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La ministre de la Santé visée par une enquête liée à son activité de pharmacienne

La ministre française de la Santé par intérim Agnès Firmin Le Bodo lors d'une séance de questions au gouvernement, à l'Assemblée nationale, à Paris, le 20 décembre 2023. Photo AFP/LUDOVIC MARIN

La ministre française de la Santé par intérim, dont le prédécesseur a démissionné en raison du vote d'une loi controversée sur l'immigration, est visée par une enquête judiciaire liée, selon un média d'investigation, aux cadeaux d'un laboratoire reçus alors qu'elle était pharmacienne.

Moins de deux jours après sa prise de fonction, par intérim, elle se retrouve donc sur la sellette.

« Dans le cadre de ma fonction de pharmacien, une enquête est en cours. Permettez-moi de réserver les échanges que je devrais avoir avec les autorités compétentes », a déclaré vendredi à la radio locale France Bleu Normandie Agnès Firmin Le Bodo, qui était ministre déléguée avant sa nomination mercredi à la Santé.

Selon le média en ligne Mediapart, cette pharmacienne de profession a reçu « sans les déclarer » des cadeaux d'une valeur estimée au total à 20.000 euros, de 2015 à 2020, du groupe pharmaceutique Urgo.

Mme Firmin Le Bodo, qui dirige une officine au Havre (ouest), « est soupçonnée de s'être fait livrer à 21 reprises, de 2015 à 2020, des produits de luxe - des montres, bouteilles de vin et magnums de champagne, coffrets pour des week-end... - pour un montant total évalué à 20.000 euros, de la part des laboratoires Urgo », détaillait Mediapart.

« Urgo cherchait ainsi à fidéliser les pharmaciens et à augmenter leurs marges commerciales », poursuit le média.

Sans donner l'identité des personnes mises en cause, le procureur de la République du Havre Bruno Dieudonné avait confirmé jeudi à l'AFP qu'une enquête avait été ouverte « dans le prolongement de l'affaire » qui a abouti à la condamnation des laboratoires Urgo en janvier 2023.

Le groupe avait alors été condamné à une amende de 1.125.000 euros, dont 625.000 avec sursis, pour avoir offert des cadeaux à des pharmaciens, en contrepartie de l'abandon de remises commerciales, une pratique strictement interdite.

Agnès Firmin Le Bodo, jusqu'alors ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des professions de santé, a été nommée ministre de la Santé par intérim après la démission d'Aurélien Rousseau sur fond de désaccord sur la loi immigration, dont l'adoption a fracturé la majorité présidentielle.

Le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave a estimé vendredi sur franceinfo que « l'exemplarité est absolument indispensable, non négociable », mais « il faut laisser la justice faire son travail et dire sa vérité ».

Depuis le début du second quinquennat d'Emmanuel Macron, le gouvernement a perdu trois ministres de la Santé. Sur le premier quinquennat, deux ministres avaient occupé ce poste.

« Cette valse des ministres devient problématique pour la santé publique en France, même si la technostructure continue à fonctionner », déclare Philippe Besset, qui est également président des Libéraux de santé, une coalition d'organisations de professionnels libéraux de santé.

Il se dit « catastrophé » parce qu' »on a des sujets majeurs: grand âge, fin de vie, accès aux soins, attractivité des métiers, deux conventions pharmaciens et médecins en cours avec l'assurance maladie... ».

La ministre française de la Santé par intérim, dont le prédécesseur a démissionné en raison du vote d'une loi controversée sur l'immigration, est visée par une enquête judiciaire liée, selon un média d'investigation, aux cadeaux d'un laboratoire reçus alors qu'elle était pharmacienne.Moins de deux jours après sa prise de fonction, par intérim, elle se retrouve...