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Politique - Partis

Bassil vers une réélection aisée à la tête du CPL

Le chef du courant aouniste pourrait remporter le scrutin interne d’office, aucun candidat ne lui disputant, jusqu'ici, la présidence de la formation.

Bassil vers une réélection aisée à la tête du CPL

Le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, au siège de son parti, le 23 janvier 2023. Photo Mohammad Yassine

Gebran Bassil n’est pas homme à se laisser faire. En dépit de toutes les récentes tempêtes qui ont secoué le Courant patriotique libre, notamment l’opposition interne aux choix de la direction du parti en matière de présidentielle, le chef du courant aouniste (et gendre de son fondateur Michel Aoun) continue de batailler. Il veut consolider sa position à la tête du CPL face aux frondeurs et malgré un contexte politique tendu qui ne lui est pas nécessairement favorable sur fond de bataille ardue pour la présidence de la République. Une course dans le cadre de laquelle il tente d’imposer ses conditions… à ses alliés d’abord. C’est dans cet état d’esprit que M. Bassil a annoncé sa candidature à la présidence du CPL, briguant ainsi son troisième mandat (de quatre ans) depuis août 2015. Un pari qu'il pourrait bien gagner sans bataille, aucun cadre ou membre du parti n’ayant jusqu'ici présenté sa candidature face à la sienne. Un tel scénario priverait les membres encartés du CPL de se rendre aux urnes le 10 septembre prochain pour avoir leur mot à dire dans le choix de la nouvelle direction. D'autre part, ce refus des critiques de Bassil de l'affronter le conforte dans sa position et pourrait être interprétée comme un signe d’incapacité des opposants de changer la donne. 

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L'hésitation des opposants serait-elle la conséquence des péripéties politiques des deux derniers mois ? Aux yeux de plusieurs membres du parti, il serait prématuré de répondre à la question. D’autant que le délai de dépôt des candidatures expire le vendredi 25 août à minuit. Mais les cercles proches de M. Bassil se montrent confiants quant à l'éventualité d’une élection d’office et minimisent l’ampleur du mouvement des frondeurs. « Si un opposant à Gebran (Bassil) peut gagner les voix d’au moins 25% des électeurs, qu’il se lance dans la bataille. Nous n’avons aucun problème », déclare à L’Orient-Le Jour un ancien député CPL rangé parmi les proches collaborateurs de M. Bassil. « Il est temps d’en finir avec le refrain futile selon lequel Gebran dirige le parti d'une main de fer », ajoute-t-il.

Ces propos comportent à l’évidence des critiques à l’encontre de plusieurs députés anti-Bassil qui n’ont pas caché leur opposition à la gestion, par le chef du CPL, du dossier de la présidentielle. Simon Abi Ramia, Alain Aoun, Ibrahim Kanaan, Assaad Dergham et Élias Bou Saab avaient créé une véritable tempête interne en juin dernier. Quelques jours avant la séance électorale du Parlement (le 14 juin), ces élus avaient suscité des craintes quant à leur volonté de ne pas voter pour Jihad Azour, candidat sur lequel le courant aouniste a convergé – quoique d’une manière ponctuelle – avec les formations de l'opposition pour faire face au chef des Marada, Sleiman Frangié, appuyé par le tandem chiite Amal-Hezbollah. Pour mater la contestation, Gebran Bassil a eu recours à sa carte gagnante : l’autorité politique et morale du fondateur du parti, Michel Aoun. Ce dernier a donc dû personnellement assister à trois réunions du bloc du Liban fort (dont le CPL est la principale composante) pour faire avaler la pilule Azour à tout le monde. Allant plus loin, M. Bassil a agité, lors d’un point de presse tenu à la veille de la séance électorale de la Chambre, le spectre de probables sanctions à l’encontre des désobéissants. Le chef du CPL a théoriquement gagné son pari, malgré les rumeurs faisant état de quelques dérapages camouflés. La démarche a-t-elle eu pour effet de décourager les anti-Bassil de se lancer dans la bataille pour la présidence du parti ? « Il n’y a pas de front contre la direction du CPL. Il s’agissait d’une divergence de points de vue qui a été réglée comme c’est le cas au sein de tout autre parti politique », répond un des députés concernés, qui a requis l’anonymat.  

