Les sunnites aux urnes. Dimanche, les figures politiques et religieuses de cette communauté sont invitées à participer à l’élection du Haut Conseil chérié, organisme législatif de Dar el-Fatwa. Un scrutin qui intervient pour la première fois en l’absence du principal leader sunnite, l’ancien Premier ministre Saad Hariri, en retrait de larène politique depuis l’année dernière. L’occasion de donner un souffle politique nouveau à une communauté de plus en plus mise à l’écart politiquement… à moins que la démocratie ne soit pas au rendez-vous.
Mode de scrutin
Le scrutin de dimanche vise à élire les 24 membres élus qui composent le Haut Conseil chérié aux côtés des anciens Premiers ministres, du chef du gouvernement sortant actuel et de huit membres nommés par le mufti Abdellatif Deriane. L’essentiel de la bataille se déroule dans les deux grandes villes sunnites : la capitale Beyrouth (huit sièges), ainsi que Tripoli et sa banlieue (sept sièges). Le collège électoral est quant à lui assez exclusif et ne compte que quelques centaines d’électeurs. En effet, seuls les cheikhs, les députés, les ministres, les juges et les membres des conseils municipaux de confession sunnite peuvent voter, ainsi que le Premier ministre et ses prédécesseurs.
Officiellement, cette consultation n’est pas censée revêtir de grands enjeux, le Conseil n’ayant pas généralement de véritable poids dans l’arène politique. D’autant qu’il ne pourra pas élire le prochain mufti de la République, le mandat de M. Deriane ayant été prorogé par les membres sortants. Toutefois, en l’absence de Saad Hariri et alors que Dar el-Fatwa s’efforce de jouer un rôle rassembleur au sein d’une communauté éparpillée, le scrutin suscite l’intérêt des observateurs. Il pourrait surtout permettre de jauger l’équilibre de force entre les différentes factions sunnites, qui soutiennent tous (implicitement) des candidats.
Troquer la démocratie
Toutefois, la compétition démocratique risque de ne pas être au rendez-vous. En effet, dans les différentes régions, la plupart des partis se sont regroupés en une coalition hétéroclite quasiment assurée de remporter la totalité des sièges. Par exemple, à Beyrouth, une liste complète de huit membres a été formée par une alliance entre le courant du Futur, la Jamaa islamiya et le député Fouad Makhzoumi. « Nous avons un candidat qui s’est allié avec des gens qui lui ressemblent et qui reflètent la diversité au sein de la communauté et de la ville », affirme à L’Orient-Le Jour Imad el-Hout, député de Beyrouth et membre de la Jamaa islamiya. De son côté, une source haririenne affirme que le parti ne fait que « soutenir des candidats indépendants » qui lui sont proches. M. Makhzoumi n’a pas donné suite. Pareil à Tripoli, où une « grande coalition » a également vu le jour, incluant des proches du député Fayçal Karamé (allié du Hezbollah), mais aussi des centristes soutenus par la Modération nationale et le Futur
Dès lors, le scrutin semble pratiquement gagné d’avance. « On dirait que les dirigeants sunnites ne veulent pas se casser la tête avec une élection », remarque un ancien cadre du Futur. Et d’abonder : « Dautant qu’ils peuvent obtenir une part du gâteau en troquant la démocratie pour l’entente élargie… C’est ce qu’on fait avec la présidentielle, non ? »
commentaires (2)
- TOUT COMME LES PARTIS CHRETIENS, - LES SUNNITES DE TOUTES TEINTES, - N,ONT APPRIS PAS QUE DES VAURIENS, - LES PROSPECTIVES SONT SUCCINTES. - CAR SE PLIER A L,ILLEGAL, - EN DEMEMBRANT SON IMPORTANCE, - C,EST RENFORCER DU DELOYAL, - ET LA MAINMISE ET LA PUISSANCE.
LA LIBRE EXPRESSION
14 h 21, le 30 septembre 2023