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Soudan: les violences sexuelles généralisées sont "un outil de guerre", selon l'ONU


Des personnes fuyant les violences dans l'ouest du Darfour traversent la frontière avec Adre, au Tchad, le 4 août 2023. REUTERS/Zohra Bensemra

Au Soudan, les violences sexuelles sont généralisées, parfois motivées par l'appartenance ethnique et utilisées comme "un instrument de guerre", ont déclaré jeudi une douzaine d'experts de l'ONU, exigeant que les auteurs de ces violences soient poursuivis.

"Nous sommes consternés par les informations faisant état d'un recours généralisé à la violence sexiste, y compris la violence sexuelle, comme outil de guerre pour soumettre, terroriser, briser et punir les femmes et les filles", ont déclaré ces experts indépendants mandatés par le Conseil des droits de l'homme dans une déclaration commune.

Depuis avril, les forces fidèles au chef de l'armée Abdel Fattah al-Burhan, chef de l'Etat de facto du Soudan, sont en guerre contre les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) commandées par son ancien adjoint, Mohamed Hamdan Daglo. Plus de 10.000 personnes ont été tuées, selon une estimation prudente du Armed Conflict and Event Data Project, et l'ONU affirme que 6,3 millions de personnes ont été forcées de fuir leurs foyers. 

Les experts, dont les rapporteurs spéciaux sur la violence contre les femmes et les filles et sur l'exploitation et les abus sexuels sur les enfants, ont affirmé que les FSR et leurs alliés semblaient être à l'origine de la plupart des violences sexuelles observées dans ce conflit. Ils ont fait état d'informations sur des viols, de l'exploitation sexuelle, de l'esclavage et du trafic humain, qui "dans certains cas pourraient avoir des motivations raciales, ethniques et politiques." 

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Des cas de prostitution forcée et de mariage forcé de femmes et de filles ont également été signalés, ont-ils indiqué. 

La violence semble souvent être utilisée "comme un moyen de punir des communautés spécifiques ciblées par les FSR et les milices alliées", ont souligné les experts, ajoutant que dans certains cas, des migrants non soudanais, des réfugiés et des apatrides ont également été pris pour cible. "Ces actes graves ne seraient plus concentrés à Khartoum ou au Darfour, mais se seraient étendus à d'autres régions du pays, comme le Kordofan", ont-ils prévenu. 

Ils ont demandé que la mission d'enquête que le Conseil des droits de l'homme a lancée en octobre pour examiner les violations des droits humains au Soudan mène des investigations sur les violences sexuelles afin de s'assurer que les auteurs répondent de leurs actes. Les experts, qui ne parlent pas au nom de l'ONU, ont averti que l'ampleur et la gravité des violences sexuelles étaient "largement sous-estimées".


Au Soudan, les violences sexuelles sont généralisées, parfois motivées par l'appartenance ethnique et utilisées comme "un instrument de guerre", ont déclaré jeudi une douzaine d'experts de l'ONU, exigeant que les auteurs de ces violences soient poursuivis.

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