Arrestation d'un présumé jihadiste irakien soupçonné de crimes de guerre

Le parquet fédéral allemand, chargé des affaires de terrorisme, a annoncé mercredi l'arrestation en Allemagne d'un Irakien, présumé membre de l'Etat islamique (EI), et soupçonné de crimes de guerre perpétrés en 2014 dans son pays.

L'homme, identifié comme Abdel J. S. par le parquet, a été arrêté à Wuppertal dans l'ouest de l'Allemagne, présenté au juge et mis dans la foulée en détention provisoire, a précisé le parquet de Karlsruhe dans un communiqué. 

Il est à la fois "soupçonné d'appartenir à une organisation terroriste étrangère", en l'occurence l'EI, et "d'avoir participé à des crimes de guerre sous forme de meurtre, mutilation, torture et autre acte punitif sans procédure judiciaire en bonne et due forme", détaille-t-il, sans préciser l'âge de cet homme ou la date de son arrivée en Allemagne.

Dans le mandat d'arrêt, Abdel J. S. est accusé d'avoir rejoint l'EI en Irak au plus tard en juin 2014.

Entre juin et octobre de cette année, il a participé à deux reprises "à des actions punitives publiques draconiennes de l'EI" dans la localité d'Al-Qaïm.

Dans un cas, il s'agissait tuer au moins six prisonniers condamnés à mort par les djihadistes. L'accusé a conduit l'un des prisonniers sur le lieu de l'exécution et "a donné le signal de départ de l'exécution en tirant avec son pistolet". 

Dans le second cas, "il a supervisé, armé, l'amputation publique de la main d'un voleur présumé". 

A l'automne 2014, il a arrêté avec d'autres membres de EI une personne à Al-Qaïm, et "l'a maltraitée et battue afin d'obtenir des informations", ajoute encore le parquet.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs d'atrocités ou de crimes de guerre, notamment des Syriens et Irakiens, au nom du principe de compétence universelle -- qui permet de poursuivre certains crimes graves indépendamment du lieu où ils ont été commis.

Le pays a accueilli des centaines de milliers de Syriens, Afghans ou Irakiens lors de l'afflux de réfugiés en 2015-2016. 

© Agence France-Presse