Rechercher
Rechercher

Nos Lecteurs ont la Parole

La révolte d’un simple citoyen

Mes chers amis,

Permettez-moi tout d’abord de rassurer ma famille et mes amis : non, je n’ai pas perdu la raison et je ne suis pas devenu fou. J’ai simplement atteint ma limite de résilience et d’endurance, et je n’ai plus d’autres choix que de me révolter et d’essayer de faire quelque chose de positive.

Comme tous les Libanais, je n’en peux plus d’attendre et d’accepter de voir mon pays s’enfoncer de plus en plus dans cet enfer insupportable où nous ont jeté la classe politique, les seigneurs de la guerre, les mafieux et les pays étrangers, ceux qui ne cherchent que leurs intérêts avant de s’intéresser au sort des Libanais.

Comme tous les Libanais, je n’en peux plus de lire les journaux, d’écouter les nouvelles sur toutes les chaînes de TV et d’écouter les mensonges débités dans les talk-shows et sur les réseaux sociaux par des politiciens corrompus.

Comme la plupart des Libanais, j’accuse en premier lieu la plus grande force du pays, qui détient le pouvoir depuis 2005, d’être le principal responsable de cet échec et de cette situation intolérable. En faisant passer les intérêts des mollahs iraniens, avant ceux des Libanais, en créant un État dans l’État, le Hezbollah a détruit l’État libanais et pris en otage tous ses habitants.

Comme la plupart des Libanais, j’accuse aussi les forces politiques opposantes au Hezbollah de s’être laissées dominer et d’avoir livré le pays sur un plateau d’argent aux mercenaires de l’Iran et de Bachar el-Assad.

Comme beaucoup de Libanais, j’ai cru et peut-être que je continue de croire en Samir Geagea, Samy Gemayel, Michel Moawad, Farès Souhaid, Joseph Aoun, Saad Hariri, Walid Joumblatt, Achraf Rifi, Fouad Makhzoumé, tous les députés contestataires, Neemat Frem, Ziyad Baroud, etc. Mais ni moi ni les Libanais ne pouvons continuer à attendre.

Et voilà qu’en plus de tout cela, la guerre déclenchée le 7 octobre par Hamas contre Israël risque de détruire le Liban à tout jamais.

On a beau être avec les Palestiniens, avec leur cause juste et contre les Israéliens et leur terrorisme d’État, on ne peut que les aider sentimentalement et moralement. Un État en train de couler (le Liban) ne peut pas s’offrir le luxe de venir en aide à un autre État qui coule (la Palestine). Il faut que les autres pays arabes plus riches et plus puissants que le Liban viennent en aide aux Palestiniens.

Devant cette situation explosive, le temps presse et la chose primordiale à faire pour éviter la guerre et commencer à relever le pays est d’élire un président de la République.

Or après plus d’un an, le palais de Baabda est toujours vide. Un an, c’est beaucoup trop. On n’a plus le luxe et la capacité d’attendre. Les opposants à la mainmise du Hezbollah sur le pays ne font que parler et promettre, mais n’ont pas agi. Ils n’ont pas travaillé. Ils n’ont pas fait les efforts nécessaires ou les sacrifices demandés. Ils ont attendu telle échéance ou telle autre, mais le résultat reste le vide.

Ils n’ont rien fait de concret. La Constitution leur donne le droit de convoquer le Parlement pour élire un président. Ils n’ont pas à attendre le bon plaisir de Berry pour le faire. Pourquoi n’ont-ils pas occupé le Parlement comme l’ont fait Mme Saliba et M. Khalaf ?

Au lendemain de la révolte d’octobre 2019, j’avais déjà écrit que la seule chose positive que Hassan Nasrallah nous a appris c’est qu’on peut créer un État dans l’État et il aurait fallu faire la même chose et commencer à créer notre État parallèle au moins dès 2019.

En vue de cette situation terrible et ne pouvant plus attendre quelque chose de positif de nos politiciens et députés, je veux agir pour essayer de changer les choses. J’estime qu’aucun des candidats actuels à la présidence de la République n’est capable de sauver le Liban et voyant que personne de la société civile ne prend une initiative, je me sens comme dans l’obligation de proposer ma candidature.

Je suis persuadé que j’ai beaucoup d’atouts, la volonté et la motivation nécessaires pour occuper temporairement ce poste et réussir à relever le pays.

J’ai une formation d’ingénieur, j’ai appris à étudier n’importe quel problème et à chercher la solution la plus adéquate.

Je sais distinguer entre le bien et le mal.

J’ai appris durant ma longue carrière de chef d’entreprise à prendre les décisions adéquates.

Je suis un bon négociateur, un bon vendeur, je sais écouter.

J’aime le Liban inconditionnellement et je suis prêt à me battre pour les intérêts des Libanais et à faire passer leurs intérêts avant tout.

Je ne cherche plus à faire une carrière dans la politique ou à œuvrer pour mon intérêt ou celui de ma famille.

