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Dernières Infos - Libertés

La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, retenue depuis 2019 en Iran, de retour en France

La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah. Photo AFP

Quatre ans et demi après, le soulagement. La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en Iran en 2019 pour atteinte à la sécurité nationale, puis libérée en février mais longtemps empêchée de quitter le territoire, est revenue en France.

« Depuis mardi, Fariba Adelkhah est enfin de retour en France. Elle a été accueillie à son arrivée à l'aéroport par Béatrice Hibou, présidente de son comité de soutien, et Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po », a indiqué mercredi un communiqué de l'Institut d'études politiques de Paris.

« Après quatre ans et demi de privation de liberté me voici de retour en France », a déclaré l'universitaire dans un communiqué distinct de son comité de soutien, remerciant « du fond du coeur la diplomatie française » et tous ceux qui ont contribué à sa libération.

« Désormais tout cela est derrière moi. Ce qui reste, ce sont tous ces gestes d'amitié et d'engagement, ces mobilisations de connus et d'inconnus (...). Et évidemment, ce que le comité de soutien a su faire au-delà de mon cas, et pendant plus de quatre ans, par fidélité au principe de la liberté scientifique ».

Spécialiste du chiisme et de l'Iran post-révolutionnaire à Sciences Po, Mme Adelkhah avait été arrêtée en 2019 puis condamnée en 2020 à cinq ans de prison pour atteinte à la sécurité nationale, ce que ses proches ont toujours farouchement nié.

Elle avait été libérée en février mais n'avait pas été autorisée à quitter le pays depuis.

Quatre Français restent détenus en Iran: l'enseignante Cécile Kohler et Jacques Paris, arrêtés le 7 mai 2022, « lors d'un séjour touristique » selon leurs proches, Louis Arnaud, un voyageur 36 ans, ainsi qu'un autre Français dont l'identité n'a jamais été rendue publique.

La justice iranienne a indiqué en septembre que l'enquête sur Cécile Kohler et son compagnon était terminée, ouvrant la voie à un éventuel procès pour « espionnage ». Un autre Français, Benjamin Brière, et un ressortissant franco-irlandais, Bernard Phelan, avaient été libérés en mai pour « raisons humanitaires ».

La République islamique d'Iran détient plus d'une dizaine de ressortissants occidentaux, et est accusée par leurs soutiens et des ONG de s'en servir comme monnaie d'échange dans des négociations d'Etat à Etat.

Casse-tête diplomatique

L'Iran, sous sanctions internationales, et les grandes puissances essaient de ressusciter un accord international conclu en 2015 qui garantit le caractère civil du programme nucléaire de Téhéran, accusé, malgré ses démentis, de chercher à se doter de l'arme atomique. Faire libérer ces prisonniers est devenu un casse-tête diplomatique.

La France estime officiellement qu'il faut se garder de lier le dossier nucléaire à celui des prisonniers. « Cela n'a rien à voir. Ne faites pas de lien, ce ne serait pas avisé de le faire », avait déclaré à des journalistes à New-York en septembre Catherine Colonna, ministre française des Affaires étrangères.

Les Etats-Unis viennent d'autoriser le transfert de six milliards de dollars de fonds iraniens gelés en Corée du Sud et la libération de cinq Iraniens pour faciliter la remise en liberté de cinq Américains qui étaient détenus dans la prison d'Evin.

Fin mai, l'humanitaire belge Olivier Vandecasteele avait de son côté été relâché après 15 mois de détention en Iran, en échange d'un diplomate iranien, Assadollah Assadi, condamné en Belgique en 2021 à 20 ans de prison pour « tentative d'assassinats terroristes ».

« Rien ne justifie la détention » des « ressortissants français dans les prisons et dans des conditions inadmissibles en Iran », avait déclaré le président de la République, Emmanuel Macron, dans un discours le 28 août.

Paris a plusieurs fois utilisé le terme « d'otages d'Etat ». Les relations franco-iraniennes sont d'autant plus tendues depuis la répression, condamnée par Paris, de la vague de manifestations qui a secoué l'Iran à la suite de la mort en détention de la jeune Iranienne Mahsa Amini.

Quatre ans et demi après, le soulagement. La chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah, arrêtée en Iran en 2019 pour atteinte à la sécurité nationale, puis libérée en février mais longtemps empêchée de quitter le territoire, est revenue en France.« Depuis mardi, Fariba Adelkhah est enfin de retour en France. Elle a été accueillie à son arrivée à l'aéroport...