Plus d'une centaine d'eurodéputés ont appelé Téhéran à laisser la famille de l'Iranienne Mahsa Amini venir en France pour recevoir le prix Sakharov pour les droits humains, décerné à la jeune fille à titre posthume, dans une lettre ouverte diffusée lundi.
Ce prix a été décerné en octobre à cette jeune Kurde iranienne de 22 ans décédée l'an passé trois jours après avoir été arrêtée par la police pour non respect du strict code vestimentaire imposé aux femmes, ainsi qu'au mouvement "Femme Vie Liberté" réprimé dans le sang par le pouvoir en Iran.
Plus haute distinction de l'UE pour les droits humains, il doit être remis mardi au Parlement européen, à Strasbourg. Mais les parents et le frère de Mahsa Amini se sont vus interdire de quitter le territoire iranien pour venir participer à cette cérémonie, avait annoncé samedi à l'AFP leur avocate en France, Me Chirinne Ardakani.
"Cette restriction vise à réduire au silence la famille de Jina Mahsa Amini, en l'empêchant de dénoncer la répression scandaleuse des droits des femmes, des droits humains et des libertés fondamentales par la République islamique en Iran", s'insurgent dans cette lettre ouverte les 118 eurodéputés signataires, parmi lesquels figurent Raphaël Glucksmann (S&D), Frédérique Ries (Renew) et David Lega (PPE).
"Cela fait écho au refus des autorités iraniennes de laisser Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix 2023, se rendre à Oslo pour recevoir son prix", soulignent-ils. Farouche adversaire du port obligatoire du hijab pour les femmes et de la peine de mort en Iran, Mme Mohammadi est détenue depuis 2021 dans la prison d'Evin de Téhéran et n'a pu recevoir en personne la prestigieuse récompense remise dimanche.
"Nous ne pouvons pas tolérer cela, la vérité ne doit pas être réduite au silence et le visage de cet incroyable mouvement de libération doit être montré à l'Europe et au monde", affirment les eurodéputés. Ils appellent les autorités iraniennes à "revenir sur cette décision et à autoriser la mère, le père et le frère de Jina Mahsa Amini à se rendre mardi au Parlement européen à Strasbourg".
La présidente du Parlement européen, Roberta Metsola, avait de son côté appelé "le régime iranien à revenir sur sa décision", dans un message posté sur le réseau social X. "Leur place mardi prochain est (au Parlement européen) à Strasbourg pour recevoir le Prix Sakharov, avec les courageuses femmes d'Iran", avait-elle ajouté, soulignant que "la vérité ne peut pas être passée sous silence".
Ce prix a été décerné en octobre à cette jeune Kurde iranienne de 22 ans décédée...
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