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Planter des graines

Planter des graines

Dès sa première édition, le festival Beyrouth Livres avait mis l’accent sur sa volonté de proposer une offre riche et consistante à destination des jeunes. La première mouture du festival avait entre autres été marquée par le succès d’un vaste programme de visites d’auteurs dans les écoles, sur l’ensemble du territoire. Ces rencontres, qui plantent des graines chez les lecteurs en devenir, se poursuivent dans l’édition 2023, également accompagnées d’expositions (Dans l’atelier d’Aurélie Neyret ou Badass) qui installeront leurs cimaises dans les écoles-mêmes.

Mais le jeune public ne sera pas en reste sur les lieux mêmes du festival. Parmi les invités, figure un groupe dont la venue constitue un événement : en effet, un large panel de l’équipe éditoriale des éditions Bayard sera présent au festival. Beaucoup d’entre nous ont grandi au rythme des parutions mensuelles des revues jeunesse concoctées par la maison, et dont les noms nous sont si familiers : Pomme d’Api, Astrapi, J’aime lire ou Je Bouquine… Autant de revues qui suivent l’évolution de l’enfant à travers les âges et proposent, au fil des ans, des textes de fiction, des récits documentaires, des jeux et de l’information depuis des dizaines années. L’équipe éditoriale (mais aussi certains auteurs, comme Marc Boutavant, le dessinateur d’Ariol) investira le festival sous plusieurs formes, en proposant notamment un petit festival jeunesse au cœur du grand festival le mercredi 4 octobre à la médiathèque de l’Institut français. Au programme : une présentation des coulisses de la presse jeunesse et plusieurs ateliers de dessin et de confection de revues, en présence des auteurs de la série Anatole Latuile : Olivier Muller, Anne Didier et Clément Devaux. À la clef également, un projet alléchant : proposer dans les mois à venir des numéros spéciaux Liban dans leurs différentes revues.

Le festival propose également de nombreux ateliers à destination du jeune public dans l’ensemble du réseau des médiathèques des instituts français du Liban. Des auteurs jeunesse et de bande dessinée, invités ou locaux, les animeront : Orianne Lallemand, Clément Devaux, Anne Didier, Maya Majdalani, Joseph Safieddine, Cyril Doisneau, Carole Awitt, Marc Boutavant, Maya Fidawi, Olivier Muller ou Roula al-Derbas.

Faisant des passerelles entre les médias, le festival diffusera également, en avant-première et sur grand écran, le premier épisode de la série animée Tobie Lolness, adaptée du diptyque du romancier Timothée de Fombelle. L’auteur sera présent, pour présenter notamment sa nouvelle et ambitieuse trilogie : Alma, une plongée aventureuse dans les heures sombres du XVIIIe siècle, dans les méandres de l’esclavage.

Même richesse côté BD. Succédant à Charles Berberian, c’est l’illustrateur et auteur de bande dessinée Alexandre Clérisse qui s’est occupé du visuel de l’affiche du festival Beyrouth Livres 2023. Son image propose une balade à l’esthétique balançant entre contemporain et vintage, qui reflète à merveille ce qu’est le festival de Beyrouth : une déambulation citadine autour du Livre, à la capitale mais aussi dans l’ensemble du territoire. Alexandre Clérisse sera de la partie pour présenter son nouvel opus : Feuilles volantes. Après trois collaborations marquantes avec le scénariste Thierry Smolderen (Souvenirs de l’Empire de l’atome, Un été Diabolik et Une année sans Cthulhu), il revient à un travail en solo dans un récit en forme d’hommage au dessin narratif à travers les siècles et pour lequel il a repris les pinceaux et le papier. Des planches somptueuses, foisonnantes, parfois labyrinthiques, construites avec patience dans des jeux de perspectives audacieux, et que les visiteurs du festival auront l’occasion de découvrir dans une exposition qui retrace son parcours : Les Mondes d’Alexandre Clérisse.

Mais celui qui avait réalisé l’affiche de la première édition, Charles Berberian, sera également de retour et pour cause, il sort tout juste un album intimement lié au Liban : Une éducation orientale (Casterman) dans lequel il retrace son enfance et sa jeunesse passées au Liban. En collaboration, tantôt avec l’Institut français du Liban, tantôt avec l’Alba, Charles Berberian a multiplié les séjours à Beyrouth ces dernières années. De quoi refaire battre son cœur pour le souvenir de ses années orientales. Il animera par ailleurs, sur scène, et pour la seconde année consécutive, un spectacle riche en invités, faisant interagir sur scène auteurs, musiciens et dessinateurs tels que : Gred, Joy Majdalani, Alexandre Clérisse, Sofía Karámpali Farhat, Marc Boutavant, Elisa Shua Dusapin, Nicolas Pitz, Nadia Wassef, Mohamad Kraytem, Diaty Diallo, Nour Haidar et Laurent Gaudé.

Mais Charles Berberian ne sera pas le seul qui présentera une nouvelle sortie BD traitant du Liban. Joseph Safieddine que nous connaissons déjà pour des albums évoquant sa double identité libanaise et française tels que Yalla Bye, sort un nouveau récit, aux éditions Dupuis, dont nous avons eu l’occasion de parler dans ces pages le mois dernier : Les Fusibles. Inspiré du parcours de son père, entre le Liban et la France, et sur des dessins de Cyril Doisneau, l’album questionne les décisions de partir, rester ou revenir dans un pays instable tel que le Liban. S’il évite soigneusement de nommer la ville où l’action se passe, nous reconnaissons tous, dans les dessins de Cyril Doisneau, la ville de Tyr. Tyr où, justement, une exposition se tiendra à la Maison Mamelouk présentant le travail sur cet album, ainsi qu’une plongée dans les archives photos de la famille du scénariste. Les deux auteurs font, pour l’occasion, le déplacement.