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« Gagner d’office est une forme de démocratie »
S’il est conscient de cet état des lieux, Gebran Bassil s’efforce de donner au scrutin prévu le 10 septembre (pour élire un président et deux vice-présidents, l’un aux affaires politiques et l’autre aux affaires administratives) une façade démocratique. « J’invite toute personne membre du CPL et qui est opposée à ma façon de gérer le parti sur les politique et administratif à présenter sa candidature », a-t-il dit dans une vidéo postée le 14 août dernier sur les réseaux sociaux. « Je m’engage à me conformer aux résultats du scrutin », a-t-il ajouté. « Nous ne sommes pas le produit de l’hérédité politique », a-t-il encore dit, répondant ainsi aux reproches qui lui sont adressés par ses détracteurs et selon lesquels il a accédé par népotisme à la tête du CPL. « Gagner d’office est une forme de démocratie », a rétorqué Gebran Bassil dans sa vidéo.
Toujours est-il que le député de Batroun et ses proches affirment espérer que des militants de la première heure descendront dans l'arène pour la présidence du parti. « C’est une opportunité qui s’offre à eux pour présenter une alternative sérieuse et prouver que leur opposition n’est pas le résultat d’un règlement de comptes politique et personnel », lance responsable gravitant dans l’orbite du chef du CPL.

Contacté par L’OLJ, un ancien militant radié du parti il y a quelques années apporte quelques nuances : « Les anti-Gebran ne veulent pas mener la bataille parce qu’ils ne sont pas encore prêts à remporter un tel duel, même si le bras de fer qui les oppose au chef du CPL a éclaté au grand jour il y a longtemps », dit-il, rappelant que le scrutin intervient dans un contexte politique marqué par le recul du CPL sur le plan populaire. « La bataille pour la présidence de la République ne sera pas bénéfique à Gebran. Et ses frondeurs attendent l’issue de cette confrontation au lieu de lui faire face directement », ajoute cet ex-militant. En attendant, Gebran Bassil ne reste pas les mains croisées. Il mène sa campagne électorale d’une part (sur la base d’un programme en trois axes qui résume ses batailles politiques) et poursuit son dialogue avec le Hezbollah pour la présidentielle, de l'autre. Pourra-t-il enregistrer une double victoire ?

Gebran Bassil n’est pas homme à se laisser faire. En dépit de toutes les récentes tempêtes qui ont secoué le Courant patriotique libre, notamment l’opposition interne aux choix de la direction du parti en matière de présidentielle, le chef du courant aouniste (et gendre de son fondateur Michel Aoun) continue de batailler. Il veut consolider sa position à la tête du CPL...

commentaires (7)

Je soupçonne le modérateur de lien de filiation ou d’affinité avec le gendron. Malgré toutes nos indignations concernant sa censure il persiste et signe. Qui est donc ce modérateur?

Sissi zayyat

09 h 43, le 23 août 2023

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Commentaires (7)

  • Je soupçonne le modérateur de lien de filiation ou d’affinité avec le gendron. Malgré toutes nos indignations concernant sa censure il persiste et signe. Qui est donc ce modérateur?

    Sissi zayyat

    09 h 43, le 23 août 2023

  • L'incarnation du toupet des gamins de plus de 50 ans et de leur incapacité a faire quelque chose de vraiment positif pour leur pays continue sur sa lancée sans aucune gêne: "c'est moi...!...moi...!...moi...!...le meilleur, un point c'est tout...compris !?!?! - Irène Saïd

    Irene Said

    08 h 57, le 22 août 2023

  • Basil tient bien en main et sous sa coupe le CPL. Donc, dans la crainte de se sentir coupable de sortir du rang, les députés aounistes jouent sa réélection.

    Mohamed Melhem

    21 h 46, le 21 août 2023

  • "… Gagner d’office est une forme de démocratie …" - Marrant, c’est exactement ce que disent tous les dictateurs gagnant d’office…

    Gros Gnon

    19 h 45, le 21 août 2023

  • Il doit s'imaginer déjà assis sur la chaise (percee) au palais de Baabda. LOL

    sancrainte

    17 h 55, le 21 août 2023

  • Il va être réélu par ses obligés. Qu'on note le nombre d'électeurs actuels , à comparer avec le nombre initial des anciennes élections.

    Esber

    17 h 54, le 21 août 2023

  • CHEZ LA TRIBU DES PYGMEES, DANS LA JUNGLE, LE PLUS PYGMEE DES PYGMEES EST SACRE CHEF. RIEN D,ANORNAL.

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 22, le 21 août 2023

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