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Moyen-Orient - Conflit Israël-Hamas

Gaza : Blinken et ses homologues arabes s'opposent sur un cessez-le-feu

« Nous pensons qu'un cessez-le-feu ne fera que garder le Hamas en place », affirme le chef de la diplomatie américaine, lors d'une réunion à Amman.

Le secrétaire d'Etat américain, Anthony Blinken (c), en compagnie de ses homologues égyptien, Sameh Choucri (g), et jordanien, Ayman Safadi, le 4 novembre 2023 à Amman. Photo Reuters.Jonathan Ernst/Pool

Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a de nouveau plaidé samedi à Amman en faveur de "pauses humanitaires" dans le conflit entre Israël et le Hamas, tout en s'opposant à un cessez-le-feu réclamé avec force par les pays arabes.

"Les Etats-Unis estiment que tous ces efforts seront facilités par ces pauses humanitaires", a déclaré M. Blinken lors d'une conférence de presse en parlant des efforts pour épargner les civils palestiniens pris au piège de la guerre et accélérer l'envoi d'aide dans la bande de Gaza assiégée.

Il s'exprimait aux côtés de ses homologues égyptien et jordanien à l'issue d'une réunion ministérielle à Amman avec cinq pays arabes, et avant de se rendre en soirée au palais y s'entretenir avec le roi Abdallah II de Jordanie. Outre la Jordanie et les Etats-Unis, l'Arabie saoudite, le Qatar, les Emirats arabes unis et l'Egypte y ont participé, ainsi qu'un représentant de l'Autorité palestinienne.

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Le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Al-Safadi, a souligné que le monde arabe parlait d'une "seule voix" pour mettre fin à la guerre à Gaza. Il a dénoncé les "crimes de guerre" d'Israël, qui "vont hanter des générations", tandis que son homologue égyptien, Sameh Choukri, a exigé un "cessez-le-feu immédiat et sans conditions".

Mais le chef de la diplomatie américaine, dont le pays est le premier soutien à la fois politique et militaire d'Israël, a réitéré la ferme opposition des Etats-Unis à un cessez-le-feu.

"Nous pensons qu'un cessez-le-feu ne fera que garder le Hamas en place", a-t-il dit devant ses homologues, témoignant du schisme de perceptions du conflit entre les Etats-Unis et Israël d'un côté et les pays arabes de l'autre. Il a répété que face à "l'horreur" de l'attaque du Hamas le 7 octobre, Israël avait "le droit et l'obligation de se défendre".  "On n'accepte pas la notion d'auto-défense", a souligné pour sa part le ministre jordanien.

M. Blinken n'en a pas moins exigé, comme il l'avait fait la veille à Tel-Aviv, que les dirigeants israéliens prennent "toutes les mesures nécessaires pour protéger les civils palestiniens".

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Depuis le 7 octobre, au moins 1.400 personnes sont mortes, selon les autorités israéliennes, en majorité des civils tués le jour même de l'attaque d'une ampleur sans précédent perpétrée par le Hamas.

En représailles, Israël a déclaré une guerre pour "anéantir" le Hamas, pilonnant sans relâche la bande de Gaza, sous contrôle du mouvement islamiste. Ces frappes ont tué près de 9.500 personnes dont 3.900 enfants, selon un dernier bilan du gouvernement du Hamas.

Dans la matinée de samedi, le roi de Jordanie a reçu les ministres des cinq pays arabes et dit que "c'était le devoir des pays arabes de faire pression sur la communauté internationale pour arrêter la guerre à Gaza, apporter de l'aide de manière continue dans la bande de Gaza et protéger les civils", selon un communiqué du Palais.

« Arrangements pratiques »

A Amman, M. Blinken s'est également rendu au siège de l'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNWRA) et s'est entretenu avec son patron, Philippe Lazzarini, saluant "l'extraordinaire travail des employés qui, jour après jour, sont une bouée de sauvetage et paient un coût très, très élevé".

Parlant à des journalistes samedi, l'émissaire américain pour l'aide à Gaza, l'ambassadeur David Satterfield, a affirmé que quelque "350.000 à 400.000" civils palestiniens sont encore présents dans le nord de la bande de Gaza, et que "s'ils viennent dans le sud cela va compliquer les choses".

Selon les estimations américaines, quelque 800.000 à un million de Gazouis ont fui vers le Sud depuis le début de la guerre. 

L'aide continue à affluer par le poste frontière de Rafah, à la frontière avec l'Egypte -- une centaine de camions vendredi et samedi --, mais "en quantité insuffisante", a-t-il dit en faisant part d'intenses consultations avec les autorités israéliennes sur les moyens de trouver des "arrangements pratiques et pragmatiques", "localisés", permettant de rassurer les populations civiles et les convoyeurs de l'aide.

En Israël vendredi, pour une visite éclair d'une journée, M. Blinken a indiqué avoir discuté avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu de la possibilité de "pauses humanitaires" mais s'est vu opposer une fin de non recevoir.

M. Blinken, dont c'est la deuxième tournée au Proche-Orient depuis le début de la guerre, se rendra également en Turquie dimanche et lundi, a annoncé samedi le département d'Etat, où il poursuivra ses discussions avec Ankara, également vent debout contre Israël.


Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a de nouveau plaidé samedi à Amman en faveur de "pauses humanitaires" dans le conflit entre Israël et le Hamas, tout en s'opposant à un cessez-le-feu réclamé avec force par les pays arabes.

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