L'inflation repart à la hausse au Liban, portée par les prix dans l'éducation

Le Liban est entré dans sa cinquième année de crise économique et financière, et devrait enchaîner une troisième année civile avec une inflation à autant de chiffres, selon la dernière mise à jour des statistiques officielles.

Et la tendance ne semble pas prête de changer. En octobre 2023, l'indice mensuel des prix à la consommation (IPC) en livres libanaises calculé par l’Administration centrale des statistiques a grimpé de 17,2 %, après avoir frémi de 1,4 % le mois précédent.

Cette différence de rythme s’explique notamment par le bond spectaculaire du sous-indice mesurant les prix de l’éducation, qui a bondi de 580,9 % en un mois, alors qu’il n’avait progressé que de 0,1 % en septembre.

Au niveau annuel, l'IPC a enregistré un changement de 215,4 %, marquant un bond par rapport à une augmentation de 208,5 % en septembre 2023, toujours porté par les prix de l’éducation (+595,2 % en rythme annuel).

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Disparités régionales

Cette hausse spectaculaire des prix de l’éducation retranscrit la mise à jour des frais scolaires et universitaires à la rentrée. En un an, le taux de change du marché, qui a éclipsé le taux officiel, est passé en un an de près de 40 000 LL à près de 90 000 pour un dollar, tandis qu’une partie des impôts et des taxes ont augmenté depuis l’entrée en vigueur du dernier budget de l’État en novembre 2022.

Dans ce contexte accentué par la dollarisation galopante de l’économie, les écoles privées facturent désormais les frais de scolarité partiellement ou entièrement en dollars, et les écoles publiques, qui facturent en livres libanaises, ont aussi dû ajuster leurs frais.

L’éducation n'est pas la seule à avoir augmenté en octobre. Les prix des loisirs et de la culture ont augmenté de 17 % d'un mois sur l'autre (+5,4 % en septembre), tandis que les prix de l'eau, de l'électricité et du gaz ont progressé de 10 % (3,1 % en septembre). Les nouveaux loyers ont également renchéri, avec +2 % contre +0,9 % en septembre. Une légère baisse de 0,1 % a été observée pour les télécommunications, ainsi qu'une diminution de 0,3 % dans le secteur de la santé.

En rythme annuel, les nouveaux loyers ont augmenté de 411,4 %, les prix de l'eau, de l'électricité et du gaz de 151,8 %, ceux de l'alcool et du tabac de 249,3 %, des aliments et des boissons non alcoolisées de 218,1 %.

Les prix ont augmenté de manière assez inégale sur l'ensemble du territoire libanais, le Mont-Liban enregistrant la plus forte augmentation mensuelle de 22,3 %, suivi par Beyrouth avec 16,2 %, le Liban-Nord 13,9 %, la Békaa 12,5 %, le Sud 9,4 %, et Nabatieh 9,8 %. Ces disparités régionales se retrouvent aussi au niveau des prix de l’éducation, inégale selon les régions, le Mont-Liban enregistrant une augmentation de 652,7 % et le Sud 235,2 %.