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Société - Intempéries

Les pluies torrentielles provoquent l’effondrement d’un pan de mur du fleuve de Beyrouth

Le mohafez de Beyrouth, sa municipalité et les ministères des Travaux publics et de l’Énergie se rejettent la responsabilité sur la suite à donner.

Les pluies torrentielles provoquent l’effondrement d’un pan de mur du fleuve de Beyrouth

L’effondrement d’un pan du mur bordant le fleuve de Beyrouth. Photo envoyée par le responsable de l’entretien au ministère des TP, Mahmoud Hajjar

C’est sur quelques dizaines de mètres que le mur ouest bordant le fleuve de Beyrouth s’est effondré jeudi dans la matinée en raison des pluies torrentielles. Un fleuve surplombé en partie par l’autoroute où les voitures circulaient toujours en début d’après-midi, alors que nulle autorité n’avait pris la moindre mesure sécuritaire. Contacté, le mohafez de Beyrouth Marwan Abboud nous a affirmé avoir dépêché sur place une équipe d’experts techniques pour évaluer les risques sur la sécurité des automobilistes. « Les dégâts ne sont pas récents. Le pont est endommagé depuis un certain temps. Et pour l’instant, il n’y a aucun danger d’effondrement de la route selon le constat des experts », assure-t-il. « En revanche, il faut impérativement prendre les mesures nécessaires pour éviter que les fondations ne soient mises à nu et endommagées par l’eau et l’érosion », soutient-il.

Mais qui va prendre ces mesures ? C’est bien là que le bât blesse, car entre Marwan Abboud, la municipalité de la capitale, le ministère des Transports et des Travaux publics, le ministère de l’Énergie et de l’Eau, le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), qui relève de la présidence du Conseil des ministres, l’heure est au rejet de la responsabilité, dans un contexte de délitement généralisé du secteur public. Ainsi, selon la répartition officielle des responsabilités des parties contactées, tout ce qui est situé dans la ville de Beyrouth est du ressort du mohafez, la municipalité, elle, se contentant d’un rôle administratif. « Tout ce qui concerne l’intervention est du ressort du mohafez », affirme le vice-président de la municipalité, Élie Andréa. Le ministère des Travaux publics est pour sa part chargé des routes régionales et nationales et celui de l’Énergie des bien-fonds fluviaux. Quant au CDR, que nous n’avons pas réussi à joindre, « il a été chargé de la construction du pont, avant de le confier au ministère des Travaux publics », affirme Marwan Abboud, rappelant que le fleuve de Beyrouth relève des prérogatives du ministère de l’Énergie. Par ses propos, le mohafez de Beyrouth tient à montrer que le site ne relève pas de sa responsabilité. « Vu que les parties responsables s’en lavent les mains, en l’occurrence les ministères des Travaux publics et de l’Énergie, j’ai fini par envoyer sur le site une équipe d’experts car il y va de la sécurité des automobilistes », réitère Marwan Abboud.

Du côté du ministère des Travaux publics, on soutient également n’avoir aucune responsabilité dans l’affaire. « Le ministère des Travaux publics n’a aucune prérogative dans le Beyrouth municipal. Les dégâts localisés se situant à l’intérieur de la ville de Beyrouth, nous ne sommes nullement concernés. C’est à la municipalité et au mohafez de Beyrouth de prendre les choses en main », assure à L’OLJ le directeur de l’entretien du ministère des Travaux publics, Mohammad Hajjar, qui s’est rendu sur le site. « L’effondrement du pont constitue un danger car ses fondations sont mises à nu. Les pluies sont si fortes et le risque d’un nouvel effondrement si élevé qu’il faudrait fermer les routes d’ici à la fin de la tempête, le temps d’évaluer les dégâts », prévient-il, invitant toutefois le ministère de l’Énergie à réagir, comme il s’agit du lit du fleuve… Nous avons tenté d’appeler le ministre de l’Énergie, Walid Fayad, mais en vain.

Outre les routes inondées, les embouteillages monstres, les voitures en panne, les pluies torrentielles ont provoqué des dégâts conséquents à travers le pays. Sur les réseaux sociaux, des vidéos circulaient montrant des agents municipaux tenter de nettoyer les bouches d’égouts au moyen de balais. Au Salon international du livre du Liban, qui se déroule au Forum de Beyrouth, la pluie a traversé la structure et les bâches, inondant les lieux de l’exposition. Le Palais de justice de Beyrouth a lui aussi été inondé.

C’est sur quelques dizaines de mètres que le mur ouest bordant le fleuve de Beyrouth s’est effondré jeudi dans la matinée en raison des pluies torrentielles. Un fleuve surplombé en partie par l’autoroute où les voitures circulaient toujours en début d’après-midi, alors que nulle autorité n’avait pris la moindre mesure sécuritaire. Contacté, le mohafez de Beyrouth...

commentaires (2)

TYPIQUE LIBANAIS !!!! Comme toujours personne ne se sent responsable. C’est toujours les autres. C’est ainsi le pays se dégrade de plus en plus. Finalement c’est le peuple libanais qui porte la plus grande responsabilité, ayant accepté tel gouvernement et tels politiciens.

Elias

14 h 12, le 20 octobre 2023

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Commentaires (2)

  • TYPIQUE LIBANAIS !!!! Comme toujours personne ne se sent responsable. C’est toujours les autres. C’est ainsi le pays se dégrade de plus en plus. Finalement c’est le peuple libanais qui porte la plus grande responsabilité, ayant accepté tel gouvernement et tels politiciens.

    Elias

    14 h 12, le 20 octobre 2023

  • Avec de tels "responsables et ministres" qui explosent de conscience professionnelle, d'honnêteté et de capacités relevant de leur fonctions, on comprend l'état lamentable de notre pays dans tous les domaines. Au fait, que font'ils exactement durant leurs "heures de travail", et pourquoi les garder, puisqu'ils ne servent strictement à rien...???- Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 53, le 20 octobre 2023

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