Pour tous les amoureux de la BD au Liban, il y a désormais comme un rendez-vous affectif : les parutions de Michèle Standjofski qui, depuis quelques années, ne lâche plus ses crayons et propose des albums qui vont droit au cœur. Après Toutes les mers et Antonio qui exploraient son arbre généalogique, Michèle Standjofski revient cette fois avec un album de fiction, sous le titre de Mona Corona (éditions les Bruits du Monde, dont l’équipe sera également présente), qui suit le parcours d’une femme emplie de ressources dans un espace urbain qui s’écroule. Autre surprise, elle scénarise également, avec Mohamad Kraytem aux dessins, un album publié chez Samir Éditeur, intitulé Escape Ghosn, relatant, de manière aussi documentée que facétieuse, l’évasion rocambolesque de Carlos Ghosn, du Japon vers le Liban. Un album drôle et éclairant, mis en scène avec le talent de Mohamad Kraytem pour les compositions dynamiques et le jeu d’acteur de personnages hauts en couleurs.

Par ailleurs, le festival propose cette fois-ci un focus sur la nouvelle scène de la BD Belge, avec la présence de Mobidic, Nicolas Pitz et Léonie Bischoff.

Le réseau des bibliothèques Assabil proposera également deux après-midis riches en rencontres et ateliers pour la jeunesse : à la bibliothèque de Monnot le mardi 3 et à la bibliothèque de Geitawi le jeudi 5 octobre.

Enfin, le collectif Mazza, désormais bien installé dans le paysage bédéphile local, présentera le troisième numéro de son fanzine qui regroupe une somme considérable de talents multigénérationnels. Pour l’occasion, et dans l’esprit résolument festif du festival, le collectif animera un concert dessiné, format qui a le mérite de présenter le dessin comme un art de spectacle, le samedi 7 octobre sur la grande scène du festival, à l’ESA.

Ralph Doumit

La Jeunesse au festival :

Dans l’atelier d’Aurélie Neyret, exposition réservée au réseau scolaire, du 2 au 5 octobre, Lycée Franco-Libanais Alphonse de Lamartine.

Les Fusibles : partir ou rester ?, exposition de Cyril Doisneau et Joseph Safieddine, du 2 au 21 octobre (vernissage le 2 octobre à 19h), Maison Mamelouk, Tyr.

Escape Ghosn, exposition, mardi 3 octobre de 15h à 18h, et du mercredi 4 au samedi 7 octobre de 11h à 18h, Galerie Saleh Barakat, Clémenceau.

Les après-midis d’Assabil, ateliers, rencontres et animations pour la jeunesse, mardi 3 octobre de 16h à 18h, Bibliothèque publique de Monnot  ; jeudi 4 octobre de 16h à 18h, Bibliothèque publique de Geitawi.

Badass : les nouvelles héroïnes de la bande dessinée jeunesse, exposition réservée au réseau scolaire, du 4 octobre au 15 décembre 2023, Grand Lycée Franco-Libanais de Beyrouth.

Rencontre et atelier avec les créateurs d’Anatole Latuile (Clément Devaux, Anne Didier et Olivier Muller), mercredi 4 octobre à 16h, Médiathèque de l’IFL à Beyrouth.

D’Astrapi à J’aime lire : les coulisses de la presse jeunesse, rencontre avec l’équipe Bayard, suivie d’ateliers de fabrication de journal, mercredi 4 octobre à 17h, Médiathèque de l’IFL à Beyrouth.

Séance de signatures, avec les auteurs d’Anatole Latuile et l’équipe Bayard, mercredi 4 octobre à 18h, Médiathèque de l’IFL à Beyrouth.

La Grande Soirée Tarab, concert dessiné et lectures autour de Charles Berberian et Gred, jeudi 5 octobre à 19h, Musée Sursock.

Des biographies en bande dessinée, rencontre avec Léonie Bischoff, Michèle Standjofski et Mohamad Kraytem, samedi 7 octobre à 12h, ESA, Agora.

Dessiner le Liban, rencontre avec Cyril Doisneau, Michèle Standjofski et Nicolas Wild, samedi 7 octobre à 14h, ESA, Grande Scène.

Les Mondes d’Alexandre Clérisse, exposition les samedi 7 et dimanche 8 octobre, ESA, Parvis de la Villa Rose.

Mazza’s Funky session, le grand concert dessiné !, concert dessiné, samedi 7 octobre à 19h, ESA, Grande Scène.

Écrire la mémoire, rencontre avec Charles Berberian et Oliver Rohe, dimanche 8 octobre à 13h45, ESA, Auditorium Fattal.

La bande dessinée et au-delà, rencontre avec Charles Berberian et Alexandre Clérisse, dimanche 8 octobre à 16h, ESA, Grande Scène.

Dès sa première édition, le festival Beyrouth Livres avait mis l’accent sur sa volonté de proposer une offre riche et consistante à destination des jeunes. La première mouture du festival avait entre autres été marquée par le succès d’un vaste programme de visites d’auteurs dans les écoles, sur l’ensemble du territoire. Ces rencontres, qui plantent des graines chez les lecteurs...

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