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Dernières Infos - Espionnage

Révélations de Mediapart sur des aides françaises à des dictatures, dont l'Égypte


Un homme devant un ordinateur sur cette illustration datée du 13 mai 2017. Photo d'archives Reuters/Kacper Pempel

Le média français en ligne Mediapart a révélé, jeudi, les résultats d'une longue enquête menée pendant un an par quinze médias internationaux, selon laquelle un groupe français a vendu un logiciel espion à plusieurs régimes politiques, dont l'Égypte, qui l'aurait utilisé pour traquer ses opposants.

« Notre enquête révèle que le groupe français Nexa a vendu le logiciel espion Predator, capable de pirater les téléphones portables, à au moins trois autocraties : l’Égypte, le Vietnam et Madagascar », écrit le média d'investigation sur son site, en précisant que ce logiciel a été conçu par la société Intellexa, qui a fait alliance avec Nexa.

« Or, les autorités ne peuvent ignorer que ces régimes illibéraux acquièrent ce matériel de pointe pour surveiller, réprimer, parfois emprisonner ou tuer leurs opposants politiques, des journalistes et des militants des droits de l’homme », dénonce Mediapart, qui indique qu'un mégacontrat a été conclu en 2014 entre Nexa et l’Égypte de Abdel Fattah al-Sissi.

Un autre logiciel vendu par Nexa, Cerebro, « analyse l’ensemble des interceptions pour aboutir à une ''surveillance globale digne de Big Brother », explique Mediapart. Quant à Predator, « il permet d’aspirer toutes les données des téléphones et de transformer les combinés en mouchards, en activant, ni vu ni connu, leurs micros et leurs caméras ».

« L’Égypte a fait un fort mauvais usage de Predator », poursuit le texte. Avant de fournir les détails suivants : « En décembre 2021, le laboratoire canadien Citizen Lab révélait que les téléphones de deux Égyptiens ont été piratés avec le logiciel espion d’Intellexa : Ayman Nour, un homme politique exilé en Turquie et opposant au régime du maréchal Sissi, et ''le présentateur d’une émission d’information populaire'', qui a souhaité rester anonyme ». Le 24 septembre, Citizen Lab avait affirmé qu'Ahmed Tantawi avait été ciblé à de multiples reprises par le logiciel Predator, juste après avoir annoncé sa candidature à la prochaine élection présidentielle, fixée aux 10-12 décembre. 

Ce n'est pas la première fois que ce genre de révélations éclate. En novembre 2021, l'ONG « Disclose » avait publié une enquête montrant comment Le Caire aurait détourné une aide militaire française pour des campagnes de bombardements dans la région du désert occidental. Paris aurait fourni des informations récupérées et utilisées par l’armée égyptienne afin de bombarder des trafiquants à la frontière libyenne, et non des jihadistes comme prévu.

Le média français en ligne Mediapart a révélé, jeudi, les résultats d'une longue enquête menée pendant un an par quinze médias internationaux, selon laquelle un groupe français a vendu un logiciel espion à plusieurs régimes politiques, dont l'Égypte, qui l'aurait utilisé pour traquer ses opposants.« Notre enquête révèle que le groupe français Nexa a vendu le logiciel...