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Migrants syriens : le Conseil des ministres remplacé par une "réunion consultative", faute de quorum

Migrants syriens : le Conseil des ministres remplacé par une

Réunion consultative ministérielle au Grand sérail axée sur l'entrée illégale de Syriens au Liban, le 11 septembre 2023. Photo Mohammad Yassine

Faute de quorum, un Conseil des ministres consacré à l'entrée illégale de Syriens au Liban a été remplacé, lundi, par une réunion consultative sous la houlette du Premier ministre sortant Nagib Mikati. Pour pouvoir se tenir, un Conseil doit rassembler les deux tiers des membres du gouvernement (23 ministres et le Premier ministre). 

Étaient absents de la réunion, les cinq ministres proches du Courant patriotique libre (CPL, aouniste), qui boycottent les réunions du Conseil depuis la fin du mandat du président Michel Aoun, en octobre 2022, ainsi que trois de leurs collègues, actuellement en déplacement à l'étranger : les ministres sortants du Tourisme Walid Nassar, de l'Environnement Nasser Yassine et de l'Agriculture Abbas Hajj Hassan.

Dans un communiqué, le ministre sortant des Affaires sociales Hector Hajjar, proche du CPL, a indiqué avoir boycotté la séance, estimant qu'elle « nécessite davantage de préparation pour être efficace ». La semaine dernière, le ministre sortant de l'Information, Ziad Makary, avait évoqué la possibilité que M. Hajjar participe à un Conseil sur la question des réfugiés, malgré son boycott des réunions gouvernementales. 

En outre, plusieurs responsables sécuritaires avaient été conviés au Conseil. Le commandant en chef de l'armée Joseph Aoun, ainsi que le directeur de la Sûreté générale par intérim Élias Baïssari, ont donc pris part à la réunion. 

« Approche unifiée et unifiante »

Lors de cette réunion, M. Mikati a affirmé que « le gouvernement n'a jamais tardé à prendre les décisions adéquates concernant le dossier » des migrants syriens, qualifié de « danger existentiel ». « L'armée et le reste des organes sécuritaires font leur devoir, mais il faut prendre une position nationale unifiée et unifiante sur l'approche de ce dossier, ainsi que le récent afflux de centaines de Syriens par des points de passages illégaux », a-t-il poursuivi.

Le dossier des migrants syriens a dernièrement été remis sur le tapis, notamment après que l'armée a commencé à signaler régulièrement, depuis près d'un mois, les arrestations d'individus entrés illégalement au Liban par voie terrestre et refoulés. Les réseaux de passeurs sont nombreux entre les deux pays. La frontière poreuse et l'absence d'une autorité effective de l'État dans certaines régions favorisent la contrebande et les trafics en tout genre, de la drogue aux êtres humains.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011, le Liban a accueilli environ 1,5 million de Syriens, soit le nombre le plus élevé de réfugiés par habitant au monde. Quelque 839.000 d'entre eux sont enregistrés auprès du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), mais le nombre exact de Syriens au Liban n'est pas connu, le gouvernement libanais ayant demandé au HCR de ne plus en enregistrer en 2015. Le 9 août 2023, le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, avait annoncé que le Liban avait « conclu un accord avec le HCR concernant la transmission des données relatives à tous les réfugiés syriens présents sur le territoire libanais ». Cependant, à ce jour, le Liban n’a toujours pas obtenu des informations à ce sujet. 

En juin dernier, une commission comprenant les ministres sortants des Affaires étrangères, des Déplacés, des Affaires sociales, du Travail, de l’Agriculture, de la Culture, du Tourisme et de l’Information s’est rendue à Damas dans l’objectif de lancer une nouvelle initiative pour rapatrier pas moins de 180.000 Syriens lors d’une première étape. Une guerre de prérogatives avait alors opposé le ministre des Déplacés Issam Charafeddine au ministre Hajjar sur le suivi de leur rapatriement.  

Faute de quorum, un Conseil des ministres consacré à l'entrée illégale de Syriens au Liban a été remplacé, lundi, par une réunion consultative sous la houlette du Premier ministre sortant Nagib Mikati. Pour pouvoir se tenir, un Conseil doit rassembler les deux tiers des membres du gouvernement (23 ministres et le Premier ministre). Étaient absents de la réunion, les cinq ministres...