Après une frappe israélienne, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 2 janvier 2024, qui a coûté la vie au numéro deux du bureau politique du Hamas, Saleh el-Arouri. Photo Joao Sousa.
Le numéro deux du Hamas palestinien, Saleh el-Arouri, a été tué dans une frappe attribuée à Israël sur la banlieue de Beyrouth mardi soir, ont annoncé le mouvement palestinien et des sources officielles libanaises. C'est la première fois depuis le début de la guerre à Gaza il y a près de trois mois qu'Israël frappe les abords de la capitale libanaise.
Le Premier ministre libanais Nagib Mikati a dénoncé le « crime israélien » et accusé Israël de « vouloir entraîner le Liban dans une nouvelle phase de confrontation ».
Les affrontements entre l'armée israélienne et le Hezbollah, allié du Hamas, sont depuis le début de la guerre à Gaza limités aux zones frontalières dans le sud du Liban.
Selon le chef du Hamas Ismaïl Haniyeh, qui a fustigé un « acte terroriste » et assuré que le mouvement ne serait « jamais vaincu », deux chefs de la branche militaire du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, Samir Fendi et Azzam al-Aqraa, ont aussi été tués dans la frappe, comme quatre autres cadres du mouvement, Mahmoud Zaki Chahine, Mohammad Bachacha, Mohammad al-Raïs et Ahmad Hammoud
L'armée israélienne n'a pas confirmé la frappe, indiquant « ne pas commenter les informations des médias étrangers ». Son porte-parole Daniel Hagari, sans évoquer directement la frappe qui a tué Salah el-Arouri, a affirmé dans la soirée qu'elle était prête à faire face à « tout scénario », alors que la mort du dirigeant du Hamas au Liban a ravivé les craintes d'un embrasement régional.
Selon l'ANI, une réunion des formations palestiniennes se tenait dans ce bâtiment de la banlieue sud, fief du Hezbollah pro-iranien, au moment de la frappe.
Un photographe de l'AFP sur place a vu que deux étages de l'immeuble, qui se trouve dans une rue animée de la banlieue sud, avaient été soufflés. Les immeubles et les voitures ont été endommagés dans un rayon d'une centaine de mètres selon lui.
Mardi soir, le Hezbollah, qui soutient le Hamas, a assuré que « l'assassinat » de Saleh el-Arouri ne « restera(it) pas sans riposte ou impuni ».
Même son de cloche du côté du Premier ministre de l'Autorité palestinienne, qui a mis en garde « contre les risques et les conséquences qui pourraient en découler », et du Jihad islamique, un autre groupe armé de Gaza, qui a dénoncé une « tentative de l'ennemi sioniste (...) d'entraîner toute la région dans la guerre ».
De nombreux Palestiniens se sont par ailleurs rassemblés après l'annonce de la mort de Saleh el-Arouri dans les rues de Ramallah, en Cisjordanie occupée, où les heurts avec l'armée et les colons israéliens se sont multipliés depuis le début du conflit entre le Hamas et Israël, selon des images de l'AFPTV.
Cerveau d'attentats
Le Hamas avait mené le 7 octobre une attaque d'une ampleur inédite sur le sol israélien, faisant 1.140 morts, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP.
En réaction, Israël a juré de « détruire » le Hamas, classé comme organisation terroriste par les Etats-Unis, Israël et l'Union européenne, et pilonne depuis la bande de Gaza, soumise à un siège total depuis le 9 octobre.
La guerre a coûté la vie à 22.185 personnes à Gaza, majoritairement des femmes, des adolescents et des enfants, a annoncé mardi le Hamas, qui dirige le territoire depuis 2007.
Saleh el-Arouri, accusé par Israël d'être le cerveau de nombreux attentats, a été élu en 2017 adjoint au chef du bureau politique du Hamas Ismaïl Haniyeh, devenant ainsi officiellement le numéro deux du mouvement islamiste.
Après avoir passé près de vingt ans au total dans les prisons israéliennes, il a été libéré en 2010 à la condition qu'il s'exile.
Il vivait depuis au Liban, comme de nombreux autres responsables du Hamas.
Sa maison, vide, avait été détruite à l'explosif par l'armée israélienne en Cisjordanie occupée fin octobre, selon des témoins.
L'ironie c'est que le Hizbollah qui accuse a droite et a gauche tous ceux qui ne sont pas de son avis d'être des agents du Mossad, alors qu'il est de plus en plus evident que ces propres membres et autres partis de son fief sont infiltres par des espions.
03 h 57, le 03 janvier 2024