Le Japon appelle au retrait d'une bouée chinoise de sa Zone économique exclusive

Tokyo a appelé Pékin à retirer une bouée chinoise flottant dans la Zone économique exclusive (ZEE) du Japon, demandant aussi que cessent les innombrables "appels téléphoniques intempestifs" reçus par son ambassade en Chine, a déclaré mercredi un responsable japonais. "Nous avons protesté à la fois à Tokyo et à Pékin depuis la découverte par les garde-côtes japonais en juillet d'une bouée" dans la ZEE japonaise en mer de Chine orientale, a déclaré à l'AFP un responsable du ministère des Affaires étrangères.

La bouée a été repérée à proximité des îles Senkaku contrôlées par Tokyo, et que la Chine revendique sous le nom de Diaoyu, a-t-il précisé. "Nous avons demandé le retrait immédiat de la bouée" en vertu des lois internationales, a ajouté ce responsable sous couvert d'anonymat. Selon lui, la Chine avait déjà placé en 2018 une bouée dans la ZEE japonaise, qui s'étend jusqu'à 200 milles nautiques (370 kilomètres) au large des côtes de l'archipel.

Les tensions entre les deux pays sont montées d'un cran depuis le début du rejet en mer par le Japon de l'eau traitée de la centrale nucléaire endommagée de Fukushima, le 24 août dernier.  Pékin a depuis suspendu toutes ses importations de produits de la mer japonais, faisant chuter les expéditions de produits alimentaires du Japon à destination de la Chine de 41,2% en août, selon des données publiées mercredi par Tokyo. Une vague d'appels téléphoniques intempestifs venant apparemment de Chine vise par ailleurs depuis fin août des entreprises et citoyens au Japon, mais aussi des organisations gouvernementales.

L'ambassade du Japon à Pékin a de son côté reçu plus de 400.000 appels intempestifs, selon des informations de l'agence japonaise Kyodo. "Je ne peux pas confirmer immédiatement ce chiffre, mais nos représentations diplomatiques ont reçu un nombre incalculable d'appels téléphoniques intempestifs", a déclaré le responsable du ministère. Tokyo a protesté à plusieurs reprises auprès de Pékin contre les actes anti-japonais imputés à la Chine depuis le rejet des eaux de Fukushima, dont un jet de brique contre l'ambassade nippone à Pékin.