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Moyen-Orient - FOCUS

En Arabie saoudite, un fonds géré par BlackRock a perdu 20 % de son capital

Les investisseurs étrangers ont retiré en octobre 200 millions de dollars de iShares MSCI Saudi Arabia, dans le sillage de la guerre Hamas-Israël à Gaza.

En Arabie saoudite, un fonds géré par BlackRock a perdu 20 % de son capital

Des participants à leur arrivée à la conférence annuelle Future Investment Initiative (FII) à Riyad, le 24 octobre 2023. Photo AFP

L’idée d’un Moyen-Orient stable et prospère tant voulue par le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane (MBS) a été fortement ébranlée le 7 octobre, et les premiers signes de frilosité se manifestent dans le monde des affaires. Le fonds négocié en Bourse (FNB ou ETF en anglais, pour Exchange-traded fund) iShares MSCI Saudi Arabia, géré par le géant américain BlackRock, a enregistré en octobre des sorties nettes de plus de 200 millions de dollars, selon les données du London Stock Exchange Group, en raison d'un retrait massif d’investisseurs étrangers. Ce FNB, dont les titres sont négociés comme des actions en Bourse et qui compte les plus grandes entreprises saoudiennes (Al Rajhi Bank, Saudi National Bank, Aramco, Saudi Telecom, Saudi Arabian Mining, Riyadh Bank, Acwa, etc.), a ainsi perdu 20 % de ce qu’il détenait.

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S’il ne fait aucun doute que la guerre à Gaza a répandu un climat de méfiance pour les investisseurs au Moyen-Orient et dans le Golfe, d’autres raisons expliquent ce phénomène. Les taux d’intérêt n’ont cessé de grimper ces derniers mois en Arabie saoudite, dépassant les 6 % en été et rendant les emprunts plus difficiles pour les entreprises, ce qui est pourtant nécessaire au développement des mégaprojets de MBS. « iShares MSCI est un indice axé sur les banques (qui le composent en majorité, NDLR), et ce qui lui arrive reflète ce qui se passe sur le marché boursier saoudien au sens large », décrypte Rachel Ziemba, chercheuse et consultante spécialisée dans l’économie et l’énergie dans le Golfe.

Un marché robuste

La chute des cours du pétrole alerte aussi les investisseurs dans le royaume de l’or noir. Le baril de Brent a clôturé jeudi à 81,02 dollars, après avoir atteint 94,36 dollars fin septembre. « Le budget de l’Arabie saoudite est beaucoup plus lié au prix du pétrole que celui des Émirats arabes unis et du Qatar, qui disposent davantage de revenus non pétroliers », souligne Rachel Ziemba. Les sorties de fonds des FNB iShares MSCI Qatar (7,7 millions de dollars) et iShares MSCI UAE (2,75 millions) de dollars en octobre, se situent en effet bien en deçà des pertes enregistrées à Riyad.

Malgré ces signes d’inquiétude, le marché saoudien demeure robuste. Après les sorties précipitées en octobre, les flux étrangers vers les actions saoudiennes reprennent vers le royaume. Les traders internationaux ont acheté 12,7 milliards de riyals (3,4 milliards de dollars) d'actions saoudiennes depuis début novembre, après avoir vendu 26 milliards de riyals (6,9 milliards de dollars) le mois précédent, a rapporté Bloomberg.

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« L'intérêt à long terme des investisseurs pour l'Arabie saoudite reste élevé, comme en témoigne la forte participation à la récente conférence Future Investment Initiative (FII) à Riyad fin octobre (plus de 5 000 personnes enregistrées, NDLR), note Jamie Ingram, analyste chez Middle East Economic Survey. Les investisseurs ne semblaient pas préoccupés par le conflit à Gaza. 

Dans l'ensemble, il y a toujours un engouement autour des opportunités économiques en Arabie saoudite alors qu'elle s'ouvre et poursuit la Vision 2030 ». Selon The National, les investissements directs étrangers (IDE) en Arabie saoudite ont atteint 122 milliards de riyals (33 milliards de dollars) en 2022, soit une augmentation annuelle de 22 %.

L’idée d’un Moyen-Orient stable et prospère tant voulue par le prince héritier saoudien Mohammad ben Salmane (MBS) a été fortement ébranlée le 7 octobre, et les premiers signes de frilosité se manifestent dans le monde des affaires. Le fonds négocié en Bourse (FNB ou ETF en anglais, pour Exchange-traded fund) iShares MSCI Saudi Arabia, géré par le géant américain BlackRock, a...

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