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Culture - Conférence de presse

Le Beirut Art Film Festival maintenu envers et contre tout !

Du 7 au 17 novembre, le théâtre Béryte de l’USJ accueillera la 9e édition du BAFF. Au programme cette année : 16 films, dont un présenté à Beyrouth en première mondiale, deux conférences et une exposition. Tous placés sous l’emblème de la liberté.

Le Beirut Art Film Festival maintenu envers et contre tout !

Photo souvenir des organisateurs et partenaires de la 9e édition du BAFF au cours de la conférence de presse au théâtre Beryte de l'Iesav. Photo Michel Sayegh

Et de 9 pour cet événement créé par Alice Mogabgab en 2015 ! Et qui n’a jamais cessé, bon an, mal an, d’assurer ses rendez-vous en présentiel ou via l'application Zoom avec son public. Cette année encore, alors que le Liban fait face à des perspectives pour le moins menaçantes, les organisateurs du Beirut Art Film Festival (BAFF) ne veulent pas baisser les bras. Soutenus par leurs partenaires (ambassades et institutions culturelles) ainsi que par des « sponsors libanais formidablement solidaires », ils ont choisi de poursuivre leur engagement culturel pour « contribuer à la résilience de beaucoup de Libanais » et participer aussi, dans la mesure de leurs moyens, à contrer « l’enlisement à tous les niveaux du pays du Cèdre (…) qui se trouve aujourd’hui menacé dans son identité et son existence même ». Et cela à travers une 9e édition du festival, qui propose de revisiter à travers 16 films, 2 conférences et une exposition, « Les batailles menées par des hommes et des femmes, d’hier et d’aujourd’hui, de Suisse, de Belgique, d’Espagne, d’Italie, de Pologne ou du Liban, pour la préservation de la dignité et d’un avenir aux horizons ouverts sur la liberté ».

Alice Mogabgab, un engagement culturel pour la résilience et la liberté. Photo Michel Sayegh

C’est ce qu’ils ont annoncé mardi 17 octobre au cours d’une conférence de presse tenue quatre ans, jour pour jour, après le début de la crise le 17 octobre 2019, dans une puissante symbolique de révolte contre un sombre état de fait et de résistance culturelle. Car, comme l'a signalé Alice Mogabgab, la fondatrice – et le moteur – de cet événement : « La culture n’est pas une arme, elle n’est pas un divertissement non plus ; la culture, c’est ce tissage patient du vrai avec le beau, du passé avec le présent, du fragile avec l’intemporel ; c’est cette trame universelle dans laquelle l’intelligence humaine plonge pour mieux s’aiguiser et trouve les ressources pour refuser de se soumettre au diktat du plus fort, qu’il soit politique, religieux ou économique. C’est ce qui nourrit l’indépendance, et entretient et défend la liberté. »

Au profit des étudiants

Placée donc sous l’emblème de la liberté, cette 9e édition du BAFF se déroulera en deux temps. À Beyrouth d’abord, au théâtre Béryte situé dans l’enceinte du campus des sciences humaines de l’Université Saint-Joseph, rue de Damas, qui accueillera du 7 au 17 novembre les projections de films, les conférences et l’exposition. Puis, à partir de janvier 2024, dans les différentes régions du pays où, après quatre années d’interruption, le BAFF a choisi d’aller, « non seulement à la rencontre de toutes les écoles du Liban, mais aussi des habitants », avec une programmation des 16 films répartis sur une trentaine de séances, échelonnée sur plusieurs mois. « Une seconde phase dont les détails seront diffusés le 21 décembre prochain », indique Mogabgab.

Pour en revenir à la programmation beyrouthine, elle se déroulera donc entièrement, cette année, au théâtre Béryte de l’Institut d’études scéniques audiovisuelles et cinématographiques – Iesav de l’USJ. « Parce que la place naturelle de ce festival est dans cette institution qui forme les réalisateurs et cinéastes de demain », a assuré le directeur de l’Iesav Toufic Khoury. Cynthia Ghobril Andréa, directrice de la Fondation de l’USJ, a pour sa part mis en lumière l’autre bénéfice pour les étudiants de cette initiative, « dont les recettes des ventes de billets seront intégralement versées à la Fondation USJ au profit des étudiants de l’Iesav ».

Des films à ne pas rater

C’est avec La couleur de l’encre, de Brian D. Johnson, une fascinante épopée sur les traces de l’encre et ses sublimes nuances, présentée en partenariat avec l’Office national du film du Canada, que s’ouvrira donc le mardi 7 novembre à 19h cette 9e édition du BAFF. Et c’est en partenariat avec le ministère de l’Éducation et le soutien de l’Association Philippe Jabre que s’ouvriront également à la même date les dix jours de projection de La bataille du cèdre, un très beau documentaire qui raconte l’aventure extraordinaire d’un homme, le Dr Youssef Tawk, qui œuvre seul à la renaissance des forêts de cèdres du Liban. Ce film, qui est par ailleurs destiné à faire la tournée des écoles libanaises, sera projeté du 7 au 17 novembre dans l’amphithéâtre Leila Turqui de la bibliothèque Orientale avec, à l’issue des séances, des visites guidées de la bibliothèque.

