Bou Faour demande au gouvernement de lutter contre le trafic de pesticides toxiques

"Les pesticides toxiques utilisés par les agriculteurs libanais mais interdits dans de nombreux autres pays sont entrés sur le marché libanais via les réseaux du crime organisé", a déclaré le député Waël Bou Faour lors d'une conférence de presse mercredi au Parlement, appelant le gouvernement à "prendre les mesures nécessaires".

"Ces substances sont introduites illégalement par le biais de réseaux, impliquant certaines entreprises et certains individus. Il existe une coordination entre eux et certains agriculteurs du Akkar au Liban-Sud, en passant par la Békaa et le Mont-Liban", a déclaré le député, selon des propos rapportés par l'Agence nationale d'information (ANI, officielle).

M. Bou Faour fait partie du groupe parlementaire du Rassemblement démocratique dirigé par le chef du Parti socialiste progressiste, Taymour Joumblatt.

Le député a souligné que la plupart de ces pesticides sont interdits dans de nombreux pays du monde. L'utilisation de "pesticides non homologués" au Liban pose des problèmes de sécurité alimentaire en raison des résidus de pesticides sur les cultures, selon une étude récente publiée dans la revue scientifique "Food Control".

"Au Liban, ils sont interdits sur la base de décisions des ministères de l'Agriculture et de la Santé... Ils arrivent sur le marché libanais et sont utilisés par les agriculteurs, certains par ignorance et d'autres en toute connaissance de cause, les utilisant comme alternatives (moins chères), et d'autres encore les utilisant sans état d'âme, a-t-il déclaré. Ces pesticides sont utilisés dans les cultures et pénètrent par conséquent dans nos maisons, provoquant diverses maladies".

Ces produits chimiques peuvent provoquer des cancers, des empoisonnements mortels, des perturbations du système nerveux et avoir un impact sur la mémoire et le développement du cerveau de l'enfant, a-t-il ajouté.

"Le principal itinéraire de contrebande est à destination et en provenance de la Syrie, sous la direction d'un ressortissant syrien qui se déplace librement entre les deux pays, a aussi indiqué Waël Bou Faour. Nous avons les noms de commerçants qui travaillent entre les deux pays. Certains sont originaires du Akkar, d'autres de la Békaa. Les produits entrent également par le port de Beyrouth, dissimulés dans des produits de nettoyage qui sont emballés au Liban et vendus aux agriculteurs".