La droite favorite des législatives, selon un premier sondage

Le Parti socialiste au pouvoir au Portugal apparaît au coude à coude avec l'opposition de centre droit, mais la droite dans son ensemble est majoritaire grâce à une poussée de l'extrême droite, selon un premier sondage en vue des élections anticipées du 10 mars prochain.

D'après l'enquête réalisée entre vendredi et lundi par l'institut Aximage auprès de 504 électeurs, le parti du Premier ministre démissionnaire Antonio Costa obtiendrait 26% des voix, contre 25% pour la principale formation de centre droit, le Parti social démocrate (PSD).

Le parti d'extrême droite Chega est crédité de 17% des intentions de vote, ce qui représenterait une nouvelle percée électorale après celle de janvier 2022, lorsqu'il avait obtenu 7,38% des voix. Avec les libéraux, qui pourraient recueillir 6% des suffrages, l'ensemble de la droite obtiendrait donc 48% des voix, contre 40% pour l'ensemble des partis de gauche. Surtout, cela placerait le PSD devant la possibilité d'obtenir le soutien de Chega pour revenir au pouvoir après huit années de gouvernements socialistes, un scénario que son président Luis Montenegro a toutefois exclu à plusieurs reprises. Selon ce sondage, « Chega est indispensable à la formation d'un gouvernement de droite », même s'il ne fait qu' »autoriser » la constitution d'un gouvernement minoritaire, a commenté pour l'AFP Antonio Costa Pinto, politologue à l’Institut des sciences sociales de l'Université de Lisbonne.

Le Portugal a plongé dans la crise politique mardi dernier avec la démission surprise d'Antonio Costa en raison de son implication dans une enquête pour corruption et trafic d'influence visant notamment son chef de cabinet et son ministre des Infrastructures Joao Galamba.

Vote de protestation 

Les soupçons du ministère public portent sur des projets d'investissement concernant l'extraction minière de lithium dans le nord du Portugal, la production d'hydrogène vert et la construction d'un méga-centre de données près du port de Sines, sur la côte sud-ouest. « Un tel choc autour du thème de la corruption associant l'élite gouvernementale aux affaires augmente le vote de protestation pour Chega. C'est une tendance normale », a relevé le politologue Antonio Costa Pinto. L'exécutif restera en fonctions jusqu'à la tenue d'élections législatives anticipées convoquées pour le 10 mars par le président de la République, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa.

Entretemps, la course à la succession de M. Costa à la tête du Parti socialiste a été lancée par son ministre de l'Intérieur, le centriste José Luis Carneiro, et son ex-ministre des Infrastructures Pedro Nuno Santos, issu de l'aile gauche du PS. M. Santos semble en meilleure posture que son adversaire, car il n'était plus au gouvernement depuis plusieurs mois et n'était pas un proche du Premier ministre démissionnaire, a noté M. Costa Pinto.