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Dernières Infos - Russie

Six ans de prison pour avoir tenté d'incendier un point de collecte pour militaires

Un drapeau russe. Photo d'illustration ZACH GIBSON / AFP

Une femme de 20 ans a été condamnée à six ans de prison pour « terrorisme » en Russie pour avoir tenté d'incendier un point de collecte d'aide pour les soldats déployés en Ukraine, ont annoncé vendredi les services de sécurité russes (FSB). Selon le FSB, cité par l'agence de presse d'Etat Ria Novosti, elle aurait agi sur ordre de l'Ukraine, tandis que ses soutiens assurent au contraire qu'elle est la victime d'un coup monté des services secrets.

Valéria Zotova avait été arrêtée en février 2023 dans la région de Iaroslavl, au nord-est de Moscou, alors qu'elle prévoyait de « mettre le feu » à un centre de collecte devant recevoir des vêtements et de la nourriture pour les Russes mobilisés sur le front ukrainien, a indiqué Ria Novosti. Sa peine avait été prononcée en juin, selon l'ONG Zona Solidarnosti, avant d'être confirmée mercredi.

Le tribunal l'a condamnée à six ans de détention dans une colonie pénitentiaire pour avoir « tenté de commettre un acte terroriste », a précisé l'agence, citant un communiqué de la branche locale du FSB. Les services de sécurité accusent cette jeune fille, née en 2003, d'avoir agi sur ordre d'un militaire ukrainien « afin de déstabiliser les autorités et d'influencer leur décision pour mettre fin à l'opération militaire spéciale », le nom imposé par le Kremlin pour qualifier son assaut en Ukraine.

Mais ses soutiens dénoncent un coup monté du FSB. Ses agents ont « activement encouragé la jeune fille à commettre un incendie criminel contre le point de collecte d'aide pour l'armée russe », assure Zona Solidarnosti, qui défend les Russes emprisonnés pour leur opinion sur le conflit en Ukraine. Ce sont justement les « positions anti-guerre » de Valeria Zotova qui ont pu « attirer l'attention des services », affirme le groupe.

« La tête haute »

Depuis le début de cette offensive, la justice russe punit sévèrement les citoyens s'opposant, en mots ou en actes, à l'assaut russe en Ukraine. Des milliers de Russes ordinaires ont été condamnés à des amendes ou de lourdes peines de prison pour avoir dénoncé l'offensive. Par ailleurs, la justice russe a multiplié les lourdes peines pour « terrorisme » contre des ressortissants russes accusés d'avoir incendié des bâtiments officiels et collaboré avec les services ukrainiens.

La mère de Valeria Zotova, Svetlana, risque elle aussi la prison pour des commentaires qu'elle a laissés, selon les autorités russes, sur des publications pro-ukrainiennes en ligne. En octobre, elle affirmait au site Bereg.io être opposée au conflit en Ukraine, comme sa fille, mais « ne plus se souvenir » si elle était l'auteure des commentaires en question.

« J'irai au tribunal la tête haute », avait-elle dit. Elle expliquait ne pas connaître la date exacte de son procès, mais avoir déjà commencé à préparer un sac pour ne pas se retrouver en détention sans « sous-vêtements, serviette ou produits hygiéniques ». Quand sa fille a été condamnée, « (elle) m'a regardé avec un regard si triste, et je lui ai renvoyé le même regard », déclarait-elle à Bereg. « Si Lera n'aime pas quelque chose, elle le dit. Elle est comme moi », avait-elle ajouté, en utilisant le surnom de sa fille. « Je refuse de me taire. »

Une femme de 20 ans a été condamnée à six ans de prison pour « terrorisme » en Russie pour avoir tenté d'incendier un point de collecte d'aide pour les soldats déployés en Ukraine, ont annoncé vendredi les services de sécurité russes (FSB). Selon le FSB, cité par l'agence de presse d'Etat Ria Novosti, elle aurait agi sur ordre de l'Ukraine, tandis que ses soutiens...