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Lifestyle - Vient de paraître

Les 30 ans d’aventures indiennes de Myriam Nasr et Sana Tawil

Cent vingt-six pages illustrées étalent une somme de souvenirs et surtout le profond attachement des deux voyageuses pour ce sous-continent brillant de mille facettes et grouillant de mille histoires.

Les 30 ans d’aventures indiennes de Myriam Nasr et Sana Tawil

Sana Tawil et Myriam Nasr, des habituées et passionnées d’Inde. Photo DR

À leur compteur, cinquante séjours en Inde en trois décennies. Chaque fois qu’elles débarquent dans cet immense pays du sud de l’Asie (Baharat en hindi), elles sont accueillies par le personnel des hôtels d’un « Welcome back, welcome home ». À Udaipur, les propriétaires des petites échoppes les reconnaissent au premier coup d’œil et les appellent « Sanamariam » !

Comme un témoignage de leur passion pour ce pays, Sana Halwany Tawil et Myriam Nasr publient un très beau livre-album de 126 pages intitulé tout simplement Voyages Sana & Myriam, trente ans d’aventures indiennes pour raconter leurs expériences, leurs souvenirs, et leur émerveillement toujours renouvelé par la diversité des épices, l’incroyable festival des couleurs et des saveurs ; les femmes vêtues de punjabi ou de sari ; la générosité de leurs amis autochtones, leur sagesse ; la pureté du Taj Mahal, le silence des campagnes où la vie est partout  ; mais aussi les musées, la magie d’une cure d’ayurveda ou les courses  folles en auto-rickshaws pour faire leur shopping à Delhi. Nicolas Audi, qui a souvent voyagé avec elles, rapportait avec lui des valises pleines d’épices, mais aussi des croquis et des idées de recettes. Dans ce livre, il en partage quelques-unes.


La signature de l’ouvrage aura lieu le vendredi 22 décembre. Photo DR

Complicité et complémentarité

Sana et Myriam avancent en parfaite entente entre elles et en une formidable collaboration avec leurs interlocuteurs de New Delhi. « Nous consacrons de longues journées à préparer chaque voyage dans les moindres détails, offrant les meilleures conditions pour nos groupes », explique Myriam Nasr, avant que Sana n’enchaîne « We want the best et surtout, le besoin ultime de faire aimer notre Inde et de toucher la beauté du doigt. » Très vite, les deux comparses sont étiquetées « spécialistes des voyages en Inde », et plus précisément au Rajasthan, la terre des maharajas, itinéraire d’un périple mythique au cœur des palais et forts d’Udaïpur, de Jodhpur et de Jaïpur, sans oublier Mumbaï, le Cachemire, Calcutta et le Gange. « Ce sont des milliers de kilomètres que nous avons parcourus sur ces routes d’abord défoncées et qui sont maintenant devenues par endroits des autoroutes à six voies. Durant ces longs trajets, des amitiés se formaient entre les membres du groupe. Nous sommes devenues une grande famille. Une famille liée par le voyage, par les découvertes et par le partage », relatent Sana et Myriam qui, année après année, ont dévalisé les boutiques. Pour l’anecdote, quand leurs valises étaient pleines à craquer, elles adoptaient les saroukhs (ou fusées en arabe), de grands sacs de toile tout en longueur où elles fourraient leurs habits et autres tissus. « Même au bout de vingt-cinq ans, nous ne pouvions pas rentrer sans avoir au moins cinquante kilos de bagages chacune. » Des couvertures en laine et des pashminas de chez Bashir, des épices de chez Mittal, des bracelets en argent de chez OM à Udaïpur, des marionnettes du Rajasthan et, dans la foulée, elles dévalisent la boutique de Anil Backliwal dans le marché de Sunder Nagar à Delhi. Autant de cadeaux qu’elles offraient à leur retour.

Le Kama Sutra illustré

Éclats de rire de Sana. Sana aime rire et faire rire. Durant les longs trajets en bus, elle a toujours des histoires assez drôles à raconter. Sa mère, ayant entendu parler de couturiers indiens qui faisaient du « same same », c’est-à-dire qui reproduisaient un habit à l’identique, lui confie une robe Laura Ashley, dont le col avait été brûlé au repassage. Elle demande qu’on lui confectionne la même. De retour à Beyrouth, Sana est toute heureuse d’offrir le vêtement à sa mère. Le soir, un coup de fil : « Ya Sana, c’est vraiment du “same same”, ils ont brûlé le col ! »

Toujours dans le cadre de la couture, à chaque séjour à New Delhi, Sana se rend à Khan Market où se trouve son tailleur préféré. Un vieux monsieur qui lui confectionne ses robes (mais pas « same same »). Arrivée à la boutique, elle demande à lui parler. Les employés lui répondent : « He passed away. » Sana assimilant difficilement les subtilités de la langue anglaise, répond : « Ok, I will wait for him », pensant qu’il avait juste traversé la rue, sans comprendre qu’il était décédé.

« Durant toutes ces années, nous avons réuni beaucoup d’autres anecdotes », commente Myriam Nasr. Cette fois, il s’agit de deux dames, deux veuves, l’une émancipée et l’autre plus réservée, qui s’étaient liées d’amitié durant le voyage. Elles avaient toutes les deux acheté un livre sur le Kama Sutra. La première avait acquis un petit format, alors que la seconde étale un énorme volume et dit malicieusement : « Là, tu vois en détail les positions ! »

Sana et Myriam continuent leurs escapades au cœur de cette civilisation aux trésors humains et culturels immenses. Leur connaissance de la région leur permet de « broder » un voyage aux instants privilégiés et inoubliables. Inoubliables même pour Mark Twain, qui, à peine débarquée dans ce pays au XIXe siècle, s’était exclamée : « Voici l’Inde, pays des rêves et des contes, pays de fabuleuse richesse et de fabuleuse pauvreté, berceau de la race humaine, pays natal de la langue des hommes, mère de l’histoire, grand-mère de la légende et arrière-grand-mère de la tradition. »

Si Myriam Nasr a écrit les textes du livre, dans le récit, on découvre ce périple à travers le regard de l’une comme de l’autre ou même des deux ensembles. Six pages ont été laissées blanches pour que toutes les personnes qui ont fait partie de ce magnifique voyage y collent leurs photos et y rajoutent leurs souvenirs.

*La signature de l’ouvrage aura lieu le vendredi 22 décembre chez Paul à Gemmayzé de 15h à 18h. 

À leur compteur, cinquante séjours en Inde en trois décennies. Chaque fois qu’elles débarquent dans cet immense pays du sud de l’Asie (Baharat en hindi), elles sont accueillies par le personnel des hôtels d’un « Welcome back, welcome home ». À Udaipur, les propriétaires des petites échoppes les reconnaissent au premier coup d’œil et les appellent « Sanamariam » ! Comme un...

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