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Lifestyle - This Is America

Le musée Guggenheim s’ouvre aux non-voyants : comme de visu

De plus en plus d’espaces culturels et de centres d’intérêt publics sont devenus accessibles aux personnes à besoins spéciaux. Arrêt aujourd’hui sur le « Mind’s Eye » que l’illustre Guggenheim braque sur sa collection à l’intention des personnes malvoyantes.

Le musée Guggenheim s’ouvre aux non-voyants : comme de visu

Le musée Guggenheim de New York signé Franck Lloyd Wright. Photo tirée du site officiel du musée

Cet automne, la rentrée muséale du Guggenheim à New York s’adresse à tous sans exception. Une inclusion très marquante du côté de ce prestigieux musée qui reprend ses tours pour les non-voyants. Une initiative qui a prévu de donner à voir ses chefs-d’œuvre à une tranche de la société n’ayant pas en principe la capacité d’en jouir de visu. À leur intention, le musée a donc mis au point un programme baptisé Mind’s Eye, (Œil cérébral) qui leur permet de visualiser mentalement ce que les grands artistes, toutes disciplines confondues, ont voulu exprimer dans leurs créations. C’est donc toute une expérience qui leur est proposée, puisqu’elle dépasse la traditionnelle description des tableaux et des sculptures égrenée par un guide attentionné. Cette fois, l’approche est plus vivante, notamment avec l’utilisation de différentes tonalités vocales émises par de grands acteurs pour communiquer avec précision des observations comme celles que peut capter un œil fonctionnant pleinement. Le programme utilise aussi des objets pour explorer d’une manière tactile les matériaux et les textures des différentes compositions.

Une expérience sensorielle. Photo tirée du site officiel du musée

Immersion totale
Plus encore, Mind’s Eye propose des rencontres à thème. « On s’est par exemple arrêté sur la manière dont chacun rencontre l’art, en posant en particulier la question sur l’implication des sens au-delà de la vue face à une expérience artistique, précise un communiqué de presse. Et, vice versa, en cherchant à savoir comment les artistes incitent le public à faire appel à ces sens. »

La dernière en date de ces visites sensorielles a eu lieu en début de semaine et a porté sur une exposition actuellement en cours au Guggenheim sous le titre « The Young Korean Art 1960- 1970 ». Cette session virtuelle était menée par Maya Jeffereis, une artiste multidisciplinaire doublée d’une éducatrice. Ses travaux ont porté sur le contexte et les expériences de personnes qui sont ou qui ont été historiquement marginalisées.

Pour une immersion totale des non-voyants dans l’essence même d’une visite d’un musée, en l’occurrence le Guggenheim, ces « special guests » sont pris en charge non pas dans le hall d’entrée du musée, mais dès leur arrivée à l’extérieur. Car il était tout aussi important de les familiariser avec le bâtiment du musée, qui est un chef-d’œuvre architectural portant la signature de l’Américain Lloyd Wright, l’un des plus grands du monde dans ce domaine. Pour leur faire ressentir également l’implantation de ce musée au cœur même de New York et de son bouillonnement, un guide sensoriel les plaçant dans l’iconique Cinquième Avenue, adresse du musée, leur est fourni. « Les narrateurs utilisent un langage vif et descriptif, guidant les auditeurs de l’expérience bruyante du trafic new-yorkais jusqu’au chant des oiseaux, et ce lorsqu’ils entrent dans le bâtiment. Sans oublier de leur indiquer de passer une main le long de la rampe les menant au centre du bâtiment », précisent les responsables. Cyra Levenson, directrice adjointe du musée, ajoute : « C’est une façon belle et poétique de découvrir le Guggenheim, et utile, quelle que soit votre perception sensorielle. »

Sentir les couleurs et les textures. Photo tirée du site officiel du musée

Sponsorisé par les vins d’Ornellaia

Ce procédé, qui relève du programme Mind’s Eye, a été rendu possible grâce au financement d’Ornellaia, un producteur toscan de vins haut de gamme et des plus recherchés au monde. En 2018, Ornellaia vend aux enchères des bouteilles grand format de ses vins étiquetés avec des dessins d’artistes de renom et reverse les bénéfices à la Fondation Solomon R. Guggenheim pour financer son programme Mind’s Eye. « Ornellaia partage nos valeurs visant à faire du monde un endroit plus équitable, diversifié et inclusif », commente le musée.

Quant à la Fondation Solomon R. Guggenheim, elle a été créée en 1937 et se consacre à promouvoir la compréhension et l’appréciation de l’art moderne et contemporain à travers des expositions, des programmes éducatifs, des initiatives de recherche et des publications. La fondation a créé huit musées de par le monde : le musée Solomon R. Guggenheim, New York  ; la collection Peggy Guggenheim, Venise ; le musée Guggenheim Bilbao ; le Guggenheim Abu Dhabi  ; le Deutsche Guggenheim, Berlin  ; le Guggenheim Hermitage, Las Vegas ; le Vilnius, Lituanie, et le Guggenheim à Helsinki. En 2019, le musée Solomon R. Guggenheim, conçu par Frank Lloyd Wright, a célébré ses 60 ans en tant qu’icône architecturale et « temple de l’esprit » où se rencontrent l’art pur et l’architecture. Le musée fait partie d’un groupe de huit structures de Frank Lloyd Wright aux États-Unis récemment désignées comme site du patrimoine de l’Unesco.

Cet automne, la rentrée muséale du Guggenheim à New York s’adresse à tous sans exception. Une inclusion très marquante du côté de ce prestigieux musée qui reprend ses tours pour les non-voyants. Une initiative qui a prévu de donner à voir ses chefs-d’œuvre à une tranche de la société n’ayant pas en principe la capacité d’en jouir de visu. À leur...

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