Après l'assassinat du numéro deux du Hamas dans une frappe israélienne sur la banlieue sud de Beyrouth, Tel Aviv a-t-il éliminé dans la nuit de mercredi à jeudi un « haut responsable » du Hezbollah au Liban-Sud ?
Peu après une frappe nocturne sur Naqoura (caza de Tyr), des rumeurs selon laquelle un haut dirigeant du parti chiite identifié comme Hussein Yazbeck faisait partie des victimes et aurait été « directement visé » ont largement circulé sur les réseaux sociaux.
Mais le Hezbollah a démenti auprès de L'Orient Today qu'il s'agissait d'un tir visant à assassiner Hussein Yazbeck. Il ne s'agit pas d'un « assassinat ciblé », a déclaré une porte-parole du parti. « C'est un martyr comme tous les autres martyrs, c'est un responsable local [dans la ville de Naqoura] et non un haut responsable », a-t-elle ajouté.
La mort de Hussein Yazbeck, originaire de Naqoura, avait été annoncée par le Hezbollah dans un communiqué publié peu après minuit, tout comme celle de trois autres combattants du parti : Ibrahim Afif Fahs, originaire de Jebchit, Hadi Ali Rida, de Teffahta, et Hussein Ali Mohammad Ghazalé, originaire de Adloun.
Selon notre décompte, 147 combattants du Hezbollah ont été tués depuis le 8 octobre, au Liban et en Syrie. Dans ses communiqués annonçant la mort de ses hommes « sur le chemin de Jérusalem », le parti chiite ne donne jamais d'autres informations que leur nom, surnom et localité d'origine.
Civils blessés
Selon des sources sécuritaires citées par notre correspondant dans le Sud, la frappe à Naqoura a visé une maison de trois étages et fait des dégâts dans les habitations des alentours. La Défense civile a été mobilisée sur place. En plus des quatre victimes auxquelles le Hezbollah a rendu hommage, une femme et ses trois filles ont été blessées dans la frappe, selon les sources sécuritaires.
Le président de la municipalité, Abbas Awada, fait toutefois état d'onze civils blessés. « L'un d'entre eux seulement se trouvait dans un état grave, mais il devrait être tiré d’affaire. La frappe était tellement puissante qu’elle a affecté plusieurs quartiers. Beaucoup d’habitations ont été endommagées. Certains habitants ont décidé de partir ».
Peu après l'annonce de cette frappe, des informations, reprises notamment sur X (ex-Twitter) par Hanin Ghaddar, chercheuse principale au sein du think tank the Washington Institute for Middle East Policy, un laboratoire d'idées proche des conservateurs américains, soulignaient que Hussein Yazbeck était un « haut responsable » du parti et que la frappe visait à l'éliminer directement.
Avant la mise au point du parti chiite, et dans un message sur X, Hadi Nasrallah, un activiste proche du Hezbollah, avait déjà rejeté l'idée d'un « assassinat », expliquant qu'il s'agissait d'une frappe « comme ce qu'ils font depuis le début des combats » dans lesquels « un commandant a été tué avec d'autres soldats ».
commentaires (5)
Tsahal a les moyens de repérer les lieux de vie des responsables du Hezbollah et d'éliminer ces responsables par des frappes ciblées. Israël a menacé directement Nasrallah d'une élimination et le grand chef du Hezbollah prend au sérieux cette menace. Son dernier discours où il fait appel aux USA est le signe qu'il ne se sent pas en position de force dans le conflit actuel entre Israël et Hamas par Liban interposé...Non seulement sa vie est en jeu mais la vie même du Hezbollah au sein du Liban est menacée. Une implication directe du Hezbollah lui coûterait très cher ainsi qu'au Liban.
Michel Le Tallec
19 h 55, le 08 janvier 2024