Le président de Chypre Nikos Christodoulides a réclamé mercredi devant l'Assemblée générale des Nations unies un règlement pacifique et une réunification pour cette île divisée et sous tensions depuis un demi-siècle.
« Il est plus que temps que les Nations unies deviennent une force motrice du dialogue en nommant d'abord un émissaire sur le problème chypriote, afin de préparer le terrain à une reprise des négociations », a plaidé M. Christodoulides. « Les Nations unies et le secrétaire général (Antonio Guterres) ont une responsabilité contenue dans la Charte des Nations unies d'agir comme catalyseurs de la paix à Chypre », a insisté le président.
Chypre est divisée par une ligne de démarcation contrôlée par l'ONU depuis l'invasion du tiers nord de l'île par l'armée turque en 1974, en réaction à un coup d'Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher le pays à la Grèce. La RTCN, autoproclamée et reconnue par la seule Turquie, est habitée par des Chypriotes-turcs et des colons turcs, tandis que la République de Chypre, membre de l'Union européenne, est peuplée de Chypriotes-grecs dans la partie sud. Il y a eu fin août un regain de tensions lorsque, selon l'ONU, des forces chypriotes-turques ont attaqué des Casques bleus tentant de bloquer la construction d'une route controversée.
Cet incident, qui a blessé quatre soldats onusiens, s'est produit à Pyla (Pile en turc), le seul village où vivent côte à côte des Chypriotes grecs et turcs, sur la Ligne verte surveillée par l'ONU. Il a été dénoncé par le Conseil de sécurité mais la Turquie a qualifié cette condamnation de « déconnectée de la réalité ».
Le président chypriote a souligné que « l'Union européenne (...) avait exprimé son engagement à réussir et à réunifier son dernier Etat membre encore divisé ». Il a également mis en garde son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, lequel avait réclamé mardi à la tribune de l'ONU une reconnaissance de la partie turque de Chypre: « L'invasion, l'agression et l'usage de la force ne pourront jamais être reconnus » et il n'y aura « pas d'autre règlement de la question de Chypre que des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU ».
Les dernières tentatives de la communauté internationale sous l'égide de l'ONU -- Etats-Unis et Union européenne en tête -- de trouver une solution pour Chypre avaient échoué en 2017.
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