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Dernières Infos - Guerre Israël-Hamas

Nouveaux bombardements sur Gaza, craintes d'embrasement

Des personnes transportant certains de leurs biens arrivent à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 4 janvier 2024, après avoir fui Khan Younès dans le cadre des batailles incessantes entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. Photo AFP

De nouveaux bombardements de l'armée israélienne sur la bande de Gaza ont fait des dizaines de morts jeudi, selon le Hamas, deux jours après l'élimination d'un haut dirigeant du mouvement islamiste palestinien au Liban, qui fait craindre un embrasement dans la région.

Dans ce contexte, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, est attendu pour sa quatrième visite dans la région depuis le début de la guerre à Gaza, avec une étape en Israël, en Cisjordanie occupée et dans cinq pays arabes notamment.

Il plaidera pour « des mesures immédiates à prendre pour accroître de manière substantielle l'aide humanitaire » dans le territoire palestinien, selon le porte-parole du département d'Etat, Matthew Miller.

Les Gazaouis sont confrontés depuis bientôt trois mois à des frappes aériennes et des combats au sol mais aussi à de graves pénuries de nourriture, d'eau, de carburant et de médicaments alors que l'aide humanitaire entre au compte-gouttes dans le territoire assiégé, malgré une résolution de l'ONU.

Dans le petit territoire palestinien surpeuplé, 85% des 2,3 millions d'habitants ont dû quitter leur logement pour fuir les combats et les bombardements, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

D'intenses frappes et tirs d'artillerie israéliens ont encore touché ces dernières heures Khan Younès, grande ville du sud de la bande de Gaza devenue l'épicentre des opérations, selon un correspondant de l'AFP.

Tensions accrues

A la morgue de l'hôpital Nasser à Khan Younès, Baha Abou Hatab, en pleurs, est penché au-dessus des corps de ses neveux. « Ils ont été évacués dans un champ agricole, où ils ont construit une tente pour se protéger du froid, mais les frappes aériennes israéliennes les ont touchés pendant qu'ils dormaient. Pourquoi ? Parce que ce sont des enfants ? Parce qu'ils menacent Israël et les Etats-Unis ? », se lamente-t-il auprès de l'AFPTV.

Le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans la bande Gaza, a fait état de dizaines de morts et de plus de 100 blessés dans les frappes israéliennes de la nuit. L'armée israélienne dit avoir visé notamment des « terroristes qui voulaient placer un engin explosif près de soldats » et un dépôt d'armes du Hamas à Khan Younès.

Elle a par ailleurs annoncé jeudi avoir tué, dans le nord de la bande de Gaza, Mamdouh Lolo, un cadre du Jihad islamique, autre groupe armé palestinien impliqué dans les combats. Les brigades al-Qods du Jihad islamique ont dit avoir visé la ville d'Ashkelon, dans le sud d'Israël, où des sirènes annonçant des tirs de roquettes ont retenti jeudi.

Israël a juré de « détruire » le Hamas après son attaque inédite sur le sol israélien le 7 octobre, qui a fait environ 1.140 morts, essentiellement des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles israéliennes. Environ 250 personnes ont été enlevées lors de cette attaque et emmenées à Gaza, dont une centaine ont été libérées lors d'une trêve fin novembre.

Depuis le début des hostilités, 22.438 personnes, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, ont été tuées dans la bande de Gaza, selon le dernier bilan du Hamas jeudi.

Les craintes de voir cette guerre embraser le Moyen-Orient se sont encore accrues après l'élimination mardi à Beyrouth du numéro 2 du Hamas, Saleh al-Arouri, tué par une frappe attribuée à Israël.

« Eviter l'escalade »

Plusieurs centaines de personnes ont participé jeudi à ses funérailles avant une inhumation dans le camp de réfugiés palestiniens de Chatila dans la capitale libanaise, a constaté l'AFP.

Cette frappe n'a pas été revendiquée mais Israël a été immédiatement pointé du doigt par le Hamas et le Hezbollah libanais, mouvement islamiste pro-iranien. A Washington, un responsable américain a lui aussi évoqué une frappe israélienne.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a mis en garde Israël contre toute nouvelle escalade après la mort de Saleh al-Arouri. En Israël, le chef d'état-major de l'armée, Herzi Halevi, a indiqué que ses troupes étaient en état d'alerte à la frontière avec le Liban, théâtre quasi quotidien d'échanges de tirs où le Hezbollah a perdu au total 129 combattants dans les affrontements depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Selon le département d'Etat américain, Antony Blinken a échangé mercredi par téléphone avec son homologue française Catherine Colonna pour travailler à « éviter l'escalade au Liban et en Iran », où un attentat a fait le même jour 84 morts près de la tombe de Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations iraniennes au Moyen-Orient. L'attentat a été revendiqué jeudi par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

En mer Rouge, où les rebelles Houthis, soutenus par l'Iran, multiplient les attaques de drones et de missiles au large des côtes yéménites pour freiner le trafic maritime en « soutien » à Gaza, un drone naval chargé d'explosifs a explosé jeudi soir sans faire de blessés, a annoncé un responsable américain.

Les tensions se multiplient aussi en Syrie et en Irak, où des bases américaines sont prises pour cible. « Le Hamas dispose toujours d'importantes capacités à Gaza », a déclaré à Washington le porte-parole du conseil de sécurité nationale, John Kirby.

« Nous pensons que réduire et défaire les capacités du Hamas à mener des attaques en Israël est un objectif absolument réalisable pour les forces militaires israéliennes. Cela peut être fait, militairement. Son idéologie va-t-elle être éliminée ? Non. Et le groupe est-il susceptible d'être annihilé ? Probablement pas », a-t-il ajouté, à propos du Hamas, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne.

Jeudi, le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Volker Turk s'est dit « très troublé » après les commentaires de deux ministres israéliens appelant les Palestiniens à quitter Gaza, laissant craindre une expulsion forcée. Les propos des deux ministres israéliens ont également été dénoncés par les Etats-Unis, la France et l'UE ainsi que l'Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït et les Emirats arabes unis.

De nouveaux bombardements de l'armée israélienne sur la bande de Gaza ont fait des dizaines de morts jeudi, selon le Hamas, deux jours après l'élimination d'un haut dirigeant du mouvement islamiste palestinien au Liban, qui fait craindre un embrasement dans la région.Dans ce contexte, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, est attendu pour sa quatrième visite dans la région...