J’ai beaucoup d’amour et de compassion dans mon cœur, mais aussi la fermeté nécessaire pour appliquer la justice, l’égalité et le bien.

Je ne cherche ni la fortune, ni la gloire, ni la puissance. Au contraire, je cherche à être le premier serviteur de l’État et des Libanais.

J’ai vécu et travaillé dans plusieurs pays d’Europe, d’Amérique et presque tous les pays arabes et j’ai fait mes études universitaires en Suisse. Je suis persuadé qu’avec du travail, de la stabilité et de la neutralité, on peut avoir au Liban la meilleure qualité de vie du monde. Le Liban est un paradis et mérite d’être sauvé.

Il serait fastidieux de vous présenter ici un plan d’actions, mais les principaux points de mon programme seraient les suivants :

1) Demander au chef de l’armée de décréter l’état d’urgence.

2) Trouver les compromis et les garanties nécessaires avec Hassan Nasrallah pour le convaincre d’éviter la guerre ; de garder ses armes, mais accepter de s’occuper à son gré de sa « Douwaila » seulement et d’ôter sa mainmise sur les ports, les aéroports et toutes les administrations de l’État ; de fermer les frontières illégales avec la Syrie ; d’accepter la neutralité positive du Liban officiel.

3) Accepter la démission immédiate du Conseil des ministres.

4) Nommer avec le concours du chef de l’armée un nouveau Premier ministre technocrate n’appartenant pas à la classe politique. Puis, avec celui-ci, nommer les ministres technocrates les plus qualifiés et aptes à relever le Liban.

5) Dissoudre le Parlement actuel et élire un nouveau Parlement sur la base de la loi, « one man, one vote ». Chaque citoyen élira un seul député de sa circonscription et lui demandera des comptes.

6) Redonner à la justice son indépendance totale.

7) Combattre sérieusement la corruption. Demander des comptes et interdire le voyage à tous ceux qui ont occupé des postes publics jusqu’à récupérer l’argent qui a été volé par la classe politique pendant 33 ans.

8) Faire tout le nécessaire avec la Syrie, les Nations unies, la Ligue arabe, tous les pays arabes, l’Union européenne, l’Amérique, la Russie, l’Iran pour résoudre au plus vite la crise des réfugiés syriens.

9) Réorganiser le secteur bancaire, hospitalier, éducatif, universitaire.

10) Rétablir les services de base à tous les Libanais : électricité, eau, télécommunications, ordures, transports publics ; etc.

En espérant que mon initiative poussera d’autres personnes de la société civile plus compétentes que moi à agir et proclamer leur candidature pour le poste suprême de serviteur public, je vous serais reconnaissant de m’envoyer vos conseils, vos recommandations et vos critiques.

Les textes publiés dans le cadre de la rubrique « Courrier » n’engagent que leurs auteurs. Dans cet espace, « L’Orient-Le Jour » offre à ses lecteurs l’opportunité d’exprimer leurs idées, leurs commentaires et leurs réflexions sur divers sujets, à condition que les propos ne soient ni diffamatoires, ni injurieux, ni racistes.

Mes chers amis,Permettez-moi tout d’abord de rassurer ma famille et mes amis : non, je n’ai pas perdu la raison et je ne suis pas devenu fou. J’ai simplement atteint ma limite de résilience et d’endurance, et je n’ai plus d’autres choix que de me révolter et d’essayer de faire quelque chose de positive. Comme tous les Libanais, je n’en peux plus d’attendre et d’accepter de voir mon pays s’enfoncer de plus en plus dans cet enfer insupportable où nous ont jeté la classe politique, les seigneurs de la guerre, les mafieux et les pays étrangers, ceux qui ne cherchent que leurs intérêts avant de s’intéresser au sort des Libanais. Comme tous les Libanais, je n’en peux plus de lire les journaux, d’écouter les nouvelles sur toutes les chaînes de TV et d’écouter les mensonges débités dans les...
commentaires (2)

Monsieur ABOUROUSSE, Un grand merci pour votre texte qui me conforte dans l'idée que nous avons encore des patriotes. Sachez que j'admire votre souhait et engagement pour la patrie. J'ai toujours su qu'un pays devait être géré comme un entreprise, avec des objectifs clairs et des obligations de résultats. Sachez , que je serai la première à voter pour vous.

KHL V.

14 h 11, le 07 novembre 2023

Commenter Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Monsieur ABOUROUSSE, Un grand merci pour votre texte qui me conforte dans l'idée que nous avons encore des patriotes. Sachez que j'admire votre souhait et engagement pour la patrie. J'ai toujours su qu'un pays devait être géré comme un entreprise, avec des objectifs clairs et des obligations de résultats. Sachez , que je serai la première à voter pour vous.

    KHL V.

    14 h 11, le 07 novembre 2023

  • C’est super mais….

    Eleni Caridopoulou

    21 h 56, le 06 novembre 2023

Retour en haut