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Attaque au couteau à Paris: l'assaillant face aux enquêteurs antiterroristes

Attaque au couteau à Paris: l'assaillant face aux enquêteurs antiterroristes

De passants se promènent sur l'Esplanade des Droits de l'Homme, place du Trocadéro, face à la Tour Eiffel, à Paris, le 1er décembre 2023. Miguel MEDINA/AFP

Le jeune islamiste radical français qui a semé l'effroi près de la tour Eiffel samedi soir à Paris, poignardant à mort un touriste, était toujours en garde à vue dimanche, alors que la question de son suivi psychiatrique suscite des interrogations.

L'assaillant, Armand Rajabpour-Miyandoab, 26 ans, né en France de parents iraniens, a été interpellé peu après les faits. Fiché pour radicalisation islamiste (FSPRT), selon une source proche de l'enquête, il avait été condamné à cinq ans de prison pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un acte de terrorisme, après un projet d'action violente contre le quartier d'affaires de la Défense près de Paris, en 2016. Il a été libéré en 2020 de prison après quatre ans de détention.

Le procureur antiterroriste Jean-François Ricard tiendra une conférence de presse dimanche à 19H30 (18H30 GMT), selon le parquet national antiterroriste (Pnat) en charge de l'enquête. Une réunion sécuritaire devait aussi se tenir dans en fin d'après-midi autour de la Première ministre Elisabeth Borne, qui a affirmé: « Nous ne céderons rien face au terrorisme ».

Trois « membres de l'entourage » de l'assaillant sont également en garde à vue, selon le Pnat. Les faits se sont déroulés samedi vers 21H00 dans ce lieu hautement touristique de la capitale, à proximité du pont de Bir Hakeim enjambant la Seine. L'assaillant a d'abord mortellement poignardé un touriste de 23 ans, de nationalité allemande et philippine. Il s'en est ensuite pris, avec un marteau, à deux hommes qu'il a blessés légèrement: un Français de 60 ans et un Britannique de 66 ans.

Gaza

Le chancelier allemand Olaf Scholz s'est dit dimanche « bouleversé » par l'attaque. L'assaillant a crié « Allah akbar » au moment des faits, selon une source policière. Il a dit aux policiers l'ayant interpellé qu'il « ne pouvait plus supporter que les musulmans meurent, tant en Afghanistan qu'en Palestine » et aurait aussi déclaré qu'il « en voulait », sans préciser à qui, pour « ce qui se passait à Gaza » et que la France serait « complice de ce que faisait Israël » là-bas, selon le ministre français de l'Intérieur Gérald Darmanin.

Une vidéo sans son diffusée sur les réseaux sociaux montre des policiers tenant en joue l'assaillant, vêtu de noir et le visage en partie dissimulé, qui recule pour s'éloigner d'eux dans la rue, tout en brandissant un marteau dans leur direction. Selon le maire du 15e arrondissement Philippe Goujon à l'AFP, l'homme a dit aux policiers qu'il avait une ceinture d'explosifs, ce qui n'était pas le cas.

Au pied de la tour Eiffel, au lendemain de l'attaque, les touristes déambulaient tranquillement: certains n'avaient pas entendu parler de l'attaque mais tous ceux interrogés par l'AFP assuraient ne pas être inquiets pour leur sécurité.

Troubles psychiatriques

Les enquêteurs vont se pencher sur le suivi médical de l'auteur, un homme au « profil très instable, très influençable », selon une source sécuritaire à l'AFP. Il était suivi pour des troubles psychiatriques importants. A compter de mars 2022, il avait arrêté son traitement médicamenteux en accord avec son médecin, selon une source proche de l'enquête

Malgré une injonction de soins d'un juge en 2022, les médecins n'ont pas estimé nécessaire de reprendre des soins et n'ont identifié aucune dangerosité d'ordre psychiatrique aux termes du dernier rapport du 21 avril 2023, précise-t-on de même source. Environ 5.200 personnes sont connues pour radicalisation en France, dont 1.600 personnes sont particulièrement surveillées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), selon une source au sein du renseignement, qui précise que 20% de ces 5.000 personnes présentent des troubles psychiatriques.

L'assaillant, qui vivait chez ses parents en banlieue parisienne selon Gérald Darmanin, a publié sur les réseaux sociaux une vidéo de revendication de son attaque, ont confirmé à l'AFP des sources policières et sécuritaires. Il y évoque « l'actualité, le gouvernement, le meurtre de musulmans innocents », a détaillé la source sécuritaire. A ce stade, les enquêteurs ne savent pas quand cette vidéo a été tournée, mais elle a été postée en ligne « concomitamment » au passage à l'acte, selon cette source.

L'attaque survient moins de deux mois après celle d'Arras, dans le nord de la France, qui avait coûté la vie à un enseignant et conduit au relèvement du plan de sécurité Vigipirate au niveau maximal « urgence attentat », à un peu plus de sept mois des Jeux olympiques de Paris. En mai 2018, un Franco-Russe né en Tchétchénie avait tué au couteau de cuisine un passant après une lutte acharnée et en avait blessé quatre, avant d'être abattu par la police. L'attaque avait été revendiquée par le groupe Etat islamique (EI). En février 2017, un Egyptien avait attaqué à la machette des militaires près du musée du Louvre à Paris, en criant « Allah Akbar ». 

Le jeune islamiste radical français qui a semé l'effroi près de la tour Eiffel samedi soir à Paris, poignardant à mort un touriste, était toujours en garde à vue dimanche, alors que la question de son suivi psychiatrique suscite des interrogations.L'assaillant, Armand Rajabpour-Miyandoab, 26 ans, né en France de parents iraniens, a été interpellé peu après les faits. Fiché pour...