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Moyen-Orient - Entretien

De retour de Gaza, un médecin raconte un "tsunami" de mort et de douleur, et des crimes de guerre

Pour Ghassan Abu Sitta, l'intensité du conflit dépasse celle des autres durant lesquels il a déjà travaillé, à Gaza, en Irak, Syrie, Yémen et au Liban-Sud : « c'est la différence entre une inondation et un tsunami, l'ampleur est complètement différente ».

Des Palestiniens blessés lors de bombardements israéliens dans un hôpital de Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, le 3 janvier 2024. Photo REUTERS/Mohammed Al-Masri

Un médecin britannico-palestinien habitué des guerres et de retour de Gaza a décrit dimanche à l'AFP un conflit meurtrier d'une intensité inédite, espérant que son témoignage auprès de la police britannique donnera lieu à des poursuites pour crimes de guerre.

Ghassan Abu Sitta, un chirurgien plastique de 54 ans spécialisé dans les blessures de guerre, a passé 43 jours en tant que bénévole dans le territoire palestinien, principalement dans les hôpitaux al-Ahli et al-Chifa, dans le nord de la bande de Gaza. Selon le médecin, l'intensité du conflit dépasse celle des autres durant lesquels il a déjà travaillé, à Gaza, en Irak, Syrie, Yémen et au Liban-Sud : « c'est la différence entre une inondation et un tsunami, l'ampleur est complètement différente », explique-t-il dans un entretien à l'AFP. Elle se distingue par « le nombre des blessés », « le nombre d'enfants tués, l'intensité des bombardements, le fait que dans les jours qui ont suivi le début de la guerre, le système de santé de Gaza s'est retrouvé complètement submergé », souligne-t-il.

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre, qui a fait plus de 1.140 morts, principalement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir du bilan israélien. L'offensive israélienne a fait 22.835 morts dans la bande de Gaza assiégée, majoritairement des civils, selon un dernier bilan du Hamas. Les bombardements y ont détruit des quartiers entiers, poussé à la fuite 85% de la population et provoqué une crise humanitaire catastrophique d'après l'ONU.

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Le Dr Abu Sitta, né au Koweït et installé au Royaume-Uni depuis la fin des années 1980, est arrivé à Gaza depuis l'Egypte le 9 octobre dans une équipe de Médecins sans Frontières.

« Dès le tout début, la capacité était inférieure au nombre de blessés qu'on avait à soigner. De plus en plus, on avait à prendre des décisions très difficiles pour choisir qui soigner », se souvient-il. Il évoque le cas d'un homme de 40 ans arrivant à l'hôpital avec des éclats d'obus dans la tête. Il avait besoin d'un scanner et de voir un neurochirurgien, mais ils n'en avaient pas. « On l'a dit à ses enfants et ils sont restés autour de son brancard cette nuit-là jusqu'à ce qu'il meure dans la matinée », raconte-t-il.

Les hôpitaux ont aussi rapidement manqué de produits anesthésiques et analgésiques, si bien que le Dr Abu Sitta a dû faire « des nettoyages de blessures très douloureuses » sans possibilité de soulagement. « C'était un choix entre faire ça et les voir succomber à l'infection de leurs blessures », note-t-il.

Porter leur voix 
Le médecin assure qu'il a soigné des brûlures causées par du phosphore blanc, dont l'utilisation comme arme chimique est proscrite par le droit international, mais qui reste autorisé pour éclairer les champs de bataille ou faire un écran de fumée. Le Liban a accusé Israël d'avoir eu recours au phosphore blanc dans le conflit. « C'est une blessure très caractéristique », explique le médecin. « Le phosphore continue de brûler jusqu'aux parties les plus profondes du corps, jusqu'à atteindre l'os. »

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Le Dr Abu Sitta explique avoir quitté Gaza car le manque de matériel médical l'empêchait de faire des opérations. Depuis son retour au Royaume-Uni, il passe dit-il le plus clair de son temps à alerter responsables politiques et organisations humanitaires de l'urgence de l'aide. « J'essaie d'aider mes patients que j'ai laissés derrière moi autant que je peux en portant leur voix à l'extérieur », relève-t-il.

