Mikati : La situation sécuritaire au Liban ne nécessite pas d'inquiétude ou de panique

Les renseignements disponibles indiquent que la situation sécuritaire au Liban "ne nécessite pas d'inquiétude ou de panique", a déclaré samedi le Premier ministre sortant, Nagib Mikati, dans un communiqué, à la suite de l'appel de l'Arabie saoudite à ses ressortissants de quitter rapidement le territoire libanais.

"Sur la base d'entretiens avec les chefs militaires et sécuritaires, les données disponibles montrent que la situation sécuritaire, en général, ne nécessite pas d'inquiétude ou de panique, et les contacts politiques et de sécurité concernant les événements du camp de Aïn al-Héloué ont progressé", a affirmé M. Mikati. Il a ajouté que "les choses sont suivies de près pour assurer la stabilité générale et prévenir les perturbations de la sécurité ou les menaces pour les citoyens, les résidents et les touristes arabes et étrangers".

L'Arabie saoudite a appelé ses citoyens à quitter rapidement le territoire libanais et à éviter de s'approcher des zones des affrontements armés, selon un communiqué de son ambassade à Beyrouth publié vendredi en fin de journée sur X, anciennement connu sous le nom de Twitter. Le royaume du Golfe n'a pas précisé quelles zones du Liban il conseillait à ses citoyens d'éviter. La chancellerie a souligné "l'importance de respecter l'interdiction de voyager au Liban décrétée par l'Arabie saoudite", ajoute le texte.

Le Koweït a également émis un avis tôt samedi appelant les Koweïtiens au Liban à rester vigilants et à éviter les "zones connaissant des troubles de la sécurité", sans toutefois leur demander de quitter le pays, selon un communiqué du ministère koweïtien des affaires étrangères sur X.

Le 1er août, le Royaume-Uni a également mis à jour ses conseils de voyage pour le Liban, déconseillant "tout voyage sauf essentiel" dans certaines parties du Liban-Sud, près du camp de Aïn el-Héloué.

M. Mikati a chargé le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, de communiquer avec les "frères arabes du pays pour les rassurer sur la sécurité de leurs citoyens au Liban". Il a également demandé au ministre sortant de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, de convoquer le Conseil central de sécurité "pour discuter des défis auxquels le Liban pourrait être confronté dans ces conditions régionales tendues, et pour prendre les décisions appropriées afin de maintenir la sécurité dans toutes les régions".

Au moins 13 personnes, pour la plupart des militants, ont été tuées dans des combats entre la faction principale du camp, le Fateh, et des islamistes, depuis le 29 juillet, selon des sources de sécurité du camp.

Aïn el-Héloué est le plus grand des 12 camps palestiniens du Liban, accueillant environ 80.000 des 250.000 réfugiés palestiniens que compte le pays, selon l'UNRWA, l'agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine. Quelque 350 familles ont fui les combats pour se réfugier dans la ville de Saïda, à côté du camp. Un cessez-le-feu a été annoncé lundi soir, mais il a été violé à plusieurs reprises et un calme précaire y règne depuis jeudi.

Le camp est le théâtre d'affrontements réguliers dus à des différends personnels et à des tensions entre diverses factions palestiniennes. Les nouveaux affrontements ont été les plus meurtriers depuis plusieurs années.