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Culture - Littérature

La course au prix Goncourt est lancée

La course au prix Goncourt est lancée

En 2022, le prix Goncourt était allé à Brigitte Giraud pour « Vivre vite » (Flammarion). Photo DR

La course au prix Goncourt 2023 est lancée mardi par une première sélection d'une quinzaine de titres, vouée à faire une poignée d'heureux et beaucoup de déçus parmi les romanciers de la rentrée littéraire.

De très nombreux auteurs peuvent prétendre être retenus par l'Académie Goncourt. Faut-il un livre complexe ou court et percutant ? Un style exigeant ou épuré ? Un sujet grave ou léger ? Il n'y a aucune recette.

« Ils sont difficiles à comprendre. On ne sait pas ce qu'ils veulent », déplore une source au sein d'une grande maison d'édition qui espère y placer au moins un, sinon plusieurs livres.

« Difficiles à comprendre, pas forcément. Les jurés sont liés par un cordon ombilical avec leur éditeur », répond une autre source, dans une maison concurrente.

Les éditeurs ont présenté leurs poulains à la fin du printemps et durant l'été. Et les dix jurés ont lu autant qu'ils pouvaient.

Comme le décrit Jean Rouaud dans son récit du prix Goncourt qu'il obtient en 1990, Comédie d'automne paru le 30 août, la lecture qui fut pour eux « un plaisir » devient alors « un pensum », où ils perdent leur liberté de choix.

Le jury est présidé par Didier Decoin, prix Goncourt 1977, secondé par un secrétaire, Philippe Claudel, et une trésorière, Camille Laurens.

Christine Angot en est membre pour la première fois, élue à l'académie en février. À la question de savoir si elle redoutait la montagne de lecture qui lui était promise, elle répondait que non : « Je lis énormément de toute façon, j'aime être au courant de ce qui se fait. »

Décerné le 7 novembre 

La première liste est généralement un savant mélange entre têtes d'affiche que promeuvent les grandes maisons (Gallimard, Grasset, Albin Michel, Seuil, Flammarion, Actes Sud, etc.) et talents défendus par des maisons plus petites.

Elle sera en principe réduite à huit noms le 3 octobre. Puis à quatre finalistes le 25 octobre. Enfin, le plus prestigieux des prix littéraires français doit être décerné, au restaurant Drouant à Paris selon une tradition bien établie, le 7 novembre.

En 2022, il était allé à Brigitte Giraud pour Vivre vite (Flammarion), roman qui explore toutes les circonstances ayant mené à la mort de son mari. Elle n'était pas la favorite au début.

Début septembre, la conversation tourne plutôt autour de romanciers aguerris qui n'ont pas encore inscrit leur nom au palmarès.

C'était le cas en 1990 de celui que Jean Rouaud, dans  Comédie d'automne, appelle « le Favori », Philippe Labro. Le Petit Garçon  (Gallimard) semblait programmé pour le prix. Il avait été dépassé par le livre d'un inconnu, Les Champs d'honneur  (Minuit).

« Obligation de réserve » 

Cette année, Sorj Chalandon avec L'Enragé  (Grasset), Serge Joncour avec Chaleur humaine (Albin Michel) ou encore Éric Reinhardt avec  Sarah, Susanne et l'écrivain  (Gallimard) occupent cette place plus ou moins enviable.

Un juré, Pierre Assouline, a dit tout le bien qu'il pensait de ce dernier. « Cela faisait longtemps que je n'avais pas été proprement aussi captivé par l'univers d'un roman aussi bien construit, si subtilement agencé », lit-on sur son blog.

Il y fait aussi l'éloge de La Propagandiste  (Seuil) de Cécile Desprairies, de Humus  (L'Observatoire) de Gaspard Koenig et de Veiller sur elle (L'Iconoclaste) de Jean-Baptiste Andrea, qui a obtenu mercredi le prix du roman Fnac.

Une fois rendue publique la première sélection, lui et ses commensaux devront se faire discrets. Le règlement du Goncourt leur interdit expressément, depuis 2021, toute critique d'un roman toujours en lice.

Christine Angot s'applique déjà la règle. « Je ne peux pas parler des livres ici : je fais partie du jury Goncourt, j'ai une obligation de réserve », disait-elle sur France inter fin août.


La course au prix Goncourt 2023 est lancée mardi par une première sélection d'une quinzaine de titres, vouée à faire une poignée d'heureux et beaucoup de déçus parmi les romanciers de la rentrée littéraire.De très nombreux auteurs peuvent prétendre être retenus par l'Académie Goncourt. Faut-il un livre complexe ou court et percutant ? Un style exigeant ou épuré ? Un sujet grave ou...

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