L’OPEP refuse d’imposer un embargo pétrolier réclamé par l’Iran

Mercredi, suite à la frappe qui a fait près de 500 morts sur l’hôpital al-Ahli Arab dans la ville de Gaza selon le Hamas, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian a appelé les membres de l’Organisation de la coopération islamique réunis à Djeddah à imposer un embargo pétrolier, ainsi que des sanctions contre Israël, auquel les pays de la région ont attribué le tir dévastateur.

Il a en outre plaidé pour l’expulsion des ambassadeurs israéliens des pays membres ayant normalisé leurs relations avec l’Etat hébreu, ainsi qu’à la formation d'une équipe de juristes islamiques chargés de documenter les éventuels crimes de guerre commis par Israël à Gaza.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), menée par l’Arabie saoudite, a néanmoins déclaré ne pas prévoir de réunion extraordinaire sur le sujet, ni de prendre des mesures immédiates, ont déclaré quatre sources à Reuters. « Nous ne sommes pas une organisation politique », a déclaré l'une des sources de l’organisation qui produit un tiers du pétrole mondial et comprend plusieurs pays musulmans dont l'Iran.

Mardi, le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), interrogé sur la question de savoir si les pays arabes devaient réduire leur production de pétrole en représailles aux actions d'Israël à Gaza, a déclaré que le groupe des pétromonarchies du Golfe était attaché à la sécurité énergétique et ne devait pas utiliser le pétrole comme une arme. « Le CCG est un partenaire clair et honnête de la communauté internationale en tant qu'exportateur de pétrole et nous ne pouvons en aucun cas l'utiliser comme une arme », a déclaré Jasem al-Budaiwi.

En 1973, les producteurs arabes, menés par l'Arabie saoudite, avaient pourtant imposé un embargo pétrolier aux pays occidentaux qui soutenaient Israël dans sa guerre contre l'Égypte, ciblant le Canada, le Japon, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Les prix du pétrole avaient alors grimpé en flèche. Mais à plus long terme, la crise a conduit au développement de nouvelles zones de production pétrolière en dehors du Moyen-Orient, comme la mer du Nord, ainsi qu’au développement des ressources en eaux profondes, tout en encourageant l’innovation dans les énergies alternatives.

Alors que les pays occidentaux étaient les principaux acheteurs du brut produit par les pays arabes à l'époque, l'Asie est aujourd'hui le principal acheteur du brut de l'OPEP. « L'environnement géopolitique est différent de celui d'il y a 50 ans », a déclaré une autre source de l'OPEP à propos des raisons pour lesquelles un embargo ne sera pas mis en œuvre.