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Sport - Coupe du monde de rugby 2023

Victoire laborieuse des Bleus face à l'Uruguay

Une semaine après son brillant succès face à la Nouvelle-Zélande, le XV de France a eu toutes les peines du monde à se défaire d'une vaillante équipe uruguayenne (27-12), jeudi à Lille.

Sekou Macalou réceptionnant une touche lors de la victoire de la France face à l'Uruguay, jeudi, au stade Pierre-Mauroy de Lille. Franck Fife/AFP

Six jours après l'euphorie consécutive à la victoire inaugurale contre les All Blacks, il fallait visiblement une bonne piqûre de rappel : dans une Coupe du monde, les matchs faciles, ça n'existe pas. Et ce match contre l'Uruguay en est le parfait exemple.

En alignant une équipe largement remaniée, le XV de France a certes assuré l'essentiel en s'imposant pour la deuxième fois en autant de rencontres (27-12), mais il a sans doute livré la prestation la plus brouillonne depuis le début du mandat de Fabien Galthié à la tête de l'équipe, il y a quatre ans.

Maladresse et indiscipline

Approximatifs en attaque, indisciplinés en conquête et en défense avec pas moins de 16 pénalités concédées, ces Bleus sont loin d'avoir été convaincants face à un adversaire qu'ils ont, consciemment ou pas, pris de haut.

Face aux « Teros », 17e nation mondiale, tout le monde s'attendait à une nouvelle démonstration assortie du bonus offensif (obtenu après quatre essais marqués). Mais les 60 000 spectateurs du stade Pierre-Mauroy de Lille ont dû se contenter de trois visites dans l'en-but uruguayen, réussies par l'ouvreur Antoine Hastoy (12e), le talonneur Peato Mauvaka (56e) et l'ailier Louis Bielle-Biarrey (73e). 

Pourtant, malgré l'essai express inscrit par Freitas à la conclusion de la première incursion uruguayenne dans le camp français (7e), les Bleus semblaient partis sur de bons rails en concrétisant leur domination en début de match par un bel essai collectif aplati par Hastoy (son premier en sélection).

Grâce à l'adresse au pied de l'arrière Melvyn Jaminet, qui transforme deux pénalités au pied, les Tricolores prennent les devants à la marque au bout d'un quart d'heure de jeu (13-5). Sauf que les hommes de Fabien Galthié sont ensuite tombés dans des travers dont on n'avait plus l'habitude de leur imputer.

Gênés par des Sud-Américains sans complexes, les Français se sont montrés bien trop friables en défense et auraient pu concéder un second essai juste avant la pause si la conclusion de l'ouvreur Etchevery n'avait pas été entachée d'un passage à vide d'un de ses coéquipiers poussant l'arbitre à l'invalider (33e).

Pire, leur indiscipline a failli leur coûter très cher, puisque le carton jaune reçu par le deuxième ligne Romain Taofifenua pour un plaquage haut (27e) aurait bien pu virer au rouge.

« Ce qui est important, c'est la victoire. C'est ce que je dis aux joueurs : “gagnons le match”. On n'est pas là pour faire une démonstration. On n'est pas là pour rendre des copies propres. Notre ambition, c'est de gagner les matches », a coupé Fabien Galthié.

En délicatesse dans la conquête, en mêlée (9/13) comme en touche (8/9), les Tricolores ont manqué de réalisme et d'intensité pour contrer la « garra charrua », l'esprit de résistance uruguayen. 

Frustrés de ne pas parvenir à développer leur jeu, ils ont également commis beaucoup trop de fautes, concédant quinze pénalités (contre quatre seulement face aux All Blacks). « C'est énorme, c'est même inadmissible au niveau international, c'est même une chance d'avoir gagné ce match avec autant de pénalités », a pesté le deuxième ligne Cameron Woki.

Les Bleus bousculés

Face à la bravoure des « Teros », ils se sont appuyés sur leurs individualités pour s'extirper du piège posé par leurs adversaires : les centres Arthur Vincent et Yoram Moefana ont une nouvelle fois été prépondérants (vingt plaquages à eux deux) même si leur apport offensif a été maigre. Le troisième ligne Sekou Macalou (103 mètres de gagnés, 8 plaquages), qui aurait mérité de voir son essai validé au bout de sa course folle (76e), a été un des rares à surnager.

Parmi les points positifs, aucun blessé supplémentaire n'a rejoint l'infirmerie française, ce qui épargne un casse-tête au sélectionneur Fabien Galthié, en attendant de récupérer le centre Jonathan Danty, qui devrait jouer contre la Namibie (21 septembre), le pilier Cyril Baille, attendu pour le match devant l'Italie (6 octobre), ou le talonneur Julien Marchand, qui devrait revenir pour les quarts.

Un quart compliqué

Et c'est une bonne nouvelle car le XV de France a un quart de finale en vue et un choc dantesque face aux ogres du groupe B : les champions du monde sud-africains ou les n° 1 mondiaux irlandais, voire les Écossais, l'équipe qui a le plus battu les Bleus de Fabien Galthié.

En attendant, il faudra rectifier le tir pour les deux derniers matches de la phase de poule, devant la Namibie puis l'Italie. « Il y a beaucoup de frustration, on aurait aimé une autre prestation. On était face à une équipe avec énormément d'envie. On a un peu péché en mêlée, on savait qu'on dominait mais on n'a pas été assez patients », a encore regretté Cameron Woki.

Les Uruguayens, eux, qui n'ont remporté que trois matches en cinq participations à la Coupe du monde, ont démontré leurs progrès. Après avoir surpris les Fijdi (30-27) en 2019, lors de l'édition japonaise, les Teros ont démontré qu'il fallait compter avec eux et que leur objectif de battre Italiens et Namibiens ne semble pas relever de la science-fiction. 

Cette première opposition officielle entre les Français et les Uruguayens ne restera pas vraiment dans les annales. Qu'importe, l'essentiel est assuré : cahin-caha, les Bleus sont en route pour les quarts de finale, comme assure l'ouvreur Antoine Hastoy : « On va retenir la victoire et retourner au boulot. »

Six jours après l'euphorie consécutive à la victoire inaugurale contre les All Blacks, il fallait visiblement une bonne piqûre de rappel : dans une Coupe du monde, les matchs faciles, ça n'existe pas. Et ce match contre l'Uruguay en est le parfait exemple. En alignant une équipe largement remaniée, le XV de France a certes assuré l'essentiel en s'imposant pour la...

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