On ne peut que déplorer et compatir au destin tragique de cent vingt mille Arméniens submergés par l’armée azérie dans le Haut-Karabakh, laissés seuls et impuissants par eux-mêmes dans le malheur. Issue dramatique que la République arménienne pensait éviter par des calculs d’alliances internationales qui se sont avérés totalement stériles. Calculs qui avaient leur prolongement jusqu’au Liban, notre pays qui compte une communauté arménienne majeure.
Arrivés au Liban sous la protection du mandat français il y a un siècle, des milliers d’Arméniens industrieux et travailleurs ont grandement contribué à la prospérité économique de notre pays, réussite prolongée, une génération plus tard, dans la médecine, l’art et la culture.
Et pourtant ! Certains de leurs représentants au Parlement libanais n’ont cessé depuis deux décennies de s’aligner avec des partis douteux, allant résolument contre notre besoin de souverainisme et de liberté, pour courtiser l’Iran que le Tachnag et ses sbires croyaient vitaux pour leur patrie caucasienne. Option stérile qui a échoué dans le
Karabakh et qui a contribué à jeter tous les jours de plus en plus le Liban dans les griffes du Hezbollah et du aounisme. Ironie cruelle du sort qui fait qu’une communauté dynamique a joué faux, très faux, au Liban et ailleurs, pour voir ses frères écrasés sans que les alliés choisis, iraniens ou russes, n’aient cillé devant la tragédie renouvelée des rméniens. Une leçon terrible pour ceux qui renient leur terre d’accueil et de sérénité au profit de jeux politiques de bas étage.
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