L'ONU alarmée par la mort d'un ancien ministre et de six détenus en Libye

L'Organisation des Nations Unies (ONU) a exprimé sa préoccupation face au décès en détention de l'ancien ministre de la Défense de Libye, le colonel al-Mahdi al-Barghathi, ainsi que de six de ses proches. Ces individus avaient été arrêtés en octobre dernier à Benghazi, la métropole de l'Est libyen sous le contrôle du camp du maréchal Khalifa Haftar.

Sans annonces officielles à ce jour, la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a révélé dans un communiqué jeudi soir les décès du colonel Barghathi, de son fils et de cinq autres individus, suite à "des allégations de mauvais traitements et de torture en détention". La Manul a relevé que, faute d'informations confirmées, les circonstances précises autour de ces trépas demeurent incertaines.

Selon les faits rapportés, al-Mahdi al-Barghathi, qui occupait le poste de ministre en 2017 au sein du gouvernement rival reconnu par l'ONU et installé dans l’ouest du pays, était revenu en octobre à Benghazi après des années d'exil. Haftar l'accusait d'avoir commandité une attaque contre une base militaire en 2017, ayant fait plus de 140 victimes parmi ses soldats.

A son retour à Benghazi, Barghathi et ses accompagnants ont été étiquetés "cellule de saboteurs" par les médias pro-Haftar. Des combats ont ensuite éclaté dans la ville, faisant des victimes des deux bords, et Barghathi a été capturé le 7 octobre avec ses proches et membres de famille.

La Manul a insisté sur la nécessité pour les autorités libyennes de conduire une enquête indépendante et transparente concernant ces morts ainsi que de publier des informations sur les personnes disparues, estimées à 40.

Depuis l'élimination du dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye est plongée dans un chaos infini. Le pays est écartelé entre deux exécutifs adverses : l'un à l'ouest à Tripoli, sous la houlette d'Abdelhamid Dbeibah et reconnu par l'ONU, l'autre à l'est, allié à Haftar, avec Benghazi pour bastion.