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Dernières Infos - Conflit

Israël va intensifier ses frappes, un premier convoi d'aide à Gaza


Des camions d'aide humanitaire venus d'Égypte arrivent à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, le 21 octobre 2023. Photo Belal Al SABBAGH / AFP

L'armée israélienne, qui se prépare à une offensive terrestre, a annoncé samedi intensifier ses frappes sur la bande de Gaza menées depuis deux semaines en riposte à l'attaque sanglante du Hamas, quelques heures après l'entrée d'un premier convoi d'aide humanitaire, venant d'Egypte, dans le territoire palestinien.

Le poste-frontière de Rafah, seule issue de la bande de Gaza à ne pas être contrôlée par Israël, s'est refermé, selon des témoins, après le passage de ce convoi de 20 camions, largement insuffisant selon l'ONU pour qui il faudrait au moins 100 camions par jour pour répondre aux besoins des 2,4 millions d'habitants du territoire.

Israël, qui a promis "d'anéantir" le Hamas, se prépare pendant ce temps à une offensive terrestre à Gaza contre le mouvement islamiste. L'armée veut "augmenter les frappes" sur le territoire dès ce samedi, a déclaré un porte-parole.

Samedi, les bombardements israéliens se sont poursuivis sur Gaza tandis que des tirs de roquettes de groupes palestiniens ont continué à viser Israël.

Plusieurs responsables de l'armée ont rendu visite aux troupes, insistant sur la préparation des forces armées.

"Nous allons entrer dans Gaza, nous allons le faire pour un but opérationnel, détruire les infrastructures et les terroristes du Hamas, et nous allons le faire de manière professionnelle", a déclaré lors d'une revue des troupes le chef d'état-major Herzi Halevi.

"Gaza est complexe, Gaza est densément peuplé, l'ennemi y prépare beaucoup de choses, mais nous nous préparons aussi pour lui", a prévenu l'officier supérieur. "Et nous garderons en tête les photographies et les images, ainsi que les morts d'il y a deux semaines".

-Situation "catastrophique"

Dans la bande de Gaza, où un million de Palestiniens selon l'ONU ont fui les bombardements dans le nord pour se masser dans le sud, près de la frontière avec l'Egypte, la situation est "catastrophique", ont affirmé samedi cinq agences des Nations unies.

"Le temps est compté avant que les taux de mortalité ne montent en flèche en raison de l'apparition de maladies et du manque de capacités en matière de soins de santé", ont prévenu ces agences.

"Un acheminement massif d'aide est nécessaire", a lancé le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres au "Sommet pour la paix" du Caire, réclamant un "cessez-le-feu humanitaire" pour "mettre fin au cauchemar" de la population.

Le président américain Joe Biden a exhorté samedi toutes les parties prenantes au conflit à continuer de laisser entrer l'aide humanitaire, "une nécessité cruciale", dans la bande de Gaza.

Soumise à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007, la bande de Gaza, un territoire pauvre et exigu de 362 kilomètres carrés, est placée depuis le 9 octobre en état de "siège complet" par Israël qui y a coupé l'eau, l'électricité et l'approvisionnement en nourriture.

Plus de 1.400 personnes ont été tuées en Israël par les hommes du Hamas depuis le 7 octobre, en majorité des civils fauchés par balles, brûlés vifs ou morts de mutilations le jour de l'attaque menée depuis la bande de Gaza, selon les autorités israéliennes.

L'armée israélienne a annoncé avoir retrouvé les corps de 1.500 combattants du Hamas dans les localités dont elle a repris le contrôle après cette attaque, la plus meurtrière depuis la création d'Israël en 1948.

Dans la bande de Gaza, 4.385 personnes, majoritairement des civils, ont été tuées dans les bombardements incessants menés en représailles par l'armée israélienne, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël, détient en outre 210 otages, selon l'armée.

Vendredi, le mouvement islamiste a libéré deux premiers otages, une mère et sa fille américaines, Judith et Natalie Raanan, via une médiation du Qatar, où est installé le bureau politique du Hamas.

Le Qatar estime possible une libération "très bientôt" des otages grâce aux discussion en cours, a déclaré le porte-parole du ministère qatari des Affaires étrangères, dans une interview samedi au journal allemand Welt am Sonntag.

L'ONU a réitéré de son côté son appel à la "libération immédiate et inconditionnelle" de toutes les personnes enlevées par le Hamas.

Accord sous condition

Samedi, selon des journalistes de l'AFP, un premier convoi de 20 camions du Croissant rouge égyptien, responsable de l'acheminement de l'aide envoyée par plusieurs agences de l'ONU, a pu entrer dans la bande de Gaza.

En visite mercredi en Israël, M. Biden avait indiqué que ce pays avait donné son feu vert à l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza, répondant ainsi à la demande de la communauté internationale. Le président américain avait également obtenu l'accord de l'Egypte.

"Israël n'empêchera pas l'aide humanitaire depuis l'Egypte tant qu'il s'agit de nourriture, d'eau et de médicaments pour la population civile dans le sud de la bande de Gaza", a confirmé ensuite le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Israël a toutefois affirmé qu'il n'autoriserait pas l'entrée de produits de première nécessité ou d'aide humanitaire dans la bande de Gaza via son territoire tant que le Hamas n'aurait pas libéré les otages.

"44.000 bouteilles d'eau"

Le convoi entré samedi, transportant de l'eau, des conserves et de fournitures médicales, "est très en-deçà des besoins de la bande de Gaza", a assuré un porte-parole du gouvernement du Hamas, Salameh Maarouf, précisant qu'en temps normal quelque 500 camions passaient chaque jour dans le territoire palestinien.

Plus de 44.000 bouteilles d'eau potable, "juste assez pour 22.000 personnes pendant une journée", ont été acheminées à Gaza, a précisé l'ONU.

L'ONU a notamment insisté sur la nécessité de livrer du carburant, vital pour le territoire palestinien.

Samedi, les dirigeants palestinien, jordanien et égyptien réunis en Egypte, aux côtés notamment des Européens Charles Michel et Josep Borrell, ont plaidé pour un "cessez-le-feu" et une "solution" à 75 ans de conflit israélo-palestinien.

"Nous ne partirons pas" des terres palestiniennes, a affirmé le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, alors que Le Caire et Amman sont vent debout contre l'évacuation des habitants de Gaza vers le sud du territoire réclamée par Israël.

Ils y voient un premier pas vers "un déplacement forcé" vers le Sinaï égyptien qui équivaudrait, selon M. Abbas, à "une deuxième Nakba (catastrophe, en arabe)", en référence aux 760.000 Palestiniens poussés à l'exil après la création d'Israël en 1948.

Autre foyer de tension, la région du nord d'Israël frontalière avec le Liban se vide de ses habitants, alors que les échanges de tirs se multiplient entre l'armée israélienne et le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas.

Le Hezbollah a annoncé samedi que quatre de ses combattants avaient été tués.

En Cisjordanie, des heurts ont fait un mort dans la nuit, portant à 84 le nombre de morts palestiniens depuis le 7 octobre dans ce territoire palestinien occupé par Israël, selon le ministère palestinien de la Santé.
L'armée israélienne, qui se prépare à une offensive terrestre, a annoncé samedi intensifier ses frappes sur la bande de Gaza menées depuis deux semaines en riposte à l'attaque sanglante du Hamas, quelques heures après l'entrée d'un premier convoi d'aide humanitaire, venant d'Egypte, dans le territoire palestinien.Le poste-frontière de Rafah, seule issue de la bande de Gaza à ne pas...