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Les derniers éléments connus de l'attentat qui a fait 84 morts dans le sud de l'Iran

Les derniers éléments connus de l'attentat qui a fait 84 morts dans le sud de l'Iran

Des personnes et du personnel d'urgence iranien sur le site où deux explosions en succession rapide ont frappé une foule marquant l'anniversaire de l'assassinat en 2020 du général de la Garde Kassem Soleimani, près de la mosquée Saheb al-Zaman dans la ville de Kerman, dans le sud de l'Iran, le 3 janvier 2024. Photo AFP/SARE TAJALLI

La double explosion qui a fait 84 morts mercredi dans le sud de l'Iran est l'attaque la plus meurtrière dans le pays depuis plus de quatre décennies. L'attentat a été revendiqué jeudi par le groupe Etat islamique (EI), dans un contexte régional mis sous haute tension par la guerre Israël-Hamas.

Voici ce que l'on sait de cette attaque:

Le déroulement

L'attentat a visé une foule rassemblée lors d'une cérémonie commémorative près de la mosquée Saheb al-Zaman, qui abrite la tombe du général Kassem Soleimani. Cet ex-architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, tué en janvier 2020 par une frappe américaine en Irak, est célébré dans son pays pour son rôle dans la défaite du groupe jihadiste Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie.

Selon l'agence officielle Irna, citant « une source informée », la première explosion a été provoquée par un kamikaze, un homme, dont le corps a été déchiqueté. Pour la seconde, l'enquête se poursuit mais il s'agissait très probablement également d'un kamikaze, selon Irna.

La première déflagration s'est produite vers 14H45 locale, à environ 700 m de la tombe du général iranien, la seconde 15 minutes plus tard.

Les auteurs

L'EI a revendiqué jeudi l'attaque, indiquant via ses chaînes Telegram que deux de ses membres ont « activé leur ceinture explosive » au milieu « d'un grand rassemblement d'apostats, près de la tombe de leur leader ».

Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, avait auparavant promis une « réponse sévère » aux « ennemis diaboliques et criminels de la nation iranienne » auteurs de l'attentat.

Le chef de la force Qods -- la branche des opérations extérieures du Corps des gardiens de la révolution islamique --, le général Esmaïl Qaani, avait lui suggéré avant la revendication de l'EI que les auteurs avaient été « approvisionnés par les Etats-Unis et le régime sioniste ».

Le département d'Etat à Washington a rejeté comme « absurde » toute suggestion d'une implication des Etats-Unis ou d'Israël, dont le gouvernement n'a pas commenté l'attentat.

Pour Ali Vaez, chercheur spécialiste de l'Iran au cercle de réflexion International Crisis Group, la double explosion « correspond au mode opératoire » de l'EI.

L'attaque n'a « pas les caractéristiques des précédentes opérations secrètes israéliennes en Iran », a-t-il noté sur X, en référence aux assassinats des responsables nucléaires imputés à Israël.

Si l'attaque émanait Israël, estime M. Vaez, « cela ferait partie d'une campagne de provocation maximale », en particulier après la récente frappe israélienne contre le numéro 2 du Hamas à Beyrouth et l'élimination près de Damas d'un haut commandant des Gardiens de la révolution.

L'attaque est la plus meurtrière en Iran depuis 1978, quand un incendie criminel avait fait au moins 377 morts dans un cinéma d'Abadan, selon les archives de l'AFP.

Pour l'ancien chef de la Commission parlementaire de la sécurité nationale, Heshmatollah Falahatpisheh, les attaques « n'auraient pas été possibles sans » les services de renseignement américains et israéliens.

Les conséquences

Engagé dans une guerre de l'ombre avec Israël, l'Iran lutte également contre divers groupes jihadistes et militants, notamment dans le sud et sud-est du pays, qui ont revendiqué de multiples attaques ces dernières années.

Si l'Iran « blâme Israël, il tentera probablement de répondre de la même manière, en visant quelque part des cibles de grande valeur ou des cibles faciles », estime M. Vaez.

« S'il accuse l'EI ou des groupes séparatistes, il faut s'attendre à des arrestations ou exécutions et même à des tirs de missiles sur leurs bases dans la région. »

L'attentat pourrait être « un signal envoyé pour forcer l'Iran à négocier et lui demander de coopérer dans la gestion des tensions régionales », avance M.Falahatpisheh.

L'Iran est accusé par les Etats-Unis de « faciliter activement » les attaques de bases militaires américaines au Moyen-Orient, et d'être « profondément impliqué » dans les attaques des rebelles Houthis au Yémen contre des navires marchands en mer Rouge.

De son côté, le mouvement islamiste libanais Hezbollah, allié de l'Iran, procède à des tirs quasi quotidiens contre le nord d'Israël depuis le début de la guerre Israël-Hamas le 7 octobre.

Le président iranien, Ebrahim Raïssi, a déclaré que l'Iran considérait de « son devoir de soutenir » les groupes en guerre contre Israël, mais souligné qu'ils étaient « indépendants » dans « leur décision et leur action ».

La double explosion qui a fait 84 morts mercredi dans le sud de l'Iran est l'attaque la plus meurtrière dans le pays depuis plus de quatre décennies. L'attentat a été revendiqué jeudi par le groupe Etat islamique (EI), dans un contexte régional mis sous haute tension par la guerre Israël-Hamas. Voici ce que l'on sait de cette attaque: Le déroulementL'attentat a visé...