Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a insisté vendredi sur le fait que la résolution de la crise politique au Liban, sans président depuis octobre dernier, est une « affaire libanaise interne », estimant que les responsables libanais disposent de « la compétence et de la sagesse nécessaires » pour parvenir à des solutions.
M. Abdollahian a fait ces déclarations après un entretien avec son homologue libanais, Abdallah Bou Habib, lors d'une tournée à Beyrouth, au cours de laquelle il s'est également entretenu avec le président du Parlement, Nabih Berry, et le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah.
« L'élection d'un président de la République est une affaire interne, et les leaders libanais disposent de la compétence et de la sagesse nécessaires pour arriver à un accord dans ce dossier », a déclaré M. Abdollahian, lors d'une conférence de presse au Palais Bustros, selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). « L'Iran refuse les ingérences dans les affaires internes des autres pays, y compris le Liban », a-t-il encore dit.
M. Berry a proposé jeudi soir, dans un discours, un compromis en vertu duquel il s'engage à organiser des séances électorales ouvertes du Parlement, à condition qu’elles soient précédées d’un dialogue élargi qui réunirait les chefs de blocs parlementaires à l’hémicycle pendant sept jours.
Électricité
« Nous avons discuté de dossiers bilatéraux, et nous sommes prêts à renforcer la coopération commerciale avec le Liban, nous sommes prêts à coopérer pour régler la crise de l'électricité. La coopération entre l'Iran et le Liban sera bénéfique à toute la région », a ajouté le ministre iranien.
Dans une conférence de presse tenue plus tard dans l'après-midi de vendredi à l'ambassade d'Iran à Beyrouth, M. Abdollahian a déclaré aux journalistes : « Si le gouvernement libanais avait approuvé l'initiative proposée par l'Iran pour réformer le secteur de l'électricité il y a dix ans, le Liban aurait pu être en mesure d'exporter de l'électricité et n'aurait pas seulement assuré ses propres besoins ».
« Dès que le don [de carburant] sera approuvé, l'Iran sera prêt à envoyer des équipes techniques et des équipements pour mettre en place des centrales électriques de 2.000 mégawatts », a-t-il ajouté. Les dons doivent encore être approuvés par les autorités libanaises.
Téhéran propose régulièrement aux autorités libanaises de soutenir le secteur énergétique en déliquescence dans le pays. En 2022, une polémique avait éclaté après que certains médias avaient rapporté que le Premier ministre sortant Nagib Mikati avait accepté que l'Iran fournisse rapidement du carburant au Liban, mais ces informations avaient été rapidement nuancées. « Il n’y a rien de conclu, ni même d’être en passe d’être conclu », avait déclaré le service de presse de la présidence du Conseil.
L’Iran, qui apporte un soutien actif multiforme au Hezbollah, est ciblé par de nombreuses sanctions américaines, rendant délicate toute entreprise visant pour l’État libanais à importer de manière officielle du carburant de ce pays. En 2021, alors que le Liban faisait face à une pénurie de carburant domestique, l’Iran lui avait fourni des chargements de mazout mais en passant par le Hezbollah, également sanctionné.
En début de journée, M. Abdollahian n'a pas fait de déclaration à sa sortie de chez M. Berry, mais les deux responsables auraient abordé les derniers développements, notamment les appels au dialogue réitérés jeudi par le chef du législatif pour débloquer la présidentielle, selon plusieurs médias locaux.
Pas de volonté d'ingérence
Lors de la rencontre entre le haut responsable iranien et Hassan Nasrallah, les discussions ont porté sur « les derniers développements politiques au Liban et dans la région », a indiqué le parti chiite dans un communiqué publié vendredi. La réunion a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi, selon une porte-parole du Hezbollah. Elle s'est déroulée en présence de l'ambassadeur iranien au Liban, Mojtaba Amani, et d'une délégation diplomatique iranienne.
Jeudi, lors d’un point presse organisé à son arrivée à l'Aéroport international de Beyrouth, le haut responsable iranien a déclaré que « l’Iran ne voulait que le bien du Liban », et a précisé que l’objet de sa visite concernait notamment le dossier de l’élection présidentielle libanaise, bloquée par des tensions politiques depuis la fin du mandat de Michel Aoun, le 31 octobre 2022. Il avait également écarté toute volonté d’ingérence en affirmant que « c’était aux dirigeants libanais d’élire eux-mêmes un président ».
Le chef de la diplomatie iranienne avait visité Beyrouth en avril dernier, dans le sillage du rapprochement entre son pays et l'Arabie saoudite. Au cours de cette visite, il avait exprimé le soutien de Téhéran à « tout candidat » qui serait élu à la présidence au Liban par consensus.
Et les libanais vont sont grès de tous les efforts que vous fournissez pour les anéantir, ils n’oublieront jamais vos efforts pour détruire leur pays. Ma fachar.
12 h 38, le 02 septembre 2023