Le médecin explique avoir raconté à la police de Londres les blessures qu'il a pu constater, le type d'armes utilisées, l'utilisation de phosphore blanc et « les attaques contre les civils ». Il a aussi raconté comment il a survécu à l'attaque du 17 octobre sur l'hôpital al-Ahli, dont le Hamas accuse Israël, tandis que les pays occidentaux l'attribuent à une roquette défectueuse tirée palestinienne.
Scotland Yard souligne qu'elle a l'obligation de recueillir des preuves de possibles de crimes de guerre des deux côtés pour la justice internationale.

« En fin de compte », estime le médecin, « la justice retrouvera ces individus, si ce n'est dans cinq ans, 10 ans, quand ils auront 80 ans, quand l'équilibre du pouvoir dans le monde rendra la justice possible pour les Palestiniens ».

Un médecin britannico-palestinien habitué des guerres et de retour de Gaza a décrit dimanche à l'AFP un conflit meurtrier d'une intensité inédite, espérant que son témoignage auprès de la police britannique donnera lieu à des poursuites pour crimes de guerre.Ghassan Abu Sitta, un chirurgien plastique de 54 ans spécialisé dans les blessures de guerre, a...

commentaires (6)

Avec toutes sommes dépensé par le Hammas pour creuser des sous terrains et se procurer des armes et des missiles On se demande pourquoi ils n’ont pas aussi acquis des médicaments et des anesthésie pour leurs civils sachant très bien quel sera la réaction à leurs actes bestiales du 7 octobre Sûrement ils y en a pour leurs troupes et leurs leaders La malédictions qui suit les palestiniens est du aux leaders qu’ils se choisissent Un Arafat qui fait la guerre aux Libanais Un Hammas qui croule sous l’argent du Quatar que Nathaniahou leur apporte en liquide , des leaders dans les hôtels etc

LA VERITE

21 h 19, le 08 janvier 2024

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Commentaires (6)

  • Avec toutes sommes dépensé par le Hammas pour creuser des sous terrains et se procurer des armes et des missiles On se demande pourquoi ils n’ont pas aussi acquis des médicaments et des anesthésie pour leurs civils sachant très bien quel sera la réaction à leurs actes bestiales du 7 octobre Sûrement ils y en a pour leurs troupes et leurs leaders La malédictions qui suit les palestiniens est du aux leaders qu’ils se choisissent Un Arafat qui fait la guerre aux Libanais Un Hammas qui croule sous l’argent du Quatar que Nathaniahou leur apporte en liquide , des leaders dans les hôtels etc

    LA VERITE

    21 h 19, le 08 janvier 2024

  • Les sionistes est une secte terrible

    Eleni Caridopoulou

    20 h 26, le 08 janvier 2024

  • Pour 1 dollar certains feraient tout mais alors, pour les trillions que vaut ghaza et son potentiel, ce tout est criminel

    Wlek Sanferlou

    14 h 12, le 08 janvier 2024

  • As-il pu visiter le Bunker du Hamas sous l'hôpital ? Il en a pensé quoi ?

    Dorfler lazare

    13 h 51, le 08 janvier 2024

  • Le seul responsable de ce massacre est le Hamas. Ils ont provoqué cette tuerie en connaissance de cause et ont livré le peuple à la mort en assassinant des civils dans leur lit. Le HB est en train de faire la même chose avec le peuple libanais pour sauver sa réputation personnelle et celle de ses maîtres et fournisseurs d’armes dans le but de transformer notre pays en Gaza bis. Les journalistes des chaînes européennes tendent le micro aux gazaouis et ils sont tous unanimes, les responsables de leur malheur sont ceux qui se cachent dans les tunnels pendant que le peuple meurt sous le feu et les

    Sissi zayyat

    10 h 46, le 08 janvier 2024

  • "… En fin de compte, estime le médecin, la justice retrouvera ces individus …" - Mais mon pauvre monsieur, vous n’avez jamais entendu parler du "deux poids deux mesures"? Cette justice ne s’applique pas aux israéliens sous prétexte qu’on a fait subir à leurs grands parents ce qu’ils font subir aux palestiniens aujourd’hui…

    Gros Gnon

    07 h 29, le 08 janvier 2024

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