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Agenda - Médecine

Le professeur Jean-Marc Ayoubi, lauréat du prix Jean Bernard 2023 de la FRM

Le professeur Jean-Marc Ayoubi, lauréat du prix Jean Bernard 2023 de la FRM

L’annonce du Prix Jean Bernard attribué au Pr Jean-Marc Ayoubi. Photo DR

À l’occasion de sa soirée annuelle, la Fondation pour la recherche médicale en France (FRM) a réuni, le lundi 6 novembre à la Maison de la chimie à Paris, plus de quatre cents personnes afin de célébrer l’excellence de la recherche biomédicale française.

Cette fondation distingue et apporte un soutien financier à des chercheurs et des personnalités du monde scientifique, reconnus pour leurs travaux innovants, prometteurs et qui ouvrent la voie aux thérapies de demain.

À l’initiative de la FRM, ce prix, créé en hommage au professeur Jean Bernard (cofondateur de la fondation) et assorti d’un montant de 120 000 euros, est décerné chaque année à une personnalité scientifique de renommée internationale pour sa contribution exceptionnelle au progrès de la connaissance dans le domaine médical.

Cette année, il a été attribué au professeur Jean-Marc Ayoubi, gynécologue, chercheur français d’origine libanaise. Membre de l’Académie nationale de médecine, chef de service de gynécologie-obstétrique et médecine de la reproduction de l’hôpital Foch, à Suresnes, vice-doyen de la faculté de médecine Simone Veil de l’Université Paris Saclay, il est le « père » du premier bébé né en France à la suite d’une greffe de l’utérus, en 2019. Une deuxième transplantation utérine en 2022 suivie d’une troisième début novembre ont été couronnées de succès. « Non seulement c’est la troisième greffe, mais c’est la troisième naissance aussi », se réjouit le professeur Ayoubi.

Comme les deux autres femmes qui ont bénéficié d’une greffe d’utérus en France, Océane (la troisième) est atteinte du syndrome de Mayer-Rokitansky-Küster-Hauser. Ce syndrome rare est caractérisé par un développement congénital anormal du vagin et de l’utérus. La transplantation utérine est le premier traitement proposé pour traiter l’infertilité utérine absolue. « Cette révolution médicale pourrait répondre aux besoins de milliers de femmes nées sans utérus. Une fille sur 4 500 peut naître avec un vagin et des ovaires normaux, un cycle hormonal parfait, mais sans utérus. Cette technique concerne également des patientes qui ont subi une hystérectomie consécutive à un cancer de l’utérus ou des cas d’hémorragie de la délivrance », révèle le gynécologue.

Le succès de ces interventions médicales est le fruit de plus de quinze ans de travaux, de recherche, de coopération internationale avec l’équipe suédoise de l’université de Göteborg et de lutte menée au quotidien pour améliorer la prise en charge de l’infertilité, basée sur l’information et la prévention.

« Nous avons l’autorisation pour réaliser dix greffes. Il est donc nécessaire de persévérer dans la recherche et la sélection des patientes. Réaliser une première n’a jamais été le but ; nous devons surtout réussir les prochaines greffes utérines en développant, simplifiant et perfectionnant cette technique afin de la mettre à la portée d’autres équipes chirurgicales et d’en faire bénéficier le plus grand nombre de patientes à travers le monde », conclut le Pr Ayoubi.


À l’occasion de sa soirée annuelle, la Fondation pour la recherche médicale en France (FRM) a réuni, le lundi 6 novembre à la Maison de la chimie à Paris, plus de quatre cents personnes afin de célébrer l’excellence de la recherche biomédicale française.Cette fondation distingue et apporte un soutien financier à des chercheurs et des personnalités du monde scientifique, reconnus...