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Dernières Infos - Conflit

Combats intenses autour des hôpitaux en grandes difficultés à Gaza

Des blessés se faisant soigner à l'höpital al-Chifa, à Gaza, le 10 novembre 2023. Photo Khader Al Zanoun / AFP

Les combats intenses entre Israël et le Hamas dans le nord de la bande de Gaza rendent la situation de plus en plus critique dans les hôpitaux palestiniens en manque de carburant, selon leurs directeurs, et où des civils se réfugient pour fuir les bombardements incessants.

Au 36e jour de ce conflit déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien, 20 des 36 hôpitaux de la bande de Gaza sont « hors service » selon le bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha). A l'international, les appels à Israël pour protéger les civils se multiplient. Samedi, des explosions et des échanges de tirs nourris à Gaza-ville, dans le nord de ce petit territoire palestinien contrôlé par le Hamas depuis 2007, sont visibles sur des images de l'AFP.

Cinq semaines après le début de la guerre déclenchée par l'attaque sanglante lancée sur son sol par le Hamas le 7 octobre, 1.200 personnes ont été tuées en Israël, en majorité des civils. En représailles, Israël a déclenché une guerre pour « éradiquer » le Hamas et pilonne sans relâche le territoire palestinien assiégé, plongé dans une situation humanitaire catastrophique.

Côté palestinien, la guerre a fait 11.078 morts, essentiellement des civils, parmi lesquels 4.506 enfants, selon le ministère de la Santé du Hamas.La bande de Gaza est soumise depuis le 9 octobre à un siège total et Israël ne laisse  pas entrer de carburant. A l'hôpital al-Chifa, à Gaza-ville, 39 bébés prématurés risquent de mourir « à chaque instant », a prévenu samedi le ministère de la Santé du Hamas. « L'un d'eux est mort ce matin », a précisé le ministère, assurant que les couveuses ne pourraient fonctionner que jusqu'à samedi soir avec le stock de carburant disponible.

« J'ai très soif » 

A l'hôpital indonésien à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le patient Youssef al-Najjar, allongé sur un lit, raconte attendre une opération chirurgicale: « Les machines sont éteintes, comme vous le voyez, et il n'y a pas d'électricité. J'ai très soif, mais je n'ai pas le droit de boire ni de manger tant que l'opération n'est pas terminée », dit ce jeune garçon. Selon son directeur, Mohammed Abou Salmiya, l'hôpital al-Chifa a été « visé toute la nuit par d'intenses tirs d'artillerie, comme d'autres hôpitaux de la ville de Gaza ».

Le Hamas affirme qu' »une personne a été tuée et de nombreuses autres ont été blessées dans des frappes sur le bâtiment des soins intensifs de l'hôpital al-Chifa » samedi matin.

L'armée israélienne n'a pas commenté ces affirmations. Vendredi, elle avait affirmé qu'elle « tuerait » les combattants du Hamas « qui tirent à partir des hôpitaux » à Gaza et indiqué dans la soirée avoir éliminé « environ 150 terroristes ».

Samedi, le directeur général du Comité international de la Croix-Rouge, Robert Mardini s'est déclaré, au nom du CICR, « choqué et atterré par les images et les informations venant de l'hôpital al-Chifa ».De son côté, le directeur de  l'hôpital al-Chifa, Mohammed Abou Salmiya, a demandé « à la communauté internationale de faire pression sur le gouvernement israélien pour qu'il cesse de viser des hôpitaux et des ambulances ».

« Boucliers humains » 

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé que « la responsabilité de tout tort fait aux civils incomb(ait) au Hamas », qui selon lui les utilise comme « boucliers humains ».

Les autorités israéliennes répètent régulièrement que le Hamas, « organisation terroriste » pour Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis, utilise les hôpitaux pour mener des attaques ou cacher des tunnels, ce que dément le mouvement. « Il faut se souvenir qu'Israël est entré dans cette guerre à cause des meurtres sauvages de centaines d'Israéliens par cette organisation terroriste qui détient plus de 200 Israéliens en otage », a précisé M. Netanyahu, la pire attaque dans l'histoire du pays créé en 1948.

Sur le front diplomatique, le président iranien, Ebrahim Raïssi, a demandé aux pays musulmans de qualifier l'armée israélienne d' »organisation terroriste », lors d'un sommet des dirigeants arabes et musulmans en Arabie saoudite, consacré à Gaza. Israël et son principal allié, les Etats-Unis, ont jusqu'à présent rejeté les demandes de cessez-le-feu.

Dans un entretien à la BBC, le président français, Emmanuel Macron, a « exhort(é) Israël à cesser » les bombardements tuant des civils. « Ces bébés, ces femmes, ces personnes âgées sont bombardés et tués. » Il n'y a « aucune justification » et « aucune légitimité à cela », a estimé le président français.

Déplacement massif de population 

L'armée israélienne mène des combats acharnés contre le Hamas au cœur de la ville de Gaza, où se trouve selon elle le « centre » de l'infrastructure du mouvement, retranché dans un réseau de tunnels. Sur des images non datées qu'elle a diffusées, des soldats marchent sur du sable, armes à la main, dans un paysage de désolation.Face à l'intensification des combats dans le nord de la bande de Gaza, des dizaines de milliers de Palestiniens ont fui ces  derniers jours, sur ordre de l'armée israélienne, pour aller se réfugier au sud.

Israël a accepté de faire des « pauses » humanitaires quotidiennes pour permettre aux civils de fuir vers le sud du territoire via un « corridor », une « pause » qui devait se répéter ce samedi, selon l'armée. Pilonné sans relâche depuis plus d'un mois et soumis à un siège total, le petit territoire palestinien où 1,6 des 2,4 millions d'habitants ont été déplacés selon l'ONU est plongé dans une situation humanitaire catastrophique.

Le siège total imposé par Israël depuis le 9 octobre Gaza prive la population d'eau, d'électricité, de nourriture et de médicaments. La communauté internationale craint une extension du conflit au niveau régional. Depuis le 7 octobre, les échanges de tirs sont quotidiens entre Israël et le mouvement islamiste libanais Hezbollah à la frontière. Un raid israélien a visé samedi un véhicule dans le sud du Liban, à quelque 45 km au nord de la frontière commune, dans la première frappe en profondeur sur le territoire libanais depuis le début des hostilités, a indiqué un média d'Etat libanais.

Une frappe qui intervient avant un discours attendu du chef du puissant mouvement chiite, Hassan Nasrallah, prévu à 13H00 GMT. 

Les combats intenses entre Israël et le Hamas dans le nord de la bande de Gaza rendent la situation de plus en plus critique dans les hôpitaux palestiniens en manque de carburant, selon leurs directeurs, et où des civils se réfugient pour fuir les bombardements incessants.Au 36e jour de ce conflit déclenché par une attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol...