En attendant que le Liban devienne un pays producteur d’hydrocarbures, les derniers préparatifs sont en cours. Lors d’une conférence de presse tenue mercredi pour annoncer les détails de la loi concernant la création du Fonds souverain libanais et approuvée lundi par la commission parlementaire des Finances et du budget, son président, le député Ibrahim Kanaan, a expliqué que les députés ont fait en sorte que le « fonds soit un établissement public à caractère spécial, et qu’il ne soit pas soumis aux interventions traditionnelles exercées par (…) le pouvoir exécutif ».
Ce fonds bénéficie d’une indépendance financière et administrative et sera préservé de toute ingérence politique, a assuré le député dont la commission a respecté les critères mondiaux adoptés pour la création de tels fonds souverains.
En ce qui concerne les nominations, Ibrahim Kanaan assure que celles-ci se feront « selon des conditions et des compétences bien définies » et par le biais du Conseil de la fonction publique et d’une institution internationale compétente, en tenant compte d’un cahier des charges « claires et précises ».
Selon lui, les sommes générées seront réparties en deux porte-monnaies : le premier destiné à l’épargne et l’investissement (dont au moins 75 % des fonds doivent être investis à l'étranger), et le second au développement. En ce qui concerne ces dépenses, le président de la commission a indiqué que le Parlement et le gouvernement doivent encore approuver le fait que le fonds soit mandaté à décider de la stratégie d'investissement à suivre.
Lors d’un discours tenu la semaine dernière, Ibrahim Kanaan avait indiqué que 80 % de l’ensemble des revenus iraient dans ce premier porte-monnaie et les 20 % restant dans le second, de sorte à servir au financement de projets productifs destinés au développement de l’économie libanaise. Il a aussi écarté la possibilité que ces revenus servent à rembourser la dette publique libanaise.
« À travers le Fonds souverain, nous voulons assurer la bonne gestion de l’argent public (…) et son investissement de façon rationnelle et saine, afin de préserver les rentrées pour les générations futures » a conclu Ibrahim Kanaan.
Avant d’entrer en vigueur, cette loi doit encore être adoptée par le Parlement en séance plénière.
Fin mars 2023, les députés s’étaient réunis avec l’ancien ministre adjoint norvégien des Finances, Vidar Ovesen, afin de profiter de son expertise, la Norvège possédant un fonds souverain où étaient placés fin 2022 près de 1 200 milliards de dollars liés à l’exploitation pétrolière.
L’importance d’un tel fonds au Liban est due au fait que le pays a relancé en début d’année le processus d’exploration du Bloc 9 de sa zone économique exclusive (ZEE) après la conclusion, en octobre 2022, d’un accord réglant le litige frontalier l’opposant de longue date à son voisin israélien.
Le 21 juillet, TotalEnergies, l’une des sociétés constituant le consortium chargé d’effectuer les travaux nécessaires dans les eaux libanaises, avait annoncé que la plateforme de forage TransOcean Barents devrait arriver au Liban le 14 août. « Le processus prendra environ deux mois avant que l'on sache si le Liban peut commencer à extraire et à produire du gaz naturel à partir du bloc, a expliqué une source de l'Autorité pétrolière libanaise à L'Orient Today, fin juillet. Si c'est le cas, le consortium passera à l'étape suivante et le Liban deviendra officiellement un pays producteur de pétrole ».
commentaires (13)
encore du blabla ...et bla
Citoyen Lambda
12 h 38, le 04 août 2023