'ancien village de Khorsabad, à 15 kilomètres au nord de l'actuelle Mossoul. Cette créature semi-divine, taillée en albâtre gypseux, est dotée d'un corps remarquablement bien conservé. Sa tête humaine a en revanche été pillée dans les années 1990 puis découpée en morceaux. Certains ont été retrouvés par les douanes irakiennes et sont aujourd'hui exposés au musée national irakien à Bagdad.

Ce lamassu, qui était à l'origine placé à l'entrée des cités en guise de protection, n'est pas le seul à avoir été retrouvé. Plusieurs d'entre eux sont exposés, depuis 1846, au musée du Louvre.

La taverne des Sumériens

En février dernier, dans le sud de l’Irak, sur le site de la cité sumérienne Lagash, des archéologues américains et italiens ont dégagé les vestiges de ce qui semble être une taverne vieille de 5 000 ans. Ils ont découvert près de 150 bols en argile avec des restes de nourriture, des ustensiles de cuisine et des gobelets, possiblement pour la bière, car celle-ci était leur boisson principale, et avaient même une divinité associée, Ninkasi, déesse de la bière et des brasseurs dans la mythologie sumérienne. Le site était doté de bancs et de tables pour s’asseoir, boire et manger, mais aussi d’un système de réfrigération : une grande jarre enterrée dans le sol et recouverte de morceaux de céramiques brisés, superposés en couches, pour aider à conserver les breuvages au frais.

La grande muraille de Chine à Badaling. Photo Creative Commons

La poudre à canon des Ming 

Les archéologues chinois ont fait une rare découverte sur l'un des sites les plus célèbres du pays : la grande muraille ! D'après le quotidien South China Morning Post, des spécialistes ont découvert en octobre dernier 59 anciennes grenades en pierre dans ce qu'ils pensent être un ancien entrepôt d'armes situé dans la zone ouest de la section Badaling. Il s'agit de la section la plus visitée dans la grande muraille. Datant de la période Ming (1368-1644), ces grenades, remplies de poudre à canon, semblent avoir été conçues pour exploser à l’impact, dans le but de causer le plus de dommages possible aux envahisseurs étrangers.

La préhistoire chamboulée par des bouts de bois

On pensait qu’à l’âge de pierre, les humains étaient au mieux capables de tailler quelques silex. Une découverte en Zambie a chamboulé nos connaissances sur les hommes préhistoriques. Sous la vase des chutes de Kalambo, qui forment la frontière entre la Zambie et la Tanzanie, des archéologues ont mis au jour deux simples morceaux de bois assemblés l’un dans l’autre. Selon les spécialistes, ils datent de 476 000 ans. Or, on ignorait qu’à cette époque-là, des êtres humains étaient déjà capables de construire des structures en bois, dont proviennent ces morceaux. Les plus anciennes traces d’une telle technique n’avaient alors que 9 000 ans. La découverte remet en question ce que l’on pensait savoir de nos ancêtres d’Afrique.

Petit tour du monde dans l'histoire et la géographie, suivez le guide...Une nouvelle cité mayaLes vestiges d’une cité maya construite aux alentours de l’an 250 de notre ère ont été découverts au cœur d’une forêt tropicale, dans la péninsule du Yucatan au Mexique. Occupant une cinquantaine d’hectares, le site nommé « Ocomtún » (un mot maya yucatèque signifiant...

commentaires (2)

On espère donc qu'en 2024 on trouvera des traces de patriotisme chez certains libanais dans des fouilles à travers le pays.

Wlek Sanferlou

02 h 20, le 10 janvier 2024

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Commentaires (2)

  • On espère donc qu'en 2024 on trouvera des traces de patriotisme chez certains libanais dans des fouilles à travers le pays.

    Wlek Sanferlou

    02 h 20, le 10 janvier 2024

  • Et au Liban ? Est-ce qu'il y a des fouilles qui sont en cours ?

    K1000

    21 h 45, le 09 janvier 2024

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