L’ambassadeur de Pologne présentant le film « Chopin. I am not Afraid of Darkness. Three Countries. Three Wars. One Music ». Photo Michel Sayegh

Parmi les films à ne pas rater dans cette édition 2023 : Chopin. I Am Not Afraid of Darkness. Three Countries. Three Wars. One Music, qui sera présenté à Beyrouth en première mondiale. Un film qui, à travers les portraits de trois musiciens issus de trois différents pays mais portés par une même passion pour la musique du célèbre compositeur polonais, raconte l’espoir et la résilience qu’offre la culture dans les temps sombres. Une coproduction polonaise et coréenne sortie en 2022 et tournée en partie à Beyrouth grâce à l’intervention de l’ambassadeur de la Pologne au Liban Przemyslaw Niesiolowski, qui a insisté pour que le tournage des scènes du Moyen-Orient y aient lieu plutôt qu’en Jordanie, a-t-il lui-même révélé au cours de la conférence de presse.

José Luis Marquez, adminitrateur de l’Instituto Cervantès de Beyrouth, présentant le film espagnol « Goya, Carrière & the Ghost of Buñuel ». Photo Michel Sayegh

Idem pour Goya, Carrière & the Ghost of Buñuel, une coproduction Espagne/France, 2022, signée José Luis Lopez-Linares. « Un film dans lequel le réalisateur espagnol aborde la vie et l’œuvre de son célèbre compatriote à travers les regards de l’écrivain français Jean-Claude Carrière et du cinéaste Luis Bunuel », souligne avec finesse José-Luis Marquez, l'administrateur de l’Instituto Cervantès de Beyrouth, également partenaire de l’événement.

L’ambassadeur de Belgique Koen Vervaeke a émis le souhait que ce festival puisse avoir lieu comme prévu. Photo Michel Sayegh

Les Rassam-Berri, Goya et Élias Rahbani  

Parmi les autres opus de cette réellement très riche et diversifiée sélection 2023, on signale aussi : La saga Rassam-Berri. The Family, le cinéma dans les veines, de Florent Maillet & Michel Denisot, qui vient de sortir en France sur cette famille de producteurs français d’origine libanaise (présenté ici en partenariat avec Abbout Productions), ainsi qu’Élias Rahbani de Feyrouz Serhal (une coproduction Liban/Qatar, 2023, 80 min, en arabe, présentée en partenariat avec al-Jazeera Documentary) ; ou encore Perugino. Eternal Renaissance, de Giovanni Piscaglia, un documentaire réalisé en 2023 – et accompagné d’une exposition qui se tient du 17 octobre au 17 novembre à l’Iesav (également proposé par l’Institut culturel italien) – qui revient sur la vie et l’œuvre d’un maître de la Renaissance italienne Pietro Perugino, à l’occasion du 500e anniversaire de sa naissance. Mais aussi deux films présentés en partenariat avec l’ambassade de Belgique Wallonie-Bruxelles : La vie en kit, d’Élodie Degavre, « qui présente l’architecture équitable en Belgique », et Le testament de Manet, « qui sera suivi d’une conférence du grand historien belge Thierry de Duve », comme l’a signalé l’ambassadeur de Belgique au Liban…. En émettant le souhait que ce festival puisse avoir lieu comme prévu. On croise les doigts !

Pour plus d’infos, consulter le programme sur beirutartfilmfestival.org Les billets sont en vente sur antoineticketing.com

« Lucioles d’or » à Éliane Raheb

En signe de reconnaissance pour son travail cinématographique engagé dans la mémoire de guerre et dans l’édification d’une société plus équitable, les organisateurs du BAFF remettront la troisième édition des Lucioles d’or à la réalisatrice libanaise Éliane Raheb, mercredi 8 novembre à 21h30, dans le jardin de la Francophonie. À cette occasion, Éliane Raheb donnera une masterclass modérée par Hady Zaccak, lundi 13 novembre à 20h, sur la réalisation de portraits documentaires.

Et de 9 pour cet événement créé par Alice Mogabgab en 2015 ! Et qui n’a jamais cessé, bon an, mal an, d’assurer ses rendez-vous en présentiel ou via l'application Zoom avec son public. Cette année encore, alors que le Liban fait face à des perspectives pour le moins menaçantes, les organisateurs du Beirut Art Film Festival (BAFF) ne veulent pas baisser les bras. Soutenus...

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