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Société - Liban

La juge Nassar émet un acte d'accusation dans l'assassinat du cheikh Rifaï

Le fils du président de la municipalité de Karkaf (Akkar) a convenu avec son père de tendre un piège au clerc, sur fond de conflit concernant la présidence de la municipalité, selon le document.

La juge Nassar émet un acte d'accusation dans l'assassinat du cheikh Rifaï

Le cheikh Ahmad Rifaï. Photo tirée de son profil Facebook

La première juge d’instruction du Liban-Nord, Samaranda Nassar, a émis jeudi un acte d'accusation dans l'affaire du kidnapping et du meurtre, en février dernier, du cheikh sunnite Ahmad Rifaï, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). 

Six accusés ont été nommés par la magistrate, à savoir Yehya Abdel Karim Rifaï, Ali Yehya Rifaï, Yehya Mohammad Rifaï, Abdel Karim Mohammad Rifaï, Ahmad Mohammad Rifaï, qui ont déjà été arrêtés, ainsi que Moustapha Ghazi Mikati. Elle a demandé à les traduire devant les autorités judiciaires compétentes, à l'exception de Mikati, « faute de preuves suffisantes ».

Le corps du cheikh Ahmad Rifaï avait été retrouvé enterré au Akkar fin février, une semaine après sa disparition. Selon l'enquête préliminaire, les ravisseurs ont tendu une embuscade à la victime, suite à un différend d'ordre familial. Le maire de la localité de Karkaf, Yehya Abdel Karim Rifaï, suspecté d'être le commanditaire du meurtre, avait été arrêté et démis de ses fonctions et de son poste de vice-président de l'Union des municipalités du Akkar.

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Ahmad Rifaï était connu pour ses positions anti-Hezbollah et son opposition à l'axe pro-iranien au Liban. Le parti chiite avait alors nié toute implication, après que plusieurs personnalités l'ont accusé d'être derrière cet assassinat.

Selon l'acte d'accusation publié jeudi, le frère du cheikh avait signalé sa disparition le 21 février auprès du commissariat de Berkayel, au Akkar. Ahmad Rifaï n'avait plus donné signe de vie depuis la veille, après s'être dirigé de son domicile à Karkaf vers Tripoli. Les services de renseignement avaient ensuite retrouvé son véhicule à Ras Maska, au Liban-Nord, rappelle le texte. 

Tué de deux balles

L'acte d'accusation révèle par ailleurs qu'Ali Rifaï, le fils du président de la municipalité de Karkaf, a convenu avec son père de tendre un piège au cheikh, sur fond de conflit sur la présidence de la municipalité.

Ali a alors acheté, deux mois avant le crime, deux téléphones portables. Un mois avant le rapt, il a contacté le cheikh, se faisant passer pour une femme ayant besoin d'aide, rapporte l'Ani, et lui a donné rendez-vous à Tripoli, près de l'Université arabe.

Le 19 février, Ali et ses cousins Ahmad, Yehya et Abdel Karim, tous vêtus de treillis militaires, ont kidnappé le cheikh à son arrivée au rendez-vous. Ils l'ont alors frappé à la tête avec un fusil, avant de le mettre dans le coffre d'une voiture noire de marque Kia. 

Selon l'acte d'accusation, Ali Rifaï a ensuite tué le cheikh dans la localité de Maarad, lui tirant une balle dans la poitrine et une autre dans la tête, alors qu'il se trouvait toujours dans le coffre, puis le corps a été enterré dans une fosse de trois mètres de profondeur creusée auparavant dans la décharge de Saddat al Bared par Ali et son cousin Ahmad Mohammad Rifaï.

La disparition du dignitaire réputé pour ses déclarations hostiles à l’axe pro-iranien, et dont le dernier prêche traitait, selon des médias, de trafic de drogue dans les régions sous influence du parti chiite, avait fait craindre des tensions confessionnelles dans le pays.

Des habitants du village de Karkaf avaient bloqué des routes dans le Akkar à plusieurs reprises, appelant à faire la lumière sur le sort du cheikh disparu. 

La première juge d’instruction du Liban-Nord, Samaranda Nassar, a émis jeudi un acte d'accusation dans l'affaire du kidnapping et du meurtre, en février dernier, du cheikh sunnite Ahmad Rifaï, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Six accusés ont été nommés par la magistrate, à savoir Yehya Abdel Karim Rifaï, Ali Yehya Rifaï, Yehya Mohammad...

commentaires (2)

Combien de morts faut-il à notre justice pour qu’elle se remue le popotin pour empêcher que ces crimes soient commis. Elle se contentent de compter les morts faisant semblant d’appliquer la loi alors que son devoir premier serait de dissuader quiconque de passer à l’acte avec en appliquant en amont des sanctions exemplaires ,et ce, quelque soit la tendance politique des criminels. Mais elle a malheureusement été achetée pour pas cher.

Sissi zayyat

12 h 13, le 07 octobre 2023

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Commentaires (2)

  • Combien de morts faut-il à notre justice pour qu’elle se remue le popotin pour empêcher que ces crimes soient commis. Elle se contentent de compter les morts faisant semblant d’appliquer la loi alors que son devoir premier serait de dissuader quiconque de passer à l’acte avec en appliquant en amont des sanctions exemplaires ,et ce, quelque soit la tendance politique des criminels. Mais elle a malheureusement été achetée pour pas cher.

    Sissi zayyat

    12 h 13, le 07 octobre 2023

  • Il semble que, dans cette affaire, le Hezbollah soit hors de cause. Sinon, comment lenquête aurait-elle pu aboutir?

    Yves Prevost

    07 h 07, le 06 octobre 2023

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