
Vue de l’exposition « REBEL : 30 years of London Fashion » au musée du Design de Londres. Adrian Dennis/AFP
« REBEL: 30 years of London Fashion » au musée du Design de Londres célèbre les centaines de couturiers qui ont participé au programme NewGen créé en 1993 par le British Council of Fashion, organisateur de la Semaine de la mode de la capitale britannique. Alexander McQueen fut le plus illustre de la première promotion de cette initiative qui continue de révéler année après année de nouveaux talents. Selon son ami et collaborateur Simon Ungless, la récession économique du début des années 1990 a été très dure pour les jeunes couturiers.
« Il n’y avait pas de travail, nous n’avons pas pu partir en Europe ou à New York juste après notre diplôme comme nous l’avions prévu », raconte-t-il dans une interview audio diffusée dans l’exposition. « C’était une époque où il fallait que nous fassions bouger les choses nous-mêmes, et c’est ce que nous avons fait », ajoute-t-il. Simon Ungless raconte comment McQueen et lui sortaient presque tous les soirs, et l’exposition utilise des films et photos d’archives, des affiches de boîtes de nuit pour évoquer le Londres des années 1990.
L’exposition rappelle aussi comment après la présentation de sa collection « Taxi Driver » au Ritz, avec laquelle McQueen lancera la mode du pantalon taille basse, le couturier, fauché, a fourré les pièces dans des sacs-poubelle et « les a cachées près d’une poubelle à l’extérieur du club. Il les a ensuite complètement oubliées », raconte Rebecca Lewin, une des commissaires de l’exposition. Le lendemain, les sacs avaient été emportés avec les autres déchets et n’ont jamais été retrouvés.
La responsable de l’exposition, Elise Foster Vander, ajuste la robe en forme de cygne de Björk portée aux Oscars en 2001. Adrian Dennis/AFP
Robe cygne de Björk
Finalement, le couturier se fait remarquer pour sa capacité à mêler créativité et sens commercial. Mais il doit un temps continuer de cacher son visage devant les photographes par peur de perdre les aides sociales dont il dépend encore pour vivre. Pour Rebecca Lewin, l’une des commissaires de l’exposition, l’histoire d’Alexander McQueen illustre l’importance du programme NewGen, au moment même où le Royaume-Uni traverse de nouvelles turbulences économiques avec une sévère hausse du coût de la vie. Mais la création du programme a aussi constitué « un moment vraiment important » pour contribuer à faire de Londres une grande capitale de la mode, insiste-t-elle.
Car avant cela, beaucoup de créateurs diplômés d’écoles à Londres devaient partir pour Paris, Milan ou New York pour lancer leur carrière. Parmi les grands noms à avoir été soutenus par NewGen figurent Erdem, J.W. Anderson ou Simone Rocha, et certaines de leurs pièces font partie des 100 tenues exposées au musée du Design, au moment où débute la Semaine de la mode de Londres.
Beaucoup sont entrées dans l’histoire de la culture pop, comme la robe en forme de cygne portée par la chanteuse islandaise Björk aux Oscars en 2001 et signée du Macédonien Marjan Pejoski, ou le costume en latex gonflable Harri arboré par le chanteur Sam Smith aux derniers Brit Awards, ou encore la chemise blanche vaporeuse signée Steven Stokey-Daley portée par la star Harry Styles dans son clip « Golden ».
« REBEL: 30 years of London Fashion » au musée du Design de Londres célèbre les centaines de couturiers qui ont participé au programme NewGen créé en 1993 par le British Council of Fashion, organisateur de la Semaine de la mode de la capitale britannique. Alexander McQueen fut le plus illustre de la première promotion de cette initiative qui continue de révéler année